Yo,

Deux jours sur un bateau pour aller dans le delta das americas qui comprend 80 îles. Elles sont toutes couvertes de mangroves de palétuviers mais parfois t’en as une composée de grandes dunes de sable orange. Le contrat entre le vert et l’orange est impressionnant. T’as juste une cabane de pêcheurs.

La grande occupation (20 minutes max) de la matinée a été la chasse aux crabes. T’as les pieds jusqu’à mi mollets dans la boue de la mangrove et ton bras jusqu’au coude dans les trous de boue pour chopper un crabe. Ok pour patauger dans la gadoue mais y plonger le bras, tu laisses faire le guide, faut pas déconner, pour une fois qu’il fait un truc. Tout ça pour ramasser trois malheureux crabes.

Après 2 heures de navigation, on arrive sur l’île ilhas das canarias, ses 2000 habitants et le double de hamacs. Déjeuné d’un poisson grillé accompagné d’une sauce à base de fruits de la passion. Ça va la cantine du bureau? On est dans une posada perdue au bout de l’île, dans un coin à moustiques donc impossible de dormir dehors dans un hamac à cause de l’autre ronfleur.

Incroyable, comme la veille t’avais fait remarqué que les jours précédents on aurait pu faire du quad, le guide nous a trouvé 4 quads pour faire un tour. Mais les propriétaires, des pêcheurs, sont restés avec nous, impossible de déconner, genre écraser un chien ou un poulet. Donc petit tour dans le village. Ils ont une église sans murs ni toit juste un autel et des bancs en béton carrelé. Bien sûr il est venu avec nous faire du quad. Quand il s’agit de marcher, il dit qu’il veut nous laisser tranquille entre nous mais pour le quad…

Toujours concernant ton ami le guide, en fait à chaque repas, il se prend des bières, des caïpirinhas et c’est nous qui payons, normal. C’est même arrivé qu’il se prenne une bière et qu’il y en ai plus pour nous mais on a payé quand même. Et tu peux rien dire, les autres trouvent ça normal avec toute sa charge de travail, le pauvre. Tu l’as même vu recevoir du pognon du patron d’une épicerie pour le remercier de nous avoir amener, le mec nous a vendu des noix de cajou au prix de l’or. Tu donnes un coup de pied dans un arbre, y en a 10 kg qui tombent. Bon d’accord faut trouver le bon arbre, les faire griller puis les ouvrir. Ça c’est le boulot des femmes et des enfants, les mecs leur ont fait croire qu’elles étaient plus agiles de leurs mains pour ce job. Trop fort!!!

Aie, tu viens de te faire piquer par un moustique. Re-aie, un autre. C’est heure de se lever difficilement du hamac pour se couvrir de produits. Et oui déjà 18h. Encore une journée sportive. Je vous passe le dîner à base de crevettes.

Le lendemain on rigole plus, on va pêcher le piranha. Gabriel, Kinnary, ça vous rappelle qqchose? Cette fois-ci, le niveau de l’eau est suffisamment haut, les poissons sont pas en RTT donc aucune raison de pas en chopper! Comme canne à pêche, on a une petite bouteille plastic avec un bout de fil de pêche et un hameçon avec un morceau de steak dessus. Manque de pot, c’est marée haute et la mer rentre dans le delta donc les piranhas fuient l’eau salée. Y en quand même un qui a attrapé un minuscule poisson sur un malentendu. Donc on change de coin. Pas mieux. On change encore de coin, dernière tentative. Le guide local, pas notre baltringue de guide, a chopé avec un hameçon deux énormes crabes en train de copuler. Le mâle s’est accroché une pince à l’hameçon pendant qu’il s’occupait de maman, genre je grignote en même temps. A vouloir jouer sur les deux tableaux, ils finiront tous les deux dans la marmite.

Côté piranhas, que dal. Encore un mythe pour les touristes.

Ensuite 45 minutes de marche en plein cagnard pour aller déjeuner chez un chaman. Soit disant, un des derniers indigènes de l’île. Avant de rentrer sur le terrain du chaman, le guide local se signe d’une croix. Comme aucun de nous ne le fais, il dit un truc du genre aie aie aie.

La dream team a trop marché (oui, 45 minutes) donc petite séance de hamac avant le déjeuner. Déjeuné puis faut bien récupérer du repas donc 1h30 de séance de hamac. Le chaman n’a même pas voulu nous montrer sa maison où il fait ses séances de chamanisme. Par contre, dans son jardin, on peut voir facilement où il fait ses séances de descente de bouteille d’alcool. De toute façon comme ton guide est en train de récupérer dans son hamac, la discussion avec le chaman aurait été difficile. Je t’en foutrais du chaman.

Du coup, ils nous ont fait cuir des noix de cajous. Faut pas croire mais c’est du boulot !!!

Retour à l’endroit où on doit récupérer notre bateau. Oh, encore 45 minutes de marche, les pauvres, et en plus il y a eu quelques moustiques. Mon coloc en peut plus. Il a des coups de soleil sur les jambes donc il marche en pantalon long. Il a chaud, il y a des moustiques, il arrive pas à marcher dans le sable mou avec ses crocs. Et tous se plaignent qu’ils ont plus d’eau à boire alors que notre baltringue de guide nous avait dit de prendre au moins 1.5 litres par personne. Le couple a pris 1 litre pour deux. Après, qu’est ce que tu veux faire…

En attendant notre bateau qui n’arrivait pas, on a vu les pêcheurs en train de faire cuir des poissons sur un feu de bois. Et on s’est retrouvé à bouffer leurs poissons grillés. Imaginez un bout de sable orange au bord d’une mer chaude, une cahute en bois sur pilotis, un feu de bois où cuisent des poissons, pas de réseau téléphonique, pas d’internet et un super coucher soleil. Bienvenu dans le delta Das Americanas. Ensuite notre bateau est arrivé avec son pilote qui avait fait honneur à la cachaça. En nous ramenant, il quittait son poste de pilotage pour venir nous taper dans les mains. La moindre vague qui aurait déviée le bateau et on se retournait.

Finalement retour dans la civilisation dans une posada grand luxe, j’ai presque honte de vous envoyer une photo du duplex. Ouais on a duplex.

Putain, le temps de finir ce mail et le coloc ronfle déjà.

Ricardoluxe