Yo les travailleurs,

Impressionnant, pour une fois, pas le moindre boulet à trainer lors des 6 jours de trek. Par contre, pour ceux qui insinuaient (encore les 2 mêmes) que c’était cool, quand vous allez voir les photos où on a dormi… Une cour d’école transformée en poubelle. D’abord, ils voulaient qu’on dorme dans l’ancienne école. Pas de plancher, sol plein de cailloux et de poussière.

On a dormi dans la cour sur du béton au milieu des bouteilles vides et des papiers avec 4 couches de vêtements pour ne pas geler… et tu finis le trek à Todos Santos, un village où ils sont tous habillés pareil : Un pantalon rouge à rayures blanches, une chemise blanche avec des rayures bleues et un chapeau de paille rond avec un cercle bleu. Et à partir de 5 heure de l’après midi, il y en a plein qui sont bourrés dans la rue.

Ça va en faire rire certains, mais t’as expliqué à des gamins comment se servir d’un appareil photo… Voila, tu vas quitter HP et faire prof de photos mais uniquement dans les villages perdus du Guatemala, si c’est pas pointu comme job.

Tu viens de passer par le lac Atitlan, soit disant le plus beau lac d’altitude du monde entouré de volcans. Ça doit être vrai quand il n’y a pas de nuage et de brume.

Tu vas de villages en villages au bord du lac en lanchas. T’as croisé un couple de français qui venait d’arriver et dans le bus, leur voisine de siège a ouvert leur sac à dos avec une lame de rasoir et leur a piqué leur carte bleue. Bienvenu au Guatemala. Du coup, ils sont bloqués en attendant de recevoir une nouvelle carte.

Plein de petits villages autour du lac, t’as le village de San Pedro où il y a des hippies qui survivent , le village où il y a des centres de yoga et méditation où tu ne dois pas parler pendant 1 mois.

Et histoire d’avoir une vue en hauteur du lac, t’as testé le parapente en tandem. Tu cours, tu cours pour que la voile se lève, tu continues à courir (tout le monde crie ‘run Forest, run…’) et juste après t’as 500m de vide sous tes pieds. A l’arrivée, le pro t’a dit qu’on avait eu qqs soucis : Au départ pas assez de vent, donc on est bien tombé puis plus loin on a pris une ‘frontale’ (ça doit être un coup de vent frontal) qui a fermé l’avant de la voile et là aussi on a perdu d’un coup de l’altitude. T’as bien senti un choc et une certaine chute mais bon, tu ne réalises pas vraiment qu’on a été secoué. Surtout qu’on a fini dans le champ d’haricot du paysan voisin.

Je ne sais pas si vous avez déjà testé la tyrolienne. T’est accroché avec un baudrier à un câble et tu traverses la forêt suspendu à 50m au dessus du sol. Faut avoir confiance dans les câbles guatémaltèques…

Il y a vraiment des cons. J’étais sur le marché du village Solola, un marché vraiment traditionnel avec quasiment aucun stand pour touristes. Tous les gens viennent des villages environnant en tenue traditionnelle très colorée.

J’étais assis en face de petits vieux et il y a un connard de touriste qui se met devant pour les prendre en photos. Ils lui font signe que non. Le gars insiste. Un des petits vieux se lève gentiment pour lui faire comprendre et l’autre con, leur fait ‘quetzal, quetzal’ (c’est la monnaie locale, pas l’oiseau…) en secouant des pièces dans sa poche. Il n’a pas eu sa photo ce connard, un français en plus.

 

Le boulet, le retour

Pour ceux qui connaissent un peu l’historique, t’as trouvé de nouveaux boulets, ça faisait longtemps.

Histoire de se dérouiller les jambes, t’es parti faire l’ascension du plus haut sommet du Guatemala, le Tajumulco (4200m). Au dernier moment, un groupe de 12 étudiants américains s’est inscrit en pensant que c’était comme aller au MacDo.

Résultat (véridique), au bout d’à peine 100m de marche, il y en a un qui a abandonné et le pauvre petit, pour qu’il ne rentre pas tout seul en bus local, qqun a du le raccompagner…

Et ça a été l’enfer, certains se sont obstinés et s’arrêtaient tous les 10 mètres. On a du battre le record de lenteur. Et toi, comme un con, bonne pâte, arrivé au camp, tu es  redescendu pour prendre le sac d’une pauvre malheureuse. Et encore, il a fallut que j’insiste car elle ne voulait pas. Du coup, le lendemain, quand il a fallu se lever à 4h pour finir l’ascension et voir le lever du soleil, il y en a plein qui sont restés dans leur sac de couchage. C’est vrai que tu te pèles grave au sommet. Le truc impressionnant, c’est que tu as l’ombre du sommet qui se reporte sur les autres montagnes.

Demain, Tu vas tenter le Satiaguito. T’en as parlé dans le précédent email. C’est le volcan en activité du coin qui explose toutes les 20 minutes. Au programme, 7 heures de marche d’approche pour camper sur un volcan opposé, à 100m à vol d’oiseaux pour voir les explosions. Et, en fonction des conditions, tu attends l’explosion, tu fais au plus vite l’ascension du volcan, tu rentres dans le cratère en courant et tu en ressors au plus vite et tu te casses grave de là avant que ça pète à nouveau! C’est vraiment histoire de déconner un peu. Boulet s’abstenir…

Ricardo la bonne pâte