Que 3 semaines de congé, ca fait bizarre après avoir passé 11 mois à bourlinguer, ca semble super court. En plus, plutôt que partir en solitaire, tu es parti avec une agence spécialisée sur les destinations polaires. Oui, destination le Groenland pour faire du kayak au milieu des icebergs. Et plutôt que chercher à louer le matos, t’as choisi l’option grand luxe où t’as rien à gérer.

Le seul problème, pour 9 jours de kayak, on a 6 jours de transport : Paris-Reykjavik puis Reykjavik-Ilulissat (Groenland) et enfin Ilulissat-Saqqaq d’où ce fait le départ en kayak.

On est 8 dont 5 se connaissent d’avant et 2 soixantenaires qui ont tout de suite accroché ensemble. Il y a seule femme et elle a déjà fait du kayak au Spitzberg.

Lors de l’arrêt en Islande, on est allé au Blue Lagoon, endroit magique, une immense piscine naturelle avec de l’eau d’une couleur bleue incroyable chauffée naturellement, plus tu t’approches de la sortie de l’eau et plus c’est brulant. Tu peux te couvrir le visage de boue et en plus il y a un bar. T’es dans l’eau super chaude et tu bois qqchose de frais. Le délice, au retour, on y retournera pour récupérer du kayak.

Les nuits vont être compliquées car la plupart ronflent. Le partage des tentes va être compliqué.

Le matin, départ d’Islande pour Ilulissat à bord d’un coucou à hélices, ce qui nous laissera le temps de voir le paysage. Au moment où on survol les côtes du Groenland, on peut voir les glaciers qui plongent dans l’eau et les petits points blancs sont en fait d’énormes iceberg.

Arrivée à Ilulissat, une de villes les plus ‘touristiques’ du pays car elle est juste à coté d’un glacier, ice fjord, qui est un des plus gros déversoirs à icebergs du monde. A 10 minutes à pieds, tu te retrouves dans le fjord et tu contemples les énormes icebergs qui passent. Certains font plus de 100m de haut et donc 6 à 7 fois plus en dessous de l’eau. Tu t’assois et tu peux rester des heures à regarder le spectacle, c’est exceptionnel.

Le groupe a déjà explosé, les 5 sont partis de leur coté et quand le guide nous a demandé de nous pointer à 15 heures pour l’aider à préparer le départ, bien évidemment, ils n’étaient pas là. Le guide est un pro du kayak et il peut en parler pendant des heures et attention il faut dire kayak et pas canoë, c’est pas la même chose, un sert sur les rivières l’autre sur la mer.

Ilulissat est une petite ville avec une rue principale avec ses boutiques à touristes, sa banque, ses supermarchés et même ses barres d’HLM. Il y aussi des milliers de chiens attachés tout autour de la ville. Ils sont attachés et ne servent comme chiens traineaux qu’en hiver. En été, ils sont peu nourris car ils ne bossent pas… Ils n’ont pas l’air méchant mais il ne faut pas s’approcher car ils peuvent devenir méchants car ils ont faim. Chaque année 3-4 enfants se font bouffer… et tout chien non attaché est considéré comme errant et peut être abattu. Par contre quand leur patron vient leur apporter à bouffer, du poisson trop petit pour la pêcherie, c’est la fête, ils font des bonds et essayent d’attirer l’attention du boss. Même les jeunes chiots se laissent peu approcher car ils ont tendance à recevoir des coups même de la part des enfants, donc ils font attention et pour beaucoup, ça a du être la première et la dernière fois où ils ont eu des caresses.

Pour l’instant on a beau temps il ne fait pas trop froid mais la météo peut changer rapidement. Un des points positifs, on ne verra pas la nuit pendant tout le séjour mais ca veut dire aussi qu’on a aucune chance de voir des aurores boréales. Le soir, dîner à la guesthouse préparé par notre guide Yann, des steaks de narval. C’est entre la viande et le poisson et si tu le fais trop cuir, ca a le goût du foie.

Lendemain, on embarque sur l’express côtier avec tout notre barda plus la bouffe nécessaire et des kayaks supplémentaires à monter sur place. Le trajet pour rejoindre la communauté de Saqqaq prend un minimum de 7 heures voir beaucoup plus en fonction de la glace qui pourrait bloquer certains passages. Et on n’est pas sur un brise-glace donc il faut contourner les gros morceaux. Donc au début, tu es sur le pont à te peler et regarder les icebergs mais au bout d’une heure tu retournes vite fait à l’intérieur, au chaud et là, on a tapé le carton, histoire de passer le temps. On a fait 2 stops dans des petites communautés, histoire d’apporter le courrier et d’embarquer qqs personnes. Le bateau fait l’aller retour dans la journée et passe 2 fois par semaine en été. En hiver, impossible de passer en bateau.

Finalement, on aura mis 7h pour faire trajet.