Imaginez-vous le seul touriste à passer la frontière à 8h00 du matin entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan.

Alors, j’essaye de passer inaperçu mais évidement avec ma tête de touriste et mon sac à dos… En tant que touriste, je ne passe pas avec les kirghizes qui vont vendre leur produit de l’autre coté de la frontière. Déjà, dés que je m’approche, une dizaine de chauffeurs de taxis m’alpaguent et veulent porter mon sac. Mais je leur dis niet, et je leur fais comprendre que je vais prendre un bus de l’autre côté de la frontière pour remonter la vallée de Ferghana et arriver sur Tachkent ; Certains se découragent mais d’autres insistent. Ce qui est étonnant c’est que ce sont des chauffeurs ouzbeks qui ont leur voiture du côté ouzbek mais qui t’attendent du côté kirghize.

Je regarde désespéramment s’il n’y a pas d’autres touristes mais non, je suis bien le seul à me trouver dans ce coin. J’ai planqué une partie de mon pognon dans mes chaussettes et j’ai qqs dollars dans mes poches pour graisser certains rouages qui pourraient gripper. Je passe la frontière kirghize sans m’en apercevoir, apparemment ils s’en foutent mais ça se complique pour entrer en Ouzbékistan. Il y a encore un chauffeur de taxi qui s’accroche à mes basques et qui fait comprendre aux autres qu’ils ne doivent pas insister, je suis son pigeon personnel. Des militaires se pointent vers moi et me demandent mon passeport (ce qui me parait légitime de leur part). On m’avait dit, il ne faut jamais lâcher ton passeport sinon tu risques de galérer pour le récupérer. Mais bon, t’as pas le choix, je le donne à un des militaire qui se barre avec. J’essaye de le suivre des yeux mais il disparaît dans un bâtiment. En parallèle, on m’amène dans un autre bâtiment. Un autre militaire me demande de remplir un document en russe. Le chauffeur de taxi qui s’accroche depuis le début rentre comme si c’était chez lui dans le bâtiment, discute avec le militaire et faire en sorte d’accélérer le process histoire de ne pas perdre son client de la journée. Le militaire me demande si je parle russe ou si j’ai un dictionnaire russe. Bien évidement, j’en ai un dans mon sac mais il vaut mieux faire celui qui n’a aucun moyen de comprendre ce qu’il dit, comme ça s’il me demande de l’argent, je fais celui qui ne comprend pas. Et puis quand tu leur dis que tu es français, ils te citent Chirac ou Zidane. Alors tu dis oui, tu souris et généralement ça se passe bien. Je déclare que j’ai 100$ sur moi (ce qui correspond à 2 -3 mois de leur salaire) alors que j’en dix fois plus sur moi. Je n’ai pas indiqué que j’avais des travelers cheques donc comme ils n’étaient pas indiqués sur le papier fourni à mon passage à la frontière, je n’ai jamais pu changer les miens. Par des gestes, le militaire me demande si je transporte de la drogue, des armes ou d’autres trucs dans le genre. Imaginez vous que dise oui…A tout hasard ils ont passé mon sac dans un détecteur mais ils ne l’ouvrent pas…

Finalement, tout se passe bien, mon grand ami le chauffeur de taxi ne me lâche pas et me fait monter dans son taxi, direction Tachkent pour 5-6 heures de route. J’ai fait l’erreur de le payer en avance alors arrivé à Tachkent, il me fait comprendre qu’il ne connait pas la ville et qu’il veut me laisser à l’entrée. J’ai insisté et comme mon adresse était l’ambassade de France, il n’a pas du vouloir prendre le risque d’embrouille