yo, pour ceux (s’il y en a…) qui se seraient inquiétés, t’es revenu vivant de l’expé!

On était 3 (un couple d’australiens) plus le guide (il a 19 ans… no comment).

La marche d’approche pour arriver au volcan est de 7 heures. 1,5 heure de faux plat, 1 heure de descente dans des broussailles (avec un sac à dos de 15 kg plus haut que toi, c’est pas évident) où tu dois parfois presque ramper pour passer, 1 heure de descente sur des longs rochers lisses et pentus, 3 heures de montée dans des rochers, de la boue séchée et enfin quasiment 30 minutes d’escalade à 90 degrés avec toujours ton sac à dos qui te tire en arrière. Sincèrement, le moindre faux pas et tu ressors en miette, le tout dans un putain de brouillard. L’australien a craqué au bout de 4 heures et a pleuré ce qu’il a pu.

Quand il l’a dit au guide, il lui a répondu que ça allait être pire au retour… Il a fallut prendre une partie de ses affaires. Et l’australienne a craqué dans la dernière montée. Le guide est redescendu prendre son sac à dos.

Résultat, on a mis plus de 7 heures pour arriver au dernier camp. Au camp, on est à 10 m d’un précipice et en face le fameux Santiaguito qui explose toute les heures. Comme t’es dans le brouillard, tu ne le vois pas mais tu l’entends et tu te demandes ce que tu fous ici. T’entends aussi des chutes de rocher au loin. Tu montes le camp (2 tentes) avec l’ouverture en direction du volcan pour espérer le voir pendant la nuit quand il balance de la lave. Lorsqu’il y a de fortes éruptions, on reçoit de la pluie de boue et de cendre.

Toute la nuit, on a attendu chacune des éruptions pour espérer voir la lave mais ça été moyen à cause du brouillard. Par contre, à 4 heures du matin, tout le sol se met à vibrer grave et à ce moment tu te dis que c’était pas forcement le bon jour pour venir (Les vulcanologues le considèrent comme un des dix plus dangereux volcans au monde et pensent que dans peu de temps il va peter et ça va faire très mal).

A 7 heures du matin, on a enfin une vue sur le volcan, et on doit être à vol d’oiseau à 200m.

A 8 heures du matin, on décide d’entrer dans le cratère. Donc, tu descends au pied du volcan et t’attends la prochaine éruption. Comme elle n’a pas été très forte, le guide décide d’attendre 5 minutes, histoire de s’assurer qu’il ne va pas péter tout de suite. Puis tu commences la montée le plus vite possible, à 1/3 du chemin les australiens ont jeté l’éponge car c’est tellement pentu qu’il faut beaucoup de temps pour redescendre si tu ne veux pas rouler sur 100m. Une fois en haut, tu te risques sur le bord du cratère et en fait c’est plein de roche, de fumée de souffre, tu ne vois pas la lave qui est dessous, donc rien de véritablement exceptionnelle. Mais surtout tu regardes ta montre car faut pas non plus trop déconner. Et après cassos, on ne sait jamais si ça lui prenait de péter plus tôt que prévu.

On passe sur  le retour où l’australien était sur les genoux, sans compter des ramasses, une vrai galère. Le début de la descente est tellement pentue que t’as préféré balancer ton sac à dos et le récupérer  20m plus bas. On a du porter quasiment toutes les affaires de l’australien et au lieu de rentrer a 16h on est arrivé à 19h…

Ricardo el volcanologue du dimanche