Catastrophe, le boulet ne retrouve pas son téléphone, et elle doit envoyer des sms. C’est la panique. Finalement, elle l’avait rangé dans un autre de ces 3 sacs, oui elle voyage avec 3 sacs mais ne retrouve jamais rien. Mais, elle a retrouvé sa cagoule en polaire qui va beaucoup lui servir, on va taper les 40° à l’ombre… Tu l’as branché avec le chauffeur de la voiture 3. Elle va pas changer de voiture jusqu’à la fin du circuit…

En route, on s’arrête devant un petit village Afar. On est pas descendu qu’il y a déjà 12 photographes qui mitraillent à tout va sans demander l’autorisation aux locaux. Tôt ou tard, ca va mal finir cette histoire de photos. T’as l’impression qu’ils sont rentrés dans un zoo. Les Afars sont très noirs de peau avec des formes de visage occidentales. Ce sont des farouches guerriers qui se baladent généralement avec leur kalachnikov. Les filles se marient généralement entre 9 et 12 ans. La coutume dit que dés qu’une fille a atteint la taille de sa mère, elle est en âge de se marier. Il y a beaucoup moins de filles que d’hommes chez les Afars donc elles sont très recherchées. Des sa naissance, une fille est promise à un cousin germain (ou un truc dans le genre). L’homme devra payer un certain nombre de chameaux mais le prix n’est pas très élevé. Par contre, si finalement, elle se marie avec un autre homme que celui qui lui était destiné, le prix que l’homme devra payer sera beaucoup plus élevé.

Le soir c’est soit nuit sous la tente soit à la belle étoile. En théorie, il n’y a pas de moustiques (pas pris de Malarone) donc c’est l’option en plein air. Comme l’armée nous oblige à dormir à des endroits très précis pour des raisons de sécurité, on a la chance d’être à coté du groupe électrogène…

Délire mondial, avec des fonds mondiaux, ils sont en train de construire un barrage pour alimenter en eau des plantations de canes à sucre pour faire du bio carburant pour le marché portugais. No comment…

T’as trouvé du Qat qu’ils appellent ici du ‘tchat’. Les chauffeurs sont morts de rire qu’un touriste en consomme. Le guide leur interdit d’en prendre pendant les heures de conduite, donc tu mâchouilles la journée et tu leur files une grande partie pour le soir. Mais ils te montrent, en douce, qu’ils en consomment aussi dans la journée ni vu ni connu. Ca y est, le contact est lié avec les chauffeurs, vive le Qat.

Gros clash entre certains chauffeurs et le guide. La voiture du guide, Ali Moussa, prend une piste alors qu’il y a une belle route goudronnée. Tous les autres prennent la route. Et, en plus un des chauffeurs ne l’attend pas, alors que c’est à la voiture du guide d’être en tête. Grosse explication à l’africaine mais ca n’empêchera pas que très souvent, deux des chauffeurs, suivent une piste un peu différente ou passent devant quitte à se faire pourrir et à risquer de se faire virer.

Les cuistots nous ont rejoint, car à partir de maintenant, hors de question de trouver de la bouffe ‘correcte’ pour un occidentale surtout que tu es le seul, lors des stops dans les bouibouis à manger l’ingera, la galette locale avec un morceau de viande. T’as testé le firfir, le tips…

Un matin, on va visiter un site où les guerriers valeureux Afars sont enterrés. Au bout de 10 minutes, débarquent de nulle part 2 Afars qui bien évidemment demandent du pognon. Grosses palabres avec le guide qui a du lâcher du pognon. Une des touristes tenaient qqs pierres d’obsidienne dans la main (il y en a partout par terre), et bien un des gars lui a pris. Juste histoire de faire chier.

Plus tard, en se baladant, on trouve des agates. Aucun local ne les ramasse mais quand on en prend une, les gamins qui nous suivent, nous demandent de les payer. Sinon, c’est ‘give me a pen’ ou ‘give me money’. En 15 jours, tu as du l’entendre au moins 1000 fois.

Apres quelques jours de piste, on arrive au lac Afdera où on va pouvoir un peu se nettoyer. Ce lac est extrêmement salé et tout autour sont installées des salines. C’est un gros business et ils goudronnent la piste pour faciliter les camions. Tout est fait par les chinois, ils sont partout. Les chameaux vont être au chômage…

Evidemment, il fallait que ca arrive, quelqu’un, à partir d’une des voitures, a voulu prendre en photo un nomade Afar. Il l’a vu et a foncé sur la voiture avec son bâton en vociférant. Fermeture rapide de la vitre de la bagnole et les chauffeurs ont du intervenir pour calmer le nomade. Mais la leçon n’aura pas suffit car ils continueront à prendre des photos sans demander.

Ah, le lac, super salé mais tellement agréable, à 5 m du bord il doit y avoir 60 cm de profondeur mais ça fait du bien de se nettoyer. En plus 2 petites sources d’eau très chaude coule au bord du camp, ce qui nous permet de nous enlever tout ce sel. En plein milieu de nulle part, débarque un groupe de japonais qui vient aussi se laver dans le petit ruisseau. On les recroisera plus loin avec leurs gants, leurs ombrelles…

Au fait, on est à -115 mètres sous le niveau de la mer.

Le camp étant assez loin de la petite ville, tu voulais y aller y faire un tour, mais refus du guide, la notion de découverte de la ville se limite à la traverser en voiture….Putain, ça fait bizarre de ne pas voyager en autonome et de faire ce que l’on veut. Donc tu restes au camp, avec une belle table, des tabourets et une bouffe à l’européenne : des pâtes (très bonnes).

Histoire de voir comment réagit le groupe, tu leurs expliques l’histoire du Kilimandjaro où un groupe de 4 suisses avait fait l’ascension avec plus de 30 porteurs, une douche et ne portait même pas l’eau pour la journée. Gros ‘Ah, nul, la honte’ du groupe mais t’as pas osé leur faire la remarque que c’est pareil pour nous : On est au milieu de nulle part, on a une table, des chaises et 3 cuistot qui nous font des plats européens…