Yo,

Fini les parcs Litchfield et Kakadu.

Direction plein sud. Dernière baignade à Edit Fall. Tu y es passé il y a une semaine, entre temps tout le bush autour a cramé. Tu voulais dormir au même endroit mais déjà tu sens pas les touristes très motivés mais en plus si ça a cramé, c’est pas la peine. Donc on a fini au camping…. T’as mal du comprendre l’anglais de la patronne car on est parti au 3eme site de baignade en pensant trouver des vasques d’eau transparente. Bon, on a marché 8 km pour un endroit beaucoup moins sympa que la chute d’eau principale qui était à 1 km… Ouais, t’as encore du mal avec leur accent.

Passage par la ville de Katherine pour aller dans les gorges où malheureusement on est encore trop tôt. Il y a potentiellement des crocodiles d’eau salé (ceux qui peuvent tuer) et donc impossible de faire du canoë pour l’instant. Du coup on s’est rabattu sur une ballade sur un bateau à la limite d’avoir un bob Fram sur la tête. Les gorges sont superbes et ça doit être vraiment sympa de pouvoir être autonome et descendre deux jours en kayak.  T’aurais bien aimé faire une nuit au milieu de nulle part mais tu sens pas Laure très motivée même si elle dit le contraire donc camping chaque soir, histoire d’avoir une vrai douche…

L’endroit à pas rater sous aucun prétexte et Bataranka au sud de Katherine. C’est un endroit inimaginable. Il y a un petit parc national avec des palmiers et de loin t’as l’impression d’être dans un marécage. Mais au milieu coule une eau incroyablement transparente à 34°. Oui 34°. L’espace pour se baigner doit faire 3 mètres de large mais tu te laisses porter tranquillement par le courant et de chaque côté tu as des nénuphars en fleur, des roseaux, des palmiers au dessus de ta tête. Et au bout de 150m, tu ressors de l’eau et tu marches pour revenir au point de départ et te laisser à nouveau porter.

Toujours direction le sud, les kilomètres s’enfilent et étonnement c’est pas monotone. Même si c’est assez plat, la végétation change très régulièrement. Sur qqs kilomètres tu vas avoir une herbe très jaune, puis plus loin du bush puis des arbres et enfin un mélange de tout. La couleur de la terre est impressionnante. Elle part du crème clair au bordeau foncé en passant par l’ocre et l’orange. Facile pour savoir la couleur de la terre, il suffit de regarder la couleur des termitieres. Il y en a partout. Et sur plus de 800 km, t’as des gens qui se sont amusés à mettre des t-shirts, casquettes aux termitieres. A un moment, autour de la route de goudron noir, tu as de la terre couleur presque bordeau, à côté de l’herbe rouge et jaune, un peu plus à l’écart des taillis verts et enfin des arbres avec des troncs très sombres. Le tout sur un fond de ciel bleu avec petits nuages blancs. Un festival de couleur, t’en prends plein les yeux.

Sur la route, il y a des Road House, sorte de restaurants, bar, camping qui, certains valent le détour :

Le Pink panthère, tout est rose et dans un sale état. Plein de vieux objets couverts de toiles d’araignées. C’est au milieu de nulle part. Le patron a pas du sortir de son bled depuis 20 ans. Ambiance du bout du monde sur fond rose et avec des grandes panthères sur un tandem.

Il y a un pub qu’il faut aussi voir, celui de Daly waters. Le pub fait le bled à lui tout seul. Au dessus du bar, des dizaines de soutien gorge, dans un autre coin plein de vieilles chaussures, plein de vieux objets, tout est dans son jus, une véritable atmosphère. Manque de pot, on est arrivé à la fin d’un rodéo qu’on a pas pu voir mais il y avait plein de cowboys et si t’as pas un chapeau, t’es pas crédible. Toi, casquette, tong et short tu la ramènes pas.

Et enfin, un roadhouse dédié aux petits hommes verts.

En face de toi, sur la route, des courageux, t’as des mecs qui font la route en vélo mais avec moustiquaire sur la tête. Ça doit cogner fort, il doit leur rester plus de 1000 km à faire, respect.

Oui moustiquaire car plus descend vers le sud et moins il y a de moustiques mais par contre jusqu’au coucher du soleil c’est infesté de mouches.

On s’est arrêté à Devil Marbles. Au milieu de nulle part des énormes rochers arrondis. Tu peux te balader même si c’est un lieu important pour les aborigènes (les rochers sont les œufs du serpent arc en ciel…) mais si tu pars sans ta moustiquaire tu te transformes en moulin à vent avec tes mains pour chasser les mouches de ton visage. Un cauchemar.

Un truc qui surprend, ce sont les annonces sur le bord de la route pour des campings avec douche chaud. La veille on arrivait pas à dormir à cause de la chaleur alors une douche chaude ?? Bon, on a compris. Avec nos 1000 bornes de plein sud, l’humidité a disparu, waouh, par contre la nuit, il fait moins de 10°. T’avais dit à Laure et Pascal de ne pas amener des vêtements chaud car pas utile. Résultat, on se pèle grave la nuit. Eux, dorment dans la tente sur la bagnole. Toi, tu dormais dans ta tente légère. T’as passé une nuit sans dormir à cause du froid. Du coup, maintenant tu montes la tente qui s’accroche à la bagnole, tu mets ta tente à l’intérieur et tu dors en chaussettes, pantalon long, veste softshell avec capuche rabattue et chèche autour du coup…. Ouais, t’as pas l’air con…

Ça y est, on arrive à Alice springs, les galères commencent… À suivre