Arrivée à l’aéroport de Faya. Il doit pas y avoir souvent des avions qui se posent. Vu du ciel, on est vraiment au milieu du désert au nord du Tchad, à 3 jours de 4*4 de la capitale. A peine sorti de l’avion, on sent la chaleur. Fini la gore-tex, le bonnet et les gants.

Comme pressenti, c’est le bordel pour le passage en douane, le change d’argent. On nous annonce qu’on aura pas le temps de passer en ville car l’avion est arrivé en retard et que si on veut de l’eau, il faut l’acheter au stand de l’aéroport. La vendeuse est en position de monopole, le prix de la bouteille est aussi cher qu’en France. Ah c’est sûr qu’il y a pas souvent des touristes mais quand ils sont là, faut pas les rater.  T’es arrivé à passer les contrôles dans les premiers. Ça prendra plus d’une heure pour que tout le monde passe. Business oblige, autour de l’aérodrome, il y a les vendeurs de statuettes et autres babioles.

Il y a aussi l’armée française, en tout cas, quatre de ses représentants. Il y a une base à Faya. Mais si tu comptes sur ces 4 Rambo pour te protéger d’un vulgaire terroriste, t’es mal barré. Y en a un , il ferait pas 100m sans s’écrouler de fatigue. En fait, ils sont venus faire des achats sur les stands de souvenirs…

Le soleil cogne fort, faut chercher de l’ombre en attendant les autres. Tu rencontres le guide qui parle très bien français (le français est la langue nationale du pays et est appris en tant que première langue à l’école). Il a l’air très calme. En tout, on est 11. Une personne de 80 ans, Louis, (espérons qu’il marche), deux couples de retraités, un couple dont une semble être le boulet potentiel du groupe, et le couple le plus jeune de tout l’avion (25 ans environ). Il est 12h, la cuisinière nous donne des sandwichs. Oui, il faut comprendre comment ça se passe ici : Nous sommes dans la région des toubous (région musulmane). Ils sont guides, chameliers… Mais jamais ils (les hommes) feront la cuisine pour des touristes. Et jamais, ils laisseront leurs femmes aller travailler avec des touristes. Donc, l’agence fait venir des cuisiniers/cuisinières du sud du Tchad (région catholique) qui, eux, sont prêts à bosser. Mais il semble que ça pose pb entre les hommes toubous et les femmes du sud qui sont beaucoup plus indépendantes que les femmes toubous. Les toubous sont des pasteurs saharo-sahéliens, éleveurs de dromadaires, de bovins et de petits bétails dans la partie septentrionale du Tchad ainsi que dans l’est du Niger et le sud de la Libye.

Nos 4*4 sont prêts. Il y a même un mouton vivant attaché sur le pickup. Au moins, la nourriture sera fraîche! On embarque dans les trois 4*4 et premier arrêt en ville. Euh, on devait pas s’y arrêter. Est-ce que qqun veut acheter de l’eau ? Effectivement, elle est beaucoup moins chère. Deuxième arrêt en ville puis encore un troisième pour embarquer un des chameliers. Un dernier arrêt en dehors de la ville chez notre guide qui récupère 2-3 affaires. Les chauffeurs sortent des voitures pour se mettre à l’ombre et commencent tranquillement à manger (ils ont mêmes des cocas, les bougres). Nous, on croyait un stop de qqs minutes, on est comme des cons en plein cagnard dans les bagnoles. Le chamelier est dans ta voiture, il a un sac en plastique avec de la bouffe qu’il te fait goûter. C’est un mélange de dattes cuites avec des haricots blancs. C’est super bon.

On a 5 à 6h de voiture pour rejoindre le camp où on retrouvera les chameliers. La piste est très mauvaise et, à un moment, on voit qu’on fait un écart avec la piste car une grande partie est entourée de grosses pierres peintes en rouge. Le chauffeur nous dit que ce sont des coins où on peut s’ensabler. Bien sûr, prends nous pour des lapins de six semaines. En fait, il reste encore plein d’endroits minés (suite à la guerre avec la Libye) et c’est la raison qu’ils donnent pour ne pas inquiéter le touriste de base. Déjà qu’il y en a pas beaucoup qui viennent, alors ne leur faisons pas peur.

Sur la route, on s’arrête pour couper de l’herbe pour notre ami le mouton, même s’il passera pas la semaine, ils prennent soin de lui. A un moment, on s’arrête pour faire une pause, et deux 4*4 partent dans un village pas très loin et reviennent avec une chèvre vivante qu’ils accrochent avec le mouton. Oui, je vous l’ai pas dit, mais on fait une remake de l’arche de Noé.

Notre chauffeur se la pète un peu et se laisse distancer, il commence à faire nuit et il semble qu’on a pas pris le même chemin que les deux autres 4*4 qui sont devant. Et en plus on crève. Aucun phare à l’horizon. On arrivera au camp dans la nuit. Montage de la tente de nuit à la lampe frontale (même si tu dors dehors). Chacun s’installe comme il peut. Lors du repas, on essaye de faire connaissance mais ça a l’air encore un peu crispé. Fatigué du voyage, tout le monde est couché à 20h30.