Encore deux jours en Amazonie. Après multes discussions on part pour deux jours dans le nord de Puerto Ayacucho. Objectif, voir une tribu traditionnelle dans leur village Las bateas (celui qui le trouve sur google earth je lui ramène un souvenir du Venezuela), les panare, pour pêcher, faire un trek.

Sauf qu’on avait pas compris qu’il y avait 4h de bagnole sur une route défoncée rien que pour y aller. Le guide local ne sait pas que Gabriel comprend bien l’espagnol. Pendant le trajet le guide local, Vincente, explique à ton guide miaou que la tribu où on va est très difficile. Déjà que les autres sont pas accueillantes. Et en plus il lui demande plusieurs fois si on sait que la route est dangereuse. Et l’autre qui lui dit : t’inquiètes, ne leur dit rien. C’est pas compliqué, les rares fois où il y avait une moto dernière nous avec deux personnes, il flippait et prenait son grigris dans la main puis ralentissait pour la laisser passer.

Au village panare, c’est pas compliqué, à peine ils nous ont vu, ils ont tous disparu. Pourtant les deux guides connaissent très bien ce village. Après discussion et achat de bracelets et colliers pour fluidifier le contact, on est accepté. Le ‘capitan’ du village ok, sa famille est devenue un peu moins timide. Autant chez les piaroa, ils en avaient rien à foutre de toi autant ici c’est vraiment de la timidité à outrance. Leurs maisons sont en terre séchée et toit en palmes. Des agents du gouvernement sont passés et veulent remplacer leur maison par des maisons en briques bien alignées et toit en taule. Pas sûr qu’ils veulent. Les panare sont très typés, les femmes ont des cheveux noirs très longs. Elles portent juste un morceau de tissu enroulé autour d’elles. Les enfants sont très timides et fuient à notre approche.

Comme on s’en doutait, pas grand-chose à faire. Il y a un autre village piaora pas très loin donc on y va à pied histoire de marcher un peu pendant que les guides y vont en bagnole. On s’est pris un orage. Est ce qu’ils seraient venu nous chercher en voiture. Pfff

Puis les guides se renseignent auprès des locaux sur la pêche. La rivière est très haute, il n’y a pas de poissons en ce moment, ils sont partis ailleurs. Putain, on a fait 4h de bagnole pour aller au bord de la seule rivière sans poisson de l’Amazonie. Pas prêt de chopper du piranha, le Ricardo. Bon ben soirée dominos avec du vin chilien imbuvable. Tu vas t’en souvenir de ta semaine en Amazonie.

2h de sommeil cette nuit. Ouais le hamac c’est pas facile. Vous avez pas l’impression que ça commence à faire beaucoup?

Le matin, ils nous ont organisé une marche de 3h avec le chef du village panare. Le mec, la veille, il a passé 4h à la chasse et a tué un sanglier à la lance. Ouais ici ca plaisante pas!!! Comme c’est le chef il a gardé la tête du sanglier et un cuissot. Et du coup, ce matin au petit dej, t’avais le droit à un bout de sanglier. Pas les autres. Ouais il a du sentir ton côté chasseur à l’affût.

Revenons au trek. Tu commences par la savane où tu espères qu’il n’y a pas de tiques, puis de la jungle où les moustiques t’attendent de pied ferme. Puis enfin t’arrives à une caverne avec des peintures rupestres. Le chef ne savait pas nous dire l’origine et nos deux guides étaient restés au camp dans des hamacs. Un peu de flotte sur la tronche au retour pour agrémenter tout ça et c’est parti pour 4h de bagnole en vérifiant que des motos ne sont pas derrière nous.

Petit point sur les moustiques : toi tu as juste 100 piqûres, entre celles de moustiques, de tiques, de taons et autres bestioles. Oui il y a bien écrit 100. Mais ça va encore, le collègue Gabriel en a plus de 300. Et selon notre guide, nos prochains jours seront du même type question bestioles. T’es impatient!!!!

Un point sur la vie au quotidien du vénézuélien. Dès 6h du matin les gens font la queue devant les banques, les pharmacies, les supermarchés. A 9h du matin, t’as plus de 100 personnes qui attendent. Et ils font ça presque tous les jours. Les gens pensent que ça va péter tôt ou tard.

Le prix d’une bouteille de rhum : 1 euro. Et pour le même prix tu as 80 litres d’essence. Oui vous avez bien lu 80 litres.

Demain tu fais deux vols intérieurs pour aller à Puerto Ordaz, ensuite deux jours entiers de bagnole pour rejoindre le pied du tepuy Roirama qu’on va monter. Notre objectif le sommet. Oui le guide t’a dit qu’il n’y a pas de moustiques au sommet. Il devrait faire 4 degrés mais pas sûr que tu sois équipé pour.

Ricardo PLQ