Lever à 6h. Effectivement il valait mieux arriver de nuit car l’emplacement du camp est pas super top. Apparemment, notre vénérable Louis est dur de la feuille car c’est toi qui vas le réveiller. 80 balais et dormir à l’arrache, chapeau bas !!!

Il y a un petit point d’eau qui ne donne pas super envie mais on aura pas trop le choix. On laisse les chameliers emballer le matériel sur les bestioles et on part marcher. On a 11 chameaux et 8 chameliers dont trois jeunes qui apprennent le métier. Ce sont eux qui sont de corvée le matin pour aller retrouver les chameaux éparpillés. Par contre, le mouton reste ici, on emmène que la chèvre. Les chauffeurs vont nous attendre une semaine ici et ils ont le mouton comme repas. Nous, on a droit à la chèvre.

Étonnement, on était tous prêts et pour l’instant tout le monde marche bien. Le matin, il fait encore un peu frais mais la température monte rapidement. C’est marrant de voir la tenue des gens, certains sont en pantalons longs et grosses chaussures montantes de marche, d’autres un mixte entre petites chaussures et shorts et toi, t’es le seul en sandales et short. Ton petit sac à dos est vide à part 3 litres de flotte et le GPS.

La région est connue pour ses peintures rupestres et pétroglyphes. Notre guide, enfant de la région, connaît parfaitement le coin et nous emmène voir différents sites. Il prend soin de nous, il trimballe dans un sac en plastique une pâte à base de dattes cuites avec des cacahouètes et, tous les matins, nous ravitaille en dattes. Cool mais pour faire une photo d’un homme du désert dans un super décor avec un sac plastique à la main, ça le fait moins. Vers 11h30, premier problème, notre ancêtre (qui se balade même quand on fait une pause) pense qu’il a oublié son sonotone à la précédente pause donc il y retourne avec le guide. Mais pas de sonotone, il pense alors l’avoir oublié au camp où on a dormi. Comme on repasse par là au retour, on verra si on le retrouve mais ça serait un sacré coup de chance. Du coup, va falloir parler FORT.

A midi, on rejoint les chameaux qui ont pris un raccourci. La cuisinière a préparé le repas qui sera, chaque midi, une grande salade et elle a installé les matelas pour la sieste. Il fait trop chaud, donc on fait des siestes à l’ombre mais c’est trop long pour Mr 80 ans et il part faire des balades. Le soir, il sera le premier à aller se coucher (tu m’étonnes). Celle que tu pressentais comme un boulet potentiel est celle qui effectivement a le plus de mal à marcher. Elle a trouvé une astuce, elle marche avec le guide, ce qui le fait ralentir. Donc, on marche tous devant et on se retourne pour voir ses consignes en termes de direction. De plus, elle trimballe à la journée un gros sac rempli de… mystères. Son copain lève les yeux au ciel. Elle est venue avec un sac plein de cosmétiques et crèmes. Elle a fait exploser les 12 kg autorisés.

Le paysage ?? Du sable, rarement de très grandes dunes. Beaucoup de grands rochers en forme de pitons, d’arches, où le guide nous montre des gravures et peintures. On verra des peintures d’éléphants, de girafes mais aussi de personnes et même on dirait deux martiens. Assez étrange. Arrivés au camp pour la nuit, notre amie la chèvre n’est plus de ce monde, les jeunes chameliers s’occupent de la découper. On en mangera pendant deux jours.

Avant le dîner (vers 18h30, oui on dîne très tôt), histoire de décoincer le groupe, tu les invites à une Pastis party en haut d’un monticule pour le coucher du soleil. Effectivement le Pastis, le Whisky et les cacahouètes aident à délier les langues. Mais la bouteille de Pastis a pris un sacré coup dans la gueule, il va falloir faire gaffe car t’es là pour 15 jours et impossible de se ravitailler en route. Heureusement, un autre a apporté aussi une bouteille de Pastis et un autre une bouteille de vin blanc.

T’as pas monté ta tente, car comme tu dors tous les soirs à la belle étoile. A la fin du dîner, le vent commence à se lever juste après le dîner. Tu fonces vers tes affaires avant qu’elles ne s’envolent. Même en te protégeant avec le sac à dos, tu peux pas dormir, trop de vent. Le problème est de trouver un endroit où s’installer. Les autres avaient monté leurs tentes, pas cons, eux.

Toi, tu cherches un endroit mais c’est pas simple. Le vent tourne et, même derrière un rocher, t’es pas protégé. Les chameliers, qui avaient monté une grande tente bédouine, l’ont démontée car elle était en plein dans un axe super venteux. Tu plantes un piquet mais impossible de planter un autre piquet sans que le premier se défasse et en plus le terrain est dur. Seule solution mettre qq chose sur les piquets pour les faire tenir mais il n’y a pas de pierres. Tu vas chercher les bidons de 30l d’eau, avec ça, ça devrait tenir. Au bout de 20 minutes, t’es arrivé à planter les quatre piquets, maintenant faut passer les tiges dans les arceaux et ça va donner une énorme prise au vent, donc tu mets ton sac à dos dans la tente pour empêcher qu’elle s’envole. Sans parler du sable que tu prends dans la tronche. Ensuite, il faut mettre la sur-tente. T’auras mis 35 minutes pour monter une tente que tu montes en principe en 5 minutes. Tu t’installes à l’intérieur en mettant ton sac à dos du côté d’où vient le vent. Il y a déjà du sable partout dans la tente.

Dehors, tu entends encore les chameliers en train d’essayer de monter leur grande tente. Eux aussi en bavent alors qu’ils sont 8. Finalement tu es dans ton sac de couchage, le vent est tellement fort qu’il fait plier les arceaux jusque sur toi. Malgré la sur-tente, le vent arrive à faire entrer du sable dans la tente. T’es couvert de sable. Impossible de t’endormir. Tu remontes ton sac à viande jusque sur ton visage pour te protéger la tête. Le vent change de sens. La tente se plie dans l’autre sens. La sur-tente qui tape contre la tente fait un tel bruit qu’on a l’impression que c’est une tempête dehors.

Résultat de la nuit, t’as dû dormir maximum 1 heure et t’as deux kilos de sable dans la tente. Les autres n’ont guère plus dormi. Au matin, le vent s’est calmé mais il souffle encore. Putain de nuit.