Afin de finir en beauté, t’as voulu trainer tes vieux os dans une partie assez reculée du Nicaragua, sur le fleuve San Juan.

Rien que pour y aller, tu as une première étape de 9 heures de ferry de nuit. Tu prends une 2éme classe histoire de vouloir la jouer locale mais bon, c’est plein, ça sent le fauve et tu te dis que les prochaines 9 heures vont être un enfer ou au pire tu dors à l’arrière sur les bananes. Alors tu changes pour une première classe qui te permet simplement d’accéder au pont supérieur complètement ouvert et aérée (en plus de la cabine climatisée mais glaciale). Tu t’installes par terre sur le pont un peu à l’abri du vent et tu espères dormir un peu. Au bout d’une heure, tu te sens mouillé. Merde, t’approches la quarantaine, tu vas pas commencer à être incontinent, ça craint cette histoire. Ça y est, t’imagines déjà une poche à pisse… C’est le début de la fin…

Ouf, c’est juste que le pont était trempé. Donc tu changes de place un peu plus au sec. Mais ce n’est pas terminé, une fois arrivé à San Carlos, tu te bagarres avec les locaux pour chopper les dernières places d’un bateau qui t’emmène 3 heures plus loin sur le fleuve dans un bled perdu appelé El Castillo, car il a une petite forteresse espagnole. A part ça et regarder le fleuve à partir d’un hamac il y a pas grand chose à faire . La bouffe locale? Des crevettes qui ressemblent à des grosses écrevisses avec des pinces énormes. Donc 3 jours de repos puis retour pour passer la frontière pour aller au Costa Rica.

Le bateau est à 5 heures du matin, tu pars dans le brouillard complet. Un mauvais souvenir du Mali où ta pinasse avait faillit couler sur le Niger suite à un choc avec une autre pinasse, tu t’es mis à l’arrière au cas où… surtout qu’il y a des requins taureau dans le fleuve. La frontière se passe en bateau, 1 heure sur un fleuve entouré de jungle où les singes hurleurs te regardent, c’est certainement le passage de frontière le plus particulier.

Et 12 heures après tu arrives à Fortuna au Costa Rica où le choc est terrible. Tu passes d’un monde où il y a quasiment pas de touristes à une des villes les plus touristiques du Costa Rica. La rue principale est composée de resto, d’agences de tourisme et de boutiques.

Ricardo del fin del Nicaragua