9h de minibus plus tard, t’arrives à Sem Monorom, la capital de la province de Mondulkiri. Une grande rue principale et qqs petites rues, bienvenu à la capitale. Ça change de Siem Reap au niveau de la foule.
T’as fait le tour du bled et discuté avec tous ceux qui proposent des treks. Ils ont tous la même durée de 2 jours. Soit y a pas grand chose à voir soit un truc t’échappe. Tu leurs demandes pourquoi pas 3 jours. Non, 2 jours c’est bien, 3 jours vous serez fatigués… Euh, ils savent qu’ils ont affaire à jungle Ricardo ?
T’as contacté un guide réputé, pareil pas plus de 2 jours et maximum 3h de marche par jour car il se dit trop vieux pour faire plus. Et les gars, c’est pas la haute montagne ici, y a pas des températures extrêmes donc 2 jours c’est peanuts. Il faut aller où pour trouver des treks un poil engagé ? 2 jours à raison de 3h de marche… Gabriel, ça devrait aller pour toi, je prends les numéros de téléphone des agences…
T’avais trouvé sur le site d’une agence un circuit sympa en moto. 2 jours pour rejoindre la ville de Banlung en passant par plein de petits villages. Tu vas te renseigner. Ça n’existe plus, la route en terre a été goudronnée donc plus d’intérêt de faire ce circuit…
Côté volontariat avec les éléphants, t’es pas sûr d’y aller car ils sont fermés le week-end et donc aucune nouvelle. Fin d’après midi loose globale..
Lendemain matin, t’es au point de ralliement pour ceux qui vont voir les éléphants Éléphant Valley Project http://www.elephantvalleyproject.org/
Coup de pot un couple vient de se désister et il y a un bungalow pour toi. C’est parti pour 3 jours. Y a ceux qui viennent pour la journée et ceux qui restent plusieurs jours voir semaines.
Ils ont 10 éléphants répartis dans différentes vallées car tout le monde s’entend pas ensemble. C’est plutôt que ça leur permet, pour ceux qui restent plus jours de voir des éléphants différents à chaque cession.
Ils louent le terrain aux locaux qui sont de la minorité Bunong. Ça leur coûte 30 kg de riz par famille (environ 75). Et la plupart des éléphants ne leur appartiennent pas. Quand des familles ne savent plus trop quoi faire de leur éléphant, ils le récupèrent et en plus payent un loyer au propriétaire de l’éléphant. Certains éléphants sont prêtés pour 10 ans et d’autres 6 mois. La bestiole bosse 6 mois dans les forêts à transporter du bois puis vient se refaire une santé 6 mois ici.

Les animaux sont en liberté mais leurs mahouts (c’est pareil qu’un chauffeur de bus de la ratp mais ça conduit un éléphant) s’en occupent tous les jours. Enfin.. Il s’en occupe, il reste avec lui et le regarde bouffer. Il y a 250 mots pour taper la bavette avec un éléphant. Le soir, le mahout attache un des pieds de l’éléphant à un arbre avec une chaîne de 25m de long pour qu’il puisse se déplacer et bouffer tranquillement. Un soir, une des éléphantes a bouffé les racines du tronc où elle était attachée, ce qui l’a fait tomber et elle a pu ainsi se libérer. Ensuite elle est arrivée à faire sauter la goupille de la chaîne de sa copine attachée et elles sont parties toutes les deux en vadrouille. Résultat le lendemain matin, un fermier a retrouvé son champ de riz complètement dévasté et 2 éléphantes en train de gambader joyeusement dans sa ferme.

Ici, le principe est : tu passes 1/2 journée à voir les éléphants et 1/2 journée à bosser pour l’organisme.
Les éléphants sont par groupe de 2-3. T’as commencé par aller voir le groupe avec le seul mâle. Celui-là, même s’il y a son pilote, il faut garder une certaine distance. Et quand c’est l’époque du rut, son mahout ne s’en approche même pas, trop dangereux.
Donc tu vois les 3 bestioles s’approcher de la rivière. Oui il est 10h, c’est leur du bain en public, de se faire beau pour tous les touristes qui vont les prendre en photo. A certains endroits tu peux laver l’éléphant mais pas ici. Ils considèrent à juste titre que 10 pimpins autour de lui, ça va stresser le pachyderme. Une des éléphantes refusaient de s’allonger dans l’eau. Pendant 10 minutes, le mahout essaye de la faire s’allonger. Que dal, madame a sa pudeur, pas question de se faire mitrailler par des paparazzi à poil dans la baignoire. Changement de mahout, et là tout de suite, elle a accepté. En fait, elle préférait se faire frotter par un mahout en particulier…

L’ après midi tu devais en théorie bosser mais ils ont dû se gourer dans la répartition donc rebelote mais avec un autre groupe d’éléphants. Pareil, t’as le droit d’assister au bain de ses dames mais cette fois l’interaction est beaucoup plus intéressante car ce sont les éléphants qui viennent vers nous pour nous dire bonjour. Il faut se méfier d’une qui est sympa mais qui subitement peut s’énerver. On doit même s’écarter car elles sont trop proches de nous. Tu peux un peu toucher les bestioles. Elles sont plus petites que la version africaine, le crâne avant est bosselé et elles ont pas le même nombre de doigts de pieds que leurs copines africaines.
Certes, elles sont plus petites mais quand elles sont à moins d’un mètre de toi et qu’elles te regardent, tu fais moins le mariole.

Ceux qui sont venus pour la journée sont répartis. On est 8 à rester la nuit, personne ne se parle. Super.
Lendemain matin, c’est la 1/2 journée où il faut bosser. Un couple de suisses ne le savaient pas quand ils se sont inscrits, ils ont bossé hier aprem (alors que toi, tu voyais les éléphants) et encore ce matin. Ça a été floklo, on devait aller dans la jungle couper des gros bambous. Le guide local a pris le chemin le plus pentu et les galères ont commencé. T’es le seul en tong et t’es le seul à pas glisser dans la descente. Y en a certains qui devraient rester en ville, la nature c’est vraiment pas leur truc. Un cauchemar si tu te retrouves en trek avec eux. Ensuite faut couper d’énormes bambous et les ramener au camp. La suissesse est dégoûtée de passer ses 1/2 journées à bosser. Un couple de filles qui passe la semaine préfère retourner en ville chaque soir. Oui, il y avait des araignées dans leur salle de bain et ça les inquiète.  T’es le seul bungalow qu’a pas d’araignées mais la première fois en rentrant dans la chambre, une bestiole s’est barrée du lit, va savoir…
Dernier jour, le matin faut aller bosser à une des rivières où se baignent les éléphants. Le barrage de pierres a été en partie emporté et il n’y a pas suffisamment d’eau pour que mesdames puissent faire trempette convenablement. Ce sont pas des éléphants mais des princesses. Je les enverrai dormir dans des tentes sous le métro parisien pour leur apprendre la vraie vie…
Donc, nous voilà les pieds dans l’eau à soulever des rochers pour réformer le  »barrage » et faire remonter le niveau d’eau. Puis quand ces dames arrivent, on doit s’écarter, même si on est à 20m, pour qu’elles ne soient pas déranger. Puis reprendre le boulot après que mesdames aient terminées. Résultat, tu as perdu les ongles de tes 2 petits doigts de pieds. Tu vas finir en morceaux et va trouver à ton âge des pièces détachées.

L’après-midi midi tu vas voir Sambo, une star pendant 30 ans à Phnom Penh. Elle trimbalait les touristes sur son dos. Elle est là pour 10 ans, si après elle retourne bosser en ville, ça va lui faire un choc à la pauvre bête. Un peu comme ceux qui partent en voyage pendant 2 ans et qui vont devoir rentrer un jour à Paris pour bosser.
Bon sympa ces 3 jours mais une légère frustration en termes d’interaction avec les machins à trompe.
Cool, finalement après divers recherches t’as trouver un gars qui t’organise 3 jours dans la jungle.
Elephant ricardo