Le lendemain, lever 5h00, attente à l’hôtel que l’aéroport nous appelle.

8h, tu sors les pistaches et ce coup-ci tu les plumes au poker…

Coup de fil à 10h, il faut foncer à l’aéroport, un avion va tenter le passage. ‘Tenter le passage’, ça donne envie… Il reste 5 places, les autres monteront dans le prochain vol (s’il y en a). Tu te proposes de partir sur le 1er vol. L’ado veut faire pareil mais sa mère l’en empêche en lui disant : ‘non, on prend tous le même avion, on meurt tous ensemble’. Toi, tu te dis que s’il y a une chance de passer, c’est sur le 1er vol. Course sur le tarmac pour monter dans l’avion qui nous attend. Les bagages sont restés avec les autres donc même si on passe mais pas les autres, on aura pas de sacs, donc ça sera galère quand même. Il y a encore plus de nuages que la veille mais le problème est lié au vent, ce sont les rafales de vent qui empêchent les atterrissages. On voit rien de rien. Incroyable qu’on tente le coup. Personne ne parle dans l’avion, on sent que ça va pas être de tout repos. 15h minutes de vol tendu. Les rares fois où les nuages se dissipent, tu vois que l’on frôle les montagnes…

Enfin, on voit en bas, le village avec la piste d’atterrissage mais ça se complique. Le pilote s’engage dans la vallée en faisant une large boucle Mais c’est l’erreur. La vallée où on s’est embarquée est très ventée et on commence à être secoué dans tous les sens. T’es assis à coté de l’hôtesse qui est blafarde, pourtant elle doit avoir l’habitude (depuis, elle a demandé sa mutation chez Air France). Ce sont les montagnes russes mais dans un coucou à hélices. Le pilote demande à son copilote de l’aider à tenir le manche de l’avion, tellement ça secoue, ambiance. Silence total dans l’avion, y en a plus d’un qui a du revoir sa vie défiler. Les dernières 3 minutes ont été un cauchemar. Finalement l’avion se pose. T’es soulagé d’être arrivé. Maintenant, il faut espérer que l’avion va continuer ses rotations pour ramener les autres.

1h30 plus tard, l’avion revient avec le reste de l’équipe mais cette fois-ci, il a compris la leçon et ne s’est pas embarqué dans la vallée pour s’aligner sur la piste. Les autres ont eu un vol plus calme. Enfin, on est tous là, en bon état et le retour se fera en bus. 2 jours de bus pour 20 minutes d’avion.

L’équipe nous attend, il y a le sirdar, c’est le patron de l’équipe et il a la responsabilité de la logistique. En fait, il est payé par l’agence et c’est lui qui monte son équipe, généralement avec des gens de son village, de sa famille. 3 sherpas vont nous accompagner (en fait, le terme sherpa a 2 significations : à la base le mot sherpa correspond à une des ethnies du Népal, mais maintenant c’est aussi utilisé pour un type de job. Donc nous avons 3 sherpas de part leur job mais non pas de part leur ethnie), 1 chef cuistot avec 5 assistants (ce sont eux qui vont porter tout le matos de cuisine, ils sont chargé comme c’est pas possible), 1 chef muletier et ses 2 assistants, une vingtaine de mules et l’ambulance. Oui, l’ambulance, c’est le cheval, que l’on emmène, en cas où quelqu’un ne peut plus marcher. Ça fait une sacrée équipe mais comme on dort sous la tente, effectivement, il faut beaucoup de matos.

Avec ce problème d’avion, on a pris un jour de retard qu’il va falloir récupérer sur les prochains jours de treks.

Yeti Ricardo