En plein jour le camp est superbe, des petits bungalows, des chaises et des tables en osier dans le jardin. Tu es le premier levé, tu vas voir le bassin. Effectivement l’eau est marron, ça explique le maillot de bain. Un conseil, arriver toujours de nuit le premier jour sinon vous n’êtes pas sûrs de rentrer dans l’eau. Il y a des grands bungalows en pierre en cours de construction mais tout est arrêté depuis ce qui se passe en Egypte. Il y a beaucoup moins de touristes.

Aucune discussion possible avec le Talat sur le circuit, il connait tout sur tout on a qu’à lui faire confiance mais il a même pas une carte pour te montrer le circuit. Toi, c’est pas ta manière de voir mais bon t’imagines que t’es parti avec un Tour Operator. Le départ est prévu à 10h00. Ça fait tard pour le désert. On a son cousin Mohamed comme chauffeur mais il devra nous quitter le vendredi, car une de ses 8 sœurs se marie et on a Saïd comme guide, un petit, habillé en survêtement Nike, ça va faire très tenue locale dans le désert.

Le 4*4 est blindé de matériel, il y a même une planche de surf… 2 heures de route pour rejoindre le désert de l’Agabat et les Crystal Mountains. On descend du 4*4 et le guide te demande où tu veux aller ??? Ben, euh c’est toi le guide… C’est des baltringues ou quoi ??? Bon, il nous montre 2-3 morceaux de rochers en disant que c’est du cristal et puis c’est enfin parti pour la marche. On marche sur du sable au milieu de grands monticules de pierre. Il fait pas trop chaud, en fait il y a un vent qui rafraichit l’air.

On retrouve la voiture avec le déjeuner déjà prêt. On est protégé du soleil par la bagnole mais en fait, il fait froid à l’ombre et chaud en plein soleil. Ils sont chiants ces touristes. Delphine a ses premières cloques et ça va pas s’améliorer.

Marche l’après-midi pour entrer dans le désert de l’Agabat. Le camp est monté, des parois sont montées pour nous protéger du vent tout en étant ouvert pour voir le ciel. On a aussi des couvertures en poils de chameaux. Elles sont très lourdes, elles sentent un peu mais super chaudes.

Delphine et Cécile attendent sur le piton rocheux pendant que tu vas chercher les polaires (t’as été sherpa dans une autre vie) et de quoi se réchauffer un peu (la mignonnette de whisky). Premier coucher de soleil dans le désert…

On échange autour du feu avec Saïd et Mohamed. Saïd refuse de travailler avec des touristes du Caire, il veut que des étrangers. (on doit être moins chiant). Ils nous ont donné nos surnoms arabes : Yasmine pour Cécile, Warda pour Delphine et Icham pour toi.

Dîner à 18h30, ça surprend un peu…Surprise, les gars sortent du hachich… Euh, c’est autorisé par la religion ça ? Apparemment oui. Mais ils ne fument que dans le désert. Euh, l’oasis où ils vivent, c’est considéré comme du désert ? En tout cas, ils ont du matos et font tourner. L’un d’entre nous va participer mais seules les dunes sauront qui (le désert, c’est comme Las Vegas, ce qui se passe dans le désert reste dans le désert). Avant, Saïd buvait mais il a arrêté. Maintenant, c’est uniquement pour le jour de l’An. Les pétards tournent, et ils sortent aussi un djembé et un grand tambourin. A nous de chanter une chanson française, on est nul. La seule que tu connais, c’est ‘Janeton…’ 21h30 on est crevé et on se met sous les couvertures en poil de chameau. Tu as pour plafond la voie lactée et tu cherches des étoiles filantes histoire de faire des vœux.

Lendemain matin, t’es levé avec le soleil à 6h. T’es le seul. A 8h, l’équipe dort encore. T’as pas mal bourlingué dans le désert, à chaque fois tu es parti tôt avant que le soleil tape trop fort. Ici ça a l’air différent. Peut-être à cause de la fumette de la veille. On prend le petit dej à 8h30, incroyable et les deux zigotos ne sont pas super pressés. Guy aurait été là, il aurait été content, grasse mat dans le désert.

A 9H30 tu tournes en rond et tu leur demandes dans quelle direction on peut prendre de l’avance. Ils te donnent une direction vers la gauche mais ils devaient s’attendre à ce que tu fasses 100 m et que tu les attendes. On commence tous à partir sans eux. A 500 m ils donnent des coups de klaxon pour qu’on s’arrête mais ils sont loin d’avoir démonter tout le camp. C’est sûr que quand tu fumes aussi le matin, ça donne pas beaucoup d’énergie. Tu continues à marcher, histoire de leur faire comprendre que c’est nous les clients. T’es à perpète quand la voiture commence à bouger et part dans une direction différente. Saïd descend du 4*4 et nous attend. On repart dans une autre direction, pas un mot n’est échangé, l’ambiance est tendue.

On est venu pour le désert blanc, on commence à voir à certains endroits des plaques blanches, comme de la craie et bizarrement, même en plein soleil, elles restent très froides. Il y a aussi plein de petits monticules blancs. Très longue journée de marche, on passe par des plateaux de pierrailles assez monotones mais aussi par des grandes dunes de sable et des pitons blanchâtres. Arrivés au camp, il faut discuter avec l’équipe. C’est toi qui t’y colles pour leur faire comprendre qu’on veut le petit dej à 8h pour être parti à 9h. On verra demain comment ça se passe.

Delphine a plein de cloques et ne veut pas les crever elle-même ; Cécile fait l’infirmière et pour aider à passer cette dure épreuve. Delphine descend la mignonnette de whisky… Toutes les raisons sont bonnes pour boire !

Juste avant le coucher du soleil, c’est l’occasion de faire du surf sur les dunes de sable….T’essayes de rester debout mais finalement tu bouffes du sable.

A nouveau après le diner c’est la tournée des pétards et on a un nouveau venu dans l’équipe : un renard. Il vient directement manger dans nos gamelles, pas particulièrement trouillard. Mohamed va chercher un œuf et lui montre. Et là ça devient le délire, le renard est comme fou, il fait des bonds dans tous les sens, il s’approche jusqu’à un mètre de nous. Finalement Mohamed fait rouler l’œuf dans le sable, le renard s’en empare et se barre dans la nuit. Delphine est moins rassurée pour la nuit.

Toi t’as décidé de dormir en dehors des protections pour vraiment avoir le ciel complétement dégagé et c’est pas un renard qui va t’inquiéter.