Yo, alors, en vrac :

Y en a un qui s’est cogné la tête contre une branche et s’est tordu le genou en tombant, résultat il peut à peine marcher et pas une mule à l’horizon… Le lendemain une autre au bout de 200m se sent pas bien et prendra un camion puis un âne alors que l’éclopé de la veille a enfin trouvé une mule. Une autre a des ampoules au talon inimaginables et est en train de perdre l’ongle de son gros orteil, résultat elle en bave à la fois en montée et en descente et comme ici rien est plat. Une autre pousse un scandale car on marche trop vite. Du coup le groupe se scinde en deux. Pour la descente, le groupe dit rapide va descendre avec un ranger. Dans le groupe rapide il y en a une qui arrêtait pas de la ramener sur le fait qu’il faut laisser marcher vite ceux qui le veulent. Tu te colles au ranger dans la descente du coup il accélère, résultat, tu entends l’autre râler derrière que ca va trop vite pour elle et qu’elle veut pas se vautrer. Ahaha. Donc tu demandes au ranger de s’arrêter. Il est mort de rire, le guide a dû lui dire de speeder et 5 minutes plus tard, il y a plus personne. En plus, ils sont tous en grosses chaussures de rando, toi t’es en sandales dans les rochers. Et histoire d’en enmerder certains tu leurs dit que tu mets pas tes chaussures de rando car on va trop lentement (que de la gueule).

Sinon, grand soleil, les paysages sont magnifiques. On marche au bord de falaises majestueuses. Les bergers éthiopiens sont toujours souriants et te disent bonjour. En fait le seul souci, ce sont les adolescents qui veulent nous vendre des cocas. Ils sont super pressants et comme les rangers les repoussent, ils viennent nous les vendre sous le manteau comme si c’était de la drogue.

On a traversé un grand village, t’as du serrer 200 mains en disant Salam.

On marche en moyenne 8-9h. Kinnary, Gabriel, à vous écouter, c’était pas si dur. On se tape des dénivelés négatifs de 1500m. Mouais, on n’a pas du faire le même circuit.

Montée du Rash Dashen, plus haut sommet d’Éthiopie -4553m

Lever à 2h30 pour départ à la frontale. Y en a une qui demande si elle doit mettre de la crème solaire. Euh, on va marcher de nuit pendant au moins 3 heures et t’es couverte de la tête au pied alors la crème solaire. Quand je vous dit qu’il y a du lourd.

Pour l’instant tout le monde doit rester avec le guide tant qu’il fait nuit. A chaque pause, tu repars en sens inverse histoire de pas te refroidir. Ils te prennent pour un dingue. Finalement au lever du jour le groupe se scinde en deux. On est 4 à partir avec un ranger qui est une fusée. T’en baves, c’est là où tu vois que t’as vieilli. On a mis 5h pour 1400m de dénivelé. Au sommet, des ados t’attendent pour te vendre du coca. Un gars avait amené de l’hydromel local histoire de reprendre des forces.

Déjeuner à 11h et on entame la descente. Tu vois les deux porteurs qui avaient amené la popote prendre un raccourci. Le guide te fait signe que tu peux y aller avec eux. Et là, c’est le délire, les 2 jeunes avec des pompe de merde courent en descente sur les rochers à toute vitesse (c’est comme pour le triple point mais en plus pentu et rapide). Tu t’accroches comme tu peux. Un des jeunes veut même te porter ton sac. Putain un peu de respect. Ah oui, apparemment dans le coin il n’y a pas de hyènes car pas de rangers armés avec toi. On aura mis la moitié du temps prévu. Les seuls moments de recup, c’est quand, sur du plat, tu leurs donner des cours d’anglais.

Comme d’habitude le soir tout le monde est couché à 20h. Quelle ambiance.