Les 2 premiers jours, on remonte la rivière Kali Kandaki qui, a cette époque, est très boueuse. Le décor est très minéral. Les seuls coins verts sont les cultures autour des villages : blé, pommier et sarrasin (couleur violette) qui tranchent sur le reste du paysage. Le contraste est superbe, surtout si on a du ciel bleu. Pour l’instant pas de pluie, mais on est entouré de nuages. Ça va bien nous péter à la gueule un de ces jours.

Il y a des énormes ponts suspendus pour relier les villages. Bon, le vertige, ça simplifie pas les choses. Etonnement, les mules passent sur les ponts sans problèmes. On passe par les villages de Kagbeni, Chhuksang (pour ceux qui aiment chercher sur Google Earth)

La vallée du Mustang est de ‘type’ tibétaine. Les gens ressemblent beaucoup aux tibétains. En fait, le nord du Népal est de ‘type’ tibétain alors que le sud est très proche de l’indien. Pour l’instant, on croise très peu de locaux sur les chemins. En parlant de chemin, il faut pas trop tarder à venir dans cette région car ils sont en train de construire une piste pour relier la Chine. Déjà qu’une partie du trek se fait sur en partie sur la piste… A ce propos, à un moment, tu croises tes mules qui vont dans le sens inverse. Bizarre. Effectivement la piste est coupée, elle passait à flanc de falaise mais une partie s’est effondrée, il y a une pelleteuse (à se demander comment ils ont pu la ramener ici) qui essaye de faire un sentier. Bon, les mules ne passent pas, trop compliqué, mais nous on y va. Parfois, tu comprends pas tout…On retrouvera nos mules avant la tombée de la nuit, le temps que les sherpas montent les tentes. T’es le seul à monter la tienne, ah ça quand t’es pas habitué à te faire servir.

L’équipe marche assez bien et est assez homogène. Un des gars aux croqs (mais maintenant, ils portent des vrais chaussures de marche) est parti très fort, une vraie fusée. Mais quand ça monte trop, son cœur bat trop fort, ça lui fait peur, alors il préfère marcher lentement !!

Un autre gars, dés le premier jour, s’est chopé un début de tourista !! Espérons que ça va passer, sinon il va en chier…

Tu fais touriste de base car tu es le seul à être venu sans bâtons de marche ! Ta devise : ‘le jour où tu auras besoin d’un bâton de marche, c’est que le trek n’est plus pour toi’. Devise très conne mais tu as une solution, tu prends une branche, c’est pas un bâton de marche, nuance… Oui c’est très con !! Le hic, c’est que quand tu marches dans un milieu minéral, et bien il y a pas beaucoup d’arbres, alors pour te faire un bâton à partir d’une branche, c’est pas gagné…Bah, on verra plus tard!

Bien évidement, ton colocataire de tente est un ronfleur donc tu sors la tienne (prévoyant que tu es), mais ils en ont en plus donc du coup t’as une super tente pour toi tout seul. Maintenant, il faut essayer de choisir une tente loin de celles des ronfleurs, ça sera la bataille à chaque arrivée au camp.

Jour suivant, direction le village de Geling. On va passer par le chemin des pèlerins car il passe par une grotte vénérée par les hindous car elle contient un immense chorten sculpté dans la roche. Fini la piste, on passe par des petits sentiers avec des vues sur des canyons exceptionnels. Dommage qu’il n y ai pas plus de soleil, ça ferait des supers photos.

Tu passes sur les différents monastères que nous visitons. N’étant pas trop fan des gens qui sont nourris en échange de prières.

La situation du village de Tramar est exceptionnelle. Ce village est au pied de grands orgues de rocher rouge et de cheminées de fées. C’est un festival de couleur avec le rouge de ces montagnes, le vert et violet (sarazin) des champs, le blanc des maisons et peu de ciel bleu. Ça sera une des rares où les nuages seront vraiment dégagés et où on pourra voir le sommet des 7000m qui nous entourent.

D’une manière générale, les villages sont en pierres peintes en blanc. Le toit est couvert de bois qui sera utilisé pendant l’hiver. La plupart des maisons ont sur le toit des panneaux solaires, seul moyen d’avoir un peu de lumière le soir.

Le lendemain, tu sauves le trek !!!! T’as fini le petit déjeuner, tu attends dehors. Le muletier a ramené les mules puis a disparu. T’es seul avec les mules. Elles en profitent pour commencer à déchirer les sacs de bouffe. T’es un touriste, elles s’en tapent et il faut insister pour les faire déguerpir. Quand le muletier revient, tu lui montres. Lui, furieux, ramassent des pierres pour leur balancer, les mules ont compris que ça allait barder…

Bon, il est 20H30, c’est l’heure d’aller se coucher.

Le futur roi du Mustang