Yo, Un petit email pour vous raconter le périple.

On était 5 dont 2 canadiens et 2 américains qui considéraient que c’est normal que les locaux parlent anglais pour qu’ils puissent bénéficier de leurs dollars. Par contre, il y en avait qu’un qui parlait espagnol.

Ca vous donne un peu une idée de la fine équipe… Qu’ils se démerdent avec leurs dollars…

Donc, on est parti dans la région la plus reculée du Honduras, la Moskitia.

Le principe est que les hôtels et canoës sont réservés mais tu te démerdes pour aller sur place et revenir. Donc, première étape, un bus qui t’emmène à Tocoa (je vous donne toutes les infos, car je sais que Jean Philippe est très intéressé…). De là tu prends un pickup. A l’arrière, ils mettent des planches pour s’assoir et on est au moins 16 plus les bagages. Une horreur inimaginable, et en plus il y a des gros… Un cauchemar. Le trajet dure 6 heures sur une piste. En plus, il y avait 2 pickup et on était en 2eme donc on se prenait toute la poussière car ce con de chauffeur, à l’aise dans la cabine, se collait au pickup de devant au lieu de laisser un écart. Je vous passe les qqs minutes de pluie. Puis tu roules le long de la plage. C’est super sympa sauf que quand tu passes ton temps à essayer de garder pour toi les qqs cm de planche qui te permettent de presque poser ton cul… t’as moins le temps d’en profiter.

Je vous passe les ferrys/radeaux locaux (5 planches de bois) pour traverser qqs fleuves où le con de chauffeur, se prenant pour Fangio, explose un pneu en descendant du ferry.

Puis tu prends une sorte de grand canoë à moteur pour traverser la lagune. Ça te prend 1 heure. Ça aussi c’est sympa quand il fait beau. Mais comme, t’es arrivé tard, le vent s’était levé, donc des vagues et en plus de la pluie… T’es parti à 6 heures du matin pour arriver à 6 heures du soir, exténué, trempé et avec un mal au cul pas possible.

Le lendemain, c’est plus sympa, tu reprends le bateau pour vraiment t’enfoncer dans la région. Le long du fleuve, tu as des maisons isolées. Les gens vivent de la pêche et de la culture. Ils sont beaucoup plus souriants. Tu t’es paumé dans un village, c’est un gamin de 7 ans qui t’a raccompagné pieds nus dans la boue sous la pluie, la honte pour toi…

Si vraiment vous voulez un endroit tranquille, pas un bruit, juste le fleuve pour se baigner, faut aller dans la communauté de Las Marias.

En tant que touristes, t’as le droit à qqs attractions :

– Le soir, tu vas voir les caïmans. Leurs yeux se reflètent dans la lumière des lampes torches. Il faut surtout pas faire de bruit. Le seul souci est qu’on avait un connard de canadien qui était incapable de ne pas parler de lui pendant plus de 5 minutes. Une fois, que le canoë est juste à côté du caïman, tu plonges dans l’eau en lui attrapant le cou. Bon faut pas se rater, car sinon, t’es comme un con dans l’eau dans le noir. Le guide nous a fait une démonstration et histoire de ne pas mourir idiot, t’as voulu tester même si le guide n’était pas très chaud pour cette idée de génie. Donc, tu sautes, les mains en avant mais ton genou tape dans le bord du canoë, donc te fait dévier ta route et en plus écarte le canoë de toi. Et là, tu essayes de faire un remake du mec qui marchait sur l’eau, histoire de sortir au plus vite de ce plan pourri. Surtout que si le caïman te choppe, histoire de se venger, y a pas un hôpital à moins de 5 heures de bateau (quand tu dis hôpital, t’es un peu optimiste). Résultat des courses, t’as fait un bond pour essayer de grimper dans l’eau, la bestiole t’a choppé la chaussure (coup de pot, jtétais pas pour une fois en sandale) et a lâché prise. Bon, t’arrêtes tes conneries (ça faisait trop longtemps que je vous n’avez pas raconté une grosse connerie). La vérité est que tu restes dans le bateau pour attraper les caïmans, et en particulier les petits (30 cm). Donc, tu plonges ta main dans l’eau et tu l’attrapes par le cou. Il y a aucun danger. T’en ai remonté un mais il y avait même pas de quoi faire une ceinture!

– La remontée du fleuve en « pipantes ». C’est une sorte de canoë local fait dans un tronc d’arbre. On est 2 touristes plus 3 gars qui utilisent des perches pour déplacer le canoë. Le but est d’aller voir un pétroglyphe très particulier. Sauf qu’on avait un équipage au top : Un s’est vautré dans la flotte, le barreur à l’aller a pété sa perche et au retour a pété la seul rame qu’on avait. Bonjour pour passer des rapides sans moyen pour se diriger. C’est un autre canoë qui a fait demi-tour et nous a filé une rame. En plus, t’écopais, t’écopais et il y avait toujours autant d’eau. Normal, il y avait un trou à l’arrière du canoë…

Tu pars demain sur une île pour récupérer…

Ricardo del caïman.