Entre la Havane et toi, ça n’a pas été le coup de foudre il y a trois semaines. C’est notre dernière chance de conclure avant de prendre l’avion demain aprem.

Une institution,  Floridita, le bar où Hemingway aurait descendu des centaines de daiquiri. Le daiquiri ? T’es pas un spécialiste donc difficile à dire. Ouais, dès qu’il y a de l’alcool, tu connais pas… Un groupe reprend les grands classiques cubains comme chan chan.

Direction la Bodeguita del medio où Ernest, toujours lui, allait picoler des mojitos. Une énorme averse t’a fait faire demi-tour. Certainement les larmes et sanglots de la Havane qui ne m’aime pas.

La journée commence mal. Cuba a décidé de te laisser repartir avec un petit souvenir, la tourista. Oui, encore ! La dernière pinacola de Viñales avait un drôle de goût.

Direction le Capitol, une copie de celui des gringos.

Puis quelques places.

T’as finalement décidé de prendre le bus touristique (ouais, tu les as tous pris donc allons jusqu’au bout) pour faire le tour de la ville. Ca te permet de sortir de havana vieja et de voir un autre Havana. T’aurais dû faire ce tour dès le premier jour, ca t’aurait éviter de te traîner inutilement sur le malecon. Passage par la place de revolucion avec son phallus de pierre. Et les deux incontournables héros de la révolution.

Vous trouvez pas que Fidel a une tête plutôt de Khomeiny ?

Tiens, le bus s’arrête sur le côté pour laisser passe un convoi ouvert par des flics suivi de voitures noires aux vitres teintées. Mélenchon est revenu voir ses grands amis démocrates de Cuba ?

Depuis hier, que ce soit soit la patronne de la guesthouse, la guichetière du bus, elles t’appellent toutes ‘mi amor’. Elles ont compris que tu partais aujourd’hui et que c’était leur dernière chance ! Pfff, vous emballlez pas. Ici, c’est courant de se faire appeler ‘mi amor’…

Malgré ton ventre en vrac, tu termines en feux d’artifices avec une double queue de langouste.

Madre de dios ! Arrivé à l’aéroport, tu découvres que ton vol pour Madrid qui devait partir à 18h est repoussé de quelques heures… Ouais, quelques heures… Il repart le lendemain à 9h. La Havane ne veut pas te laisser partir ! Le vol pour rentrer en France ? On verra…

Un bordel à l’aéroport, en plus il y a des coupures de courant. On est plus de 300 à attendre des bus qui devraient nous ramener en ville pour la nuit.

En plus tu vas rater ta correspondance donc t’es aussi bon pour une nuit à Madrid ! La totale de chez totale. Apparemment, ils ont eu le même problème sur le vol de la veille.

Tu fais la queue pour le checking pour récupérer un voucher. On te dit d’aller ensuite porte 5 pour le bus. La porte est en en travaux, il n’y a rien. Y en a d’autres qui attendent ailleurs. Un merdier. Y a un groupe avec des cagoles marseillaises qui s’énervent. C’est la troisième fois qu’elles viennent à Cuba et elles baragouinent toujours pas 3 mots d’espagnol. Autant les cubains se mettent en ligne et respectent l’ordre dans les files d’attentes. Autant, nous les occidentaux, un merdier quand le bus arrive finalement après 2h d’attente. Oui, vous avez bien lu. Un seul malheureux bus pour 300 personnes. Donc faut voir la bagarre pour monter dedans. 20 minutes plus tard, un autre bus. Tu t’es démerdé pour être dedans et aussi être devant pour sortir en premier. Histoire de ne pas se taper 30 minutes de queue au check-in a l’hôtel. Le bus nous a lâché devant et demerdez vous avec votre voucher. Personne ne sait pas à quelle heure est le départ demain. 5h? 6h?

Un bus par hôtel. Concernant l’hôtel, ils ont sorti le grand jeu. un hôtel ***** (version cubaine) en plein centre. Il devait être vide pour prendre d’un coup 300 personnes. Grand bar avec piscine sur le toit et vue superbe.

Le soir, tu peux manger au resto, bien évidemment payé par Iberia. De réputation, les restos d’all inclusive cubains sont pas top. D’après vous, t’as fini où ? Si la langouste devient une espèce en voie de disparition, tu seras le principal responsable…

Lendemain matin nous attend à 5h. Des français sont appelés par l’hôtel. Ils ont  piquer des serviettes de bain et les femmes de ménage ont prévenus le concierge. Sans déconner, voler deux serviettes…

Qui arrive tranquillement avec 20 minutes de retard ? Les cagoles marseillaises. Résultat, on est le dernier bus à arriver à l’aéroport. Donc une longue file d’attente. Ton premier jour à Cuba a commencé avec 3h30 de queue. Tu finis de la même manière.

Dans l’avion, on nous annonce la raison de ce retard. La veille le commandant de bord s’est cassé la jambe. Ils ont dû faire venir un autre pilote ce matin. Oui, bien sûr, et le vol de la veille lui a aussi été décalé d’un jour, c’est parce qu’un autre commandant s’est étouffé en avalant de travers une langouste ? Mouais.

9h de vol, tu te dis qu’en arrivant à 23h30 à Madrid, tout sera prévu pour nous héberger. Au kiosque Iberia une pov dame qui se retrouve entouré par 150 personnes. Elle appelle au secours au téléphone. Au bout de 30 minutes un autre gars arrive et fait déplacer la queue

Avec les marseillais, on était devant, si on se déplace, on se retrouve dernier. On refuse, le ton monte. Le gars refuse de s’occuper de nous. On commence à le filmer. Il arrache les billets d’avions de mains d’une marseillaise puis part appeler le renfort de la police espagnol. Le flic vient mais il voit bien que pour l’instant, on en est qu’à la parole et pas aux gestes. D’autres agents Iberia sont là mais ne veulent pas s’en mêler et font mine de ne pas comprendre ton espagnol quand tu leurs expliques calmement la situation. Du coup tu  filmes toi aussi le connard au guichet. Il s’énerve encore plus et te baragouine en espingouin. Tu lui dis que tu comprends pas l’espagnol et là on découvre qu’il parle anglais. La législation espagnol ne t’autorise pas à le filmer. Tu lui demandes son nom et son matricule. Il répond pas. Il s’occupe d’autres passagers. T’as bien compris que c’est mort pour ta pomme. Ca fait plus d’une heure que t’attends. Tu te mets à l’écart et parle avec un autre agent qui va de temps en temps dans le bureau imprimer des vouchers pour l’hôtel. Faut juste comprendre qu’on s’est tapé la veille 6h d’attente à l’aéroport puis un réveil à 4h30 du matin puis 4h de queue à l’aéroport et enfin 9h d’avion. Tout le monde est sur les nerfs. Et on a encore une courte nuit à Madrid pour ceux qui ont des transferts. Ceux qui ont un vol à 7h30 du matin pourront peut-être dormir 3h.

Comme le gars refuse de s’occuper des marseillais. Ils ont décidé de bloquer la file et empêcher les autres passagers d’avoir leur voucher. Toi, à ce moment, un autre agent t’a apporté un voucher pour l’hôtel. Finalement tu seras à 2h dans l’hôtel. Les marseillais ? Va savoir..

T’as ton avion à 10h mais toutes les navettes pour l’aéroport sont pleines donc tu dois prendre celle de 7h15. Jusqu’au bout…

Et dire que tu trouvais que c’était le merdier à Cuba…

Ricardo à la Havane for ever