Ça a été un peu la loose sur la parc précédent mais le prochain, c’est le fameux volcan Kanlaon sur l’île de Negros. Là, t’es à fond !!!! T’as cherché sur internet il y a plein de points de départ pour faire ce trek. Comme tu sais pas trop, tu te dis que tu vas passer au service des parcs nationaux dans la ville de Bacalod. Traversée en bateau, en arrivant dans le port, la mer est couverte de méduses noires. Tu sautes dans un taxi pour aller à ce fameux bureau plutôt que d’aller dans une petite ville perdue qui sera pas le bon point de départ. Quelle idée de génie. Pas d’autorisation de grimper. Le volcan est en catégorie 1 donc une fois de plus, dans le cul lulu. Mais dégoûté de chez dégoûté. T’as quand même appelé en douce une agence de trek pour voir s’il le faisait mais non, interdit. Et dire que t’aurais pu te pointer comme un con dans un bled après 3 heures de transport.

Mais tout n’est pas perdu, on te propose une autre montagne qui elle est autorisée, pas très loin du Kanlaon. OK pourquoi pas. Sauf que : Il faut remplir un formulaire. Jusque là ça va. Puis ensuite faut aller voir tu ne sais où un notaire ou un huissier, t’as pas trop compris, pour avoir un tampon officiel sur le formulaire. Ça y est ça commence… Et ensuite revenir à ce bureau pour donner le formulaire.  Ok, t’es un touriste, t’es pas venu pour soutenir leur bureaucratie et passer ton temps en aller retour à la con. Bye-bye.

Direction le sud de l’île à Dumaguete. 250 bornes, 6h de transport dans un bus hyper climatisé, résultat, t’es sorti du bus avec un rhume. Avoir un rhume quand il fait 30° le soir, c’est pas le top. Donc journée de merde qui a commencé à 6h du matin.

La ville de Dumaguete est réputée pour être une ville sympathique au bord de mer avec plein de restos. Ils ont juste oublié de dire qu’entre la promenade au bord de mer et les restos, y a une route où le trafic et le bruit est sans fin… Mais faut reconnaître qu’elle est plus agréable que les autres villes.  Histoire de voir la vraie vie, voilà le quotidien…

Dumaguete est une ville étudiante. Ça doit être pour cela qu’il y a plein de vieux européens accompagnés de jeunes femmes pinoy étudiantes….  Elles doivent certainement prendre des cours particuliers en business et langues étrangères auprès de ces gentlemen qui se dévouent corps et âmes…

En cherchant un peu, tu découvres qu’il y a une  montagne pas très loin, le pic Talinis, 1900m. Frustré du Kanlaon, tu trouves un guide pour le lendemain matin, rdv à 6h. Ça se fait en 2 jours mais tu peux faire la montée et redescendre de l’autre côté en une journée. Banco pour 1 journée. Comme le point de rdv est à perpete, tu dois partir à 5h15 d’abord sur un tricycle et ensuite sur une moto où le mec crève à 800m de l’arrivée. Ça commence fort.  Le guide Chris t’attend. Il travaille pour le gouvernement mais quand un client le contacte pour le trek, il est malade subitement… Et donc ne va pas au bureau..

Jamais vu un gars marcher aussi vite. Sérieux t’as pas marché 30 secondes qu’il est déjà à 50m de toi, une fusée. Ah ça va pas être possible. Du coup, c’est toi qui marche devant mais comme tu sens qu’il te colle derrière, t’as la pression. La marche n’est que dans la boue en montée. Côté végétation, c’est fougères, fougères et fougères… Et on marche dans la brume. On passe par une rivière qui dégage une odeur de souffre. Le Talinis est un volcan éteint mais quand même.

Puis t’arrives aux cascades twin fall. Des mecs sont en train de construire une sorte de petit barrage pour récupérer l’eau est l’envoyer en ville.

Tu demandes au guide s’il peut te faire un bâton de marche car vu la montée, la descente va taper dans les genoux. Tu retrouves avec un bâton pour philippins, donc très court et super lourd. Rappelez vous, les philippins sont pas très grands.

On arrive enfin au lac Nailig. Un groupe y a passé la nuit. Y a un barjot qui est venu avec un kayak gonflable qui pèse une tonne, tout ça pour donner 3 coups de pagaie sur le lac minuscule. Reste plus qu’à monter au sommet pour avoir finalement 20 secondes de semi éclaircies….

La descente a été un calcaire pour les genoux, t’es couvert de boue alors que le guide a l’air de sortir du pressing. Putain, faut pas vieillir… Avec le bâton taille cure dent qu’il t’a filé, tu t’es gamelé 3 fois dans la descente sur des rochers et c’est étonnant que ton coccyx soit encore entier.

Donc, pas super intéressant, juste un peu d’entraînement pour l’Amérique du Sud mais va peut-être falloir revoir tes prétentions à la baisse vu l’état dans lequel tu termines tes treks. Histoire de récupérer t’as décidé d’aller le lendemain sur l’île d’Apo. Une île minuscule mais réputée pour ses tortues. C’est pas compliqué, tu tapes dans un corail et hop une tortue qui sort… en principe. Tu fais gaffe de pas y aller un week-end car avec ta chance…les tortues sont en repos.

Coup de pot, tu trouves à partager le prix du bateau pour la traversée avec un couple de chinois et un vieux ‘prof’ et sa jeune ‘étudiante’… Guy, ce que t’as pris comme flotte sur le bateau au Mozambique, c’est rien comparaison de ce qu’on a pris pendant la traversée.

Sur l’île, ils ont créé au bord de mer une sorte de zone marine qui doit faire la taille de 4 piscines olympiques et si tu veux pouvoir te baigner tu dois payer et être accompagné d’un guide…. Sinon tu vas te baigner plus loin. 1 euro par personne, ça va…

Location de matos de snorkeling puis tu rentres dans l’eau. Première chose que tu vois en mettant les pieds dans l’eau, un bouchon d’une bouteille de coca cola, super. On suit le guide, c’est le mec en t-shirt jaune qui trimbale une bouée. Sur les premiers mètres tous les coraux sont morts, il y a une sorte d’algue au fond de l’eau, ça donne pas trop envie. Mais ensuite t’as l’impression d’être dans un jardin de coraux. Il y en a de toutes sortes, de couleur verte, violette avec en plus des étoiles de mer de couleur bleue. C’est assez incroyable. Désolé, pas de photos car t’as pas confiance dans ta protection étanche made in China achetée 1 euro.

Histoire de pas être collé aux autres dans la flotte, tu t’écartes du groupe. Ça nage pas très vite et tu réalises pourquoi. Car 3 des 4 autres s’accrochent à la bouée et se laisse tirer par le guide. Le pauvre gars a pas tiré le bon groupe. Va nager d’une main et en même temps tirer 3 gros boulets.. Du coup on va pas très loin.

T’es rentré avant eux, t’as vu plein de poissons mais côté tortue, que dal. Elles ont du faire une soirée BBQ de requin flambée au rhum et font la grasse mat.

1h30 plus tard, on y retourne. T’as pas fait 15m dans l’eau que tu tu vois une grosse tortue brouter l’herbe au fond de l’eau. On est plein de pékins autour, elle en a rien à taper. C’est juste quand elle veut remonter à la surface qu’elle cherche où il y a pas trop de couillons autour d’elle. Et elle remonte à côté de la chinoise qui est prise de panique. La bestiole sort la tête de l’eau même pas 5 seconds puis peut rester sous l’eau super longtemps. 10 mètres plus loin, 4 tortues d’un coup, toutes placides. Ça y est c’est le festival, elles ont du rater le train du matin et se pointent à l’heure de l’apéro. A un moment t’es tout seul et tu vois une grosse tortue qui va dans ta direction. Tu t’arrêtes et elle passe à 50cm de toi en te lançant un regard genre ‘connard, si tu me touches, tu vas prendre cher’. Oui, ça rigole pas avec les tortues, si t’en touches une tu casques dans les 200 euros. Par contre les petits poissons clowns dans les anémones de mer, eux t’as le droit de les faire chier pour qu’ils sortent et soient filmés par ceux qu’on des go pro.

Bon Negros, c’est terminé demain tu pars sur l’île de Siquijor, la soit-disant île de la magie.. Tu vas essayer de trouver en encore une pointure pour faire soigner ton genou…

Turtle Ricardo