Après la superbe nuit dans notre lodge préféré, on va à la guesthouse tenue par une française pour voir si elle a de la place et se renseigner sur les balades en dhow mais aussi pour que Guy puisse prendre sa douche chaude, important ça !!!. Le dhow est un petit bateau avec une voile triangulaire. C’est vraiment le bateau traditionnel ici. L’idée était que tu cherches une autre guesthouse pendant que Guy prend sa douche mais quand on parle à la patronne pour savoir s’il y a une sortie en dhow (vu le temps moyen et les vagues, tout était en stand by), elle nous dit qu’en principe il y a 2 possibilités : une sortie à la journée pour aller jusqu’à l’île de Magaruque ou sinon une sortie de 2 jours, on va à Magaruque, le soir on revient sur la côte car il est interdit de camper sur l’île puis le lendemain l’île de Benguerra, du snorkling à two miles reef et ensuite la fameuse île de Bazaruto. Tout de suite tu sautes sur l’occasion de faire les 2 jours (en plus ça t’évite de trouver un hébergement pour cette nuit), Delphine est partante, Guy beaucoup moins. Il donne pas de raison valable, hésite et dit qu’il faut d’abord prendre le petit-déjeuner… Finalement il est ok et part prendre sa douche pour s’en remettre. On doit juste amener un petit sac par personne, la place est limitée. Qui va venir avec 2 sacs? (ben oui, l’après-rasage, le shampoing…ça prend de la place)

Effectivement la mer est pas vraiment plate. Le dhow est assez grand, on est 12 dont une famille d’allemand avec 3 gamins en bas âge… Comme quoi, les risques doivent être limités. Pas la peine de chercher les gilets de sauvetage…Il y a un coin cuisine, en fait qqs morceaux de charbon, sur le bateau où le cuistot commence à couper les légumes. On a même le droit à un thé avec des petits biscuits. Si c’est pas grand luxe.

Arrivée pour midi à l’île de Magaruque, le soleil tape, mais le vent est frais, donc tu es en maillot de bain avec une polaire autour de la taille. Tu mets un pied dans l’eau, c’est pas pour toi, trop froid. Delphine se baigne, on peut faire du snorkling mais pour voir 3 poissons, pas grand intérêt. Le cuistot nous a préparé du super poisson cuit au grill, c’est un régal mais avec les marmots allemands il faut se battre pour la nourriture. On est à marée basse mais quand à marée haute, la mer s’infiltre entre les dunes et ça doit être super joli.

Il est déjà temps de retourner sur la côte pour le bivouac. Ça se complique un peu, la mer est plus forte et on prend des paquets de mer dans la gueule. Le ‘On’, c’est surtout ceux qui sont à l’avant et du mauvais côté du bateau et ça tombe sur qui ? Le Guy et Delphine. Toi, dés que tu as vu qu’on commençait à prendre de la flotte, t’as changé de côté et tu t’es mis à l’arrière. Résultat, t’es sec. Guy commence à faire la gueule, il est mouillé, bien mouillé, peut pas faire des photos pour pas mouiller l’appareil et en plus il n’a pas de connexion data sur son téléphone, la vie est injuste.

Après 2 heures de traversée on rejoint le bivouac qui, oh surprise, est nettement mieux que ce qu’on imaginait. Des belles tentes, des toilettes en dur et même des douches chaudes. Le Guy retrouve des couleurs !!!!! Et en plus le téléphone remarche, le paradis retrouvé !!!!

On discute avec un couple de sudaf. Sympa mais à se demander pourquoi ils sont venus car tout est mieux dans leur pays.

Lendemain matin on récupère un groupe de 11 autres personnes. Ça commence à faire beaucoup pour le bateau et ce qui nous inquiète Delphine et moi, c’est qu’on a pas embarqué plus de bouffe…

La traversée jusqu’à l’île de Benguerra est assez tranquille, pas un nuage à l’horizon. Il y a qqs autres touristes sur l’ile venus faire du kite surf, ils sont venus avec un gros bateau à moteur et sont certainement logés dans les lodges d’à côté. Puis, le capitaine du bateau nous dit qu’on va tenter d’aller prés de la barrière, le fameux 2 miles reef. On n’est plus protégé par l’île donc ça va être très mouvementé. Effectivement c’est plus sport, ça secoue et on prend de la flotte. Arrivé prés du récif, tout le monde se baigne pour aller voir les poiscailles, il n’y a que les 3 français qui sont restés sur le bateau.

Retour sur l’île de Bazaruto. Elle est composée de très grandes dunes de sable et de la végétation style bush. Du haut d’une grande dune tu ne vois pas l’extrémité de l’ile. L’eau est transparente. On nous fait faire une minuscule balade le temps que le cuistot ait fini de préparer le déjeuner. Avec Delphine, t’as compris qu’il faudra être proche du cuistot car la lutte va être terrible vu le nombre qu’on est. Au menu du riz avec une sauce à base de calamars. Super bon, surtout vu les conditions de cuisine. Coup de chance les gamins allemands n’ont en pas mangé. Il est bientôt 15h et il faut rentrer sur Vilanculos. La patronne française nous avait prévenus que le retour aller être long et difficile, et ça prend environ 4 heures. Donc 15h + 4 ça va faire tard alors que le gars qui organise la sortie en bateau nous a dit qu’on sera rentré vers 16h.

Le retour a été cauchemardesque. On embarquait de la flotte, la plupart se sont mis dans le bateau pour essayer de se protéger. Toi, un pressentiment, t’avais amené ta gore tex (et dans un seul petit sac !!). Tu t’allonges à l’avant, ferme complètement ta veste et ça se passe bien. Guy qui s’est mis à l’arrière mais pas du bon côté prend cher, il fait une sacrée gueule !!!

Trop de vague, le capitaine te demande de revenir à l’arrière. Il y a un feu à l’arrière donc on se réchauffe comme on peut. Le cuistot nous fait même des popcorns. Un des gars passe son temps à écoper mais l’équipage n’a pas l’air inquiet, ils sont simplement pas d’accord sur la route à prendre, bizarre.

17H30 la nuit tombe, on est pas encore arrivé. On se rapproche du feu.

18h15, on arrive. On a l’impression d’être des boats people. Trempés, transis, crevés. Mais il faut retrouver dans le noir nos affaires qui sont dans le bateau. Dernier problème, on est à marée haute. Le patron qui est dans l’eau pour nous récupérer, a de l’eau jusqu’aux épaules. Il dit qu’il va porter les enfants pour ne pas qu’ils soient mouillé. Trop tard tout le monde est trempé. Tu es un des premiers à vouloir descendre, tu te retournes et dis aux autres qu’il y a 1m80 de profondeur. Terreur à l’arrière…

Finalement il rapproche le bateau du bord. Guy balance ses chaussures sur la plage mais une va dans l’eau. Il l’a récupérera in extremis. Des chaussures achetées exprès pour le voyage, ça aurait été dommage… On est tous crevé et le seul objectif aller à notre hôtel pour prendre une douche chaude (oui on avait réservé des chambres dans un hôtel plus sympa). A l’hôtel, on prend un verre de vin pour se réchauffer. Delphine en venant dans notre chambre renverse son verre de vin blanc sur les affaires de Guy… Mais pas sur son téléphone ou son appareil photo, sinon ses vacances étaient terminées.

Pour nous remettre de cette aventure, on a décidé de faire un bon resto. On prend la voiture, la route est en terre et sable. C’est la totale !! On est ensablé sur une petite route, la nuit et sans matériel particulier pour s’en sortir ! Il y a des jours comme ça… On enlève le sable autour des roues. Un local à moitié bourré arrive et nous aide tout de suite. Première tentative, ok t’es un boulet, sur cette putain de voiture, le frein à main est automatique, il ne s’enlève que quand tu avances. Donc forcément, essayer de sortir du sable avec le frein à main, ça aide pas. On s’ensable à nouveau. Autre tentative, Guy prend le volant cette fois, on enlève manuellement le frein à main mais pas mieux. Une autre locale qui habite à côté vient voir ce qui passe et nous aide aussi. Elle nous conseille de partir en arrière. Hourra !!! On commence à reculer mais Guy s’arrête au lieu de sortir définitivement du sable… Et on est bloqué à nouveau. Re désensablage, un autre gars passe et nous donne des conseils sans trop pousser. On arrive à sortir, c’est limite, mais tu continues à pousser et à dire à Guy de ne pas s’arrêter. Finalement on revient sur un terrain plus dur. Tu vas donner qqs billets aux gens qui nous ont gentiment aidés. La dame courre vers nous car elle a compris qu’elle allait avoir un billet mais le gars bourré réalise à peine. Avec ce qu’on lui a donné il est reparti pour une bonne cuite.

Une idée, tu serais un gars qui habite là, tu rajouterais du sable et tu attendrais que le touriste de base se fasse planter. C’est un bon business !!!

On laisse tomber ce resto et on se rabat sur un autre qui nous a aussi été conseillé mais on arrive à 20h30. C’est tard pour manger au Mozambique… et pourtant on est dans le restaurant d’un beau lodge. On nous accepte mais limite avec un choix minimum. Putain, on pourra dire que ça aura été une fin de journée galère  !!!!