2h de bus pour arriver à Banos sous la pluie. Un choc. Non pas la pluie, ça tu connais, la ville. Autant Latacunga ressemble à une vraie ville, autant Banos c’est l’exemple de la ville qui est devenu un spot touristique, surtout pour les équatoriens. Tout le centre ville n’est fait que de restos, d’hôtels, de magasins d’artisanat 95% made in China et d’agences qui proposent toutes les mêmes activités. T’as au moins 50 agences, va choisir la bonne pour aller faire du rafting. Ouais, l’avantage du rafting, c’est que t’as pas à marcher, t’as juste à donner 2-3 coups de rame de temps en temps, en théorie tu peux pas finir trompette.

Toutes proposent la même rivière au même prix. En 3 questions t’as déjà éliminé une grosse partie des charlots. Quand tu demandes combien il y a de personnes inscrites, si le gars sait pas répondre, c’est qu’il est juste un sous traitant pour une véritable agence qui elle a les rafts, allez next. L’autre question c’est sur les ‘class’ (niveau) des rapides. T’en as un qui te dit class V alors que les autres t’annoncent class lll max lV sur la même rivière, next. Et la dernière concerne la sécurité, à savoir s’il y a un kayak de sécurité (en gros un gus en kayak qui vient t’aider si le raft se renverse). Quand une agence te dit qu’elle met un kayak à partir de 2 rafts minimum, tu fuis, le mec fait des économies sur la sécurité. Voilà c’étaient les humbles conseils de Ricardo.  Et après tu t’enmerdes pas, tu regardes sur internet l’agence la mieux notée…

Histoire de rigoler, voilà le forecast météo, ça motive… Il paraîtrait que la ville est au pied du volcan Tungurahua, il paraîtrait… T’as même pas imaginé une seconde faire l’ascension. Tout est couvert de nuages.

Et les horaires de la messe. Sérieux, c’est l’usine. Le poids des mots, le choc des photos

C’est parti pour le rafting, on est une quinzaine  dont ‘une famille de français avec 3 enfants dont le plus jeune à 9 ans. Ahah quand tu repenses à l’autre baltringue qui te parlait de class V. Va envoyer un gamin dans du V.
Ils ont fait envoyer leur jeep toute équipée (Laure, Brice, même genre qu’en Australie) de France, passent 10 moins en Amérique du Sud et la renvoi ensuite en France. Ça te démange de faire ça dans quelques années, s’il y a des courageux.

Côté rafting, c’est vraiment du class lll tranquille, du coup ils nous font faire les cons, se mettre debout sur les boudins, debout à l’avant du bateau en se tenant à une corde…

Tu peux faire la route des cascades en vélo, 16 bornes c’est rien. Tu pensais que c’était que de la descente. Que neni. Même si tu as 600 de dénivelé négatif, t’as quand même plein de faut plat et tu sens l’altitude à chaque coup de pédale.
Les cascades sont de l’autre côté de la route et à chacune ils ont mis en place une sorte de trolley dans lequel tu montes pour t’approcher. Faut avoir confiance dans l’équipement équatorien. Surtout qu’il est fait pour les locaux, donc la barrière t’arrive en haut des cuisses. T’as aussi des tyroliennes, des ponts de singe au dessus du vide…
Mais la cascade incontournable est ‘pailon del Diablo’. T’as 2 entrées. Une ou tu surplombes la cascade et l’autre où tu pars du milieu et tu rampes le long de la cascade pour la remonter. Alors, c’est pas un petit filet d’eau, en 2 secondes t’as une douche gratos. Ça confirme que ta goretex payée une blinde n’aime ni la neige ni l’eau. Kinary, Gabriel, côté cascade, aucun rapport avec celle de Canaima. Ici, tu peux pas passer en dessous et elle doit faire 10m de large mais impressionnant quand même.
Tu remontes de la cascade, tu prends le vélo et tu vois la camionnette qui transporte les vélos en train de partir. Le mec est en train de faire demi tour il t’a bien vu mais il part sans t’attendre, l’enfoiré pour être poli. En plus il y a que 2 personnes à l’arrière. Gros coup de stress, 17h30, il y a quasiment plus personne. T’es trempé, t’imagines pas une seconde te taper en vélo 15 bornes (ouais c’est rien) avec 600m de dénivelé à plus de 2000m d’altitude. Si t’avais su t’aurais pris ‘le pot belge.’
Tu vois une autre camionnette, tu pries pour qu’elle aussi propose se service sinon tu dors sur place. Oui, le gars attend 2 autres pimpims.
Changement de programme, il fait un temps tellement pourri que tu laisses tomber toutes les treks prévus dans la région de Sangay et du volcan Altar. Tu voulais aller à dans une hacienda pas très loin du volcan Altar. D’abord tu prends un bus pour un bled perdu qui s’appelle Penipe. Ça c’est simple. Ensuite faut trouver un transport qui t’enmene au hameau La Calenderia. Au pire, tu fais l’américain en sortant un billet de 5$. Ensuite tu dois trouver l’hacienda, ça doit pas être difficile car il doit y avoir 3 rues et voir avec eux pour obtenir les clefs des refuges en direction de l’Altar. Sur le papier, ça n’a pas l’air trop compliqué. Ça fait 3 jours que t’essayes de joindre l’hacienda sur leurs 3 numéros de téléphone ou par email, que dal. Ça sent le plan ‘fermé pour cause de mauvais temps’. Et quand t’es arrivé à Penipe, tu vois même pas le tiers supérieur des montagnes. Si ce sont pas des signes de plan foireux. Du coup, t’es même pas descendu du bus.  A 2 doigts de prendre un billet pour Cuba.
Tu pensais tenter le trek de l’inca, la version équatorienne, impossible de joindre le guide sur ces 2 numéros. Quand ça veut pas.

Donc t’as poussé jusqu’à Alausi, petit village qui n’a rien de particulier sauf son fameux train des pignes version équatorienne, le Nariz del Diablo. Déjà sur le nom, ça en impose beaucoup plus. Seul gros soucis, le village est en partie dans les brumes. Donc t’as même hésité à prendre le billet. Au guichet, on t’a dit qu’hier il faisait beau… En principe tu fais l’aller retour mais coup de…chance ce jour il va beaucoup plus loin et faut se démerder pour revenir.

Y aurait eu une agence de voyage dans le bled, demain t’étais à la Havane à picoler des mojitos sur la page ensoleillé. Ouais, t’es en train de perdre tout ton bronzage, dure.
Même ici, ils ont leur restaurant chinois. C’est rassurant. Ça doit être une chaîne, ils portent tous le même nom. Guy, tu veux pas lancer ton fameux croque monsieur ? Tu peux aussi avoir un stand au marché. T’as l’impression que tous les marchés sont sur le même modèle. Un étage avec fruits, légumes, viandes… et un étage style food court mais qu’avec du local.
Incroyable, pas de brume le matin. Si tu te bases sur le nombre de touristes là veille dans ville, on va être 5 dans le train. Que neni les bus débarquent 15 minutes avant le départ et va comprendre pourquoi tous les wagons sont pleins sauf le tien, le dernier wagon, où on est que 6.
Qqs conseils, prendre un siège côté droit du train et le dernier wagon. Les groupes monopolisent les wagons de devant mais ils voient rien de plus et en plus à l’arrière quand le train part en marche arrière tu peux sortir dehors. si on vous dit qu’il reste que des sièges à gauche, à part les 10 premières minutes, tu verras que le flanc des montagnes. Ça serait balo de venir ici pour regarder un flanc de colline
.
Ils disent qu’il y a eu 25000 morts lors de la construction de la ligne, ça semble beaucoup.
Très mauvaise nouvelle, il est interdit depuis plusieurs années de faire le trajet sur le toit. C’est ce genre d’indices (ainsi que mettre la ceinture dans le bus) qui montre que le pays se normalise. Ça va devenir compliqué de trouver des endroits où on peut faire des conneries. Bruno, le Pakistan ? Chap, la creuse ? Gabriel, Metz ? Guy, la Bretagne ?

 

Au bout de 30 minutes de trajet à flanc de montagne, stop d’une heure pour qu’une communauté nous montre leur type de maison, leur danse et leur artisanat…shopping time.
Puis 2eme stop pour photographier la narine du diable. T’as beau essayer de comprendre, tu vois pas en quoi ça ressemble à une narine..

vous la voyez la narine?

Ça c’est le circuit standard et ensuite tu fais marche arrière pour remonter à Alausi. Toi, t’es tombé le jour où le train va jusqu’à Huigra, t’es au fond de la vallée sans aucune visibilité. Vaut mieux faire le circuit standard. Sincèrement, la balade est sympa, les vieux wagons en bois, l’ambiance mais le fait de plus pouvoir monter sur le toit casse un peu le truc.

Au fait, faut pas croire qu’en voyage longue durée on n’a pas nos petits soucis du quotidien. C’est vrai que le maniement du balai, la serpillière… t’as un peu oublié
Par contre juste en une journée :
– Fermeture éclair de ton seul pantalon de trek pétée. Faut trouver un gus qui te la change et pas en rose. Pas comme certaines qui font des coutures multicolores…on citera pas de nom, hein Kinnary.
– chaussures de trek en train de se découdre, idem, faut trouver un zapatero
– beaucoup plus galère, la boucle de la ceinture ventrale de ton gros sac à dos, vient de péter. Va porter 23 kg sans ceinture. Deuter, qualité allemande, de la merde ouais.
Tu pensais ouvrir une cagnotte letchi….
Ricardo, pointure en rafting