Motivé le Ricardo, levé à 5h30 pour partir avec le soleil.
Tu mets 3h pour rejoindre Quezon où tu dois obtenir ton premier permis. Ils ont déjà préparé les papiers même s’il y a des erreurs. Cool, ça part étonnement bien. T’as 5 formulaires à donner à différents organismes, les flics, l’armée… Tout juste s’il en faut pas pour la dame pipi….
Ensuite Rizal à 6o bornes sauf que la route est parfois en sale état et tu mets 2h. Énormément de rizières, apparemment le sud de Palawan est le grenier à riz des Philippines. Pas énormément de gens sur la route, si t’as le moindre pb avec le scooter, l’attente risque d’être longue. T’arrives enfin à Rizal, direction l’office du tourisme. On te demande de payer l’entrée pour le parc. Ouais mais avant de payer quoi que ce soit (même si c’est que dal), toi t’as surtout besoin d’un guide. OK, ils en appellent un et tu dois le retrouver dans un bled à 20 bornes d’ici. Mais attention là-bas, y a rien, il faut que tu fasses les courses avant. Super. T’as aucune idée du nbre de jours de treks, t’as en fait aucune info. Bon, t’achètes des nouilles, du thon en boîte, des biscuits et évidement du riz. Si tu oubliez le riz, c’est la révolution. La route est encore plus dégueulasse. T’as un tronçon de 300m de goudron sur la droite puis 100m de terrain dégueulasse puis à nouveau 300m de goudron mais sur la gauche ce coup ci, va comprendre…
T’arrives enfin devant le bâtiment principal du bled Ransang. Personne à part des administratifs. Tu te renseignes mais malheureusement, alors que partout aux Philippines ils parlent super bien anglais, ici c’est plus compliqué. On est quand même au milieu de nulle part. Tu captes pas avec ton téléphone pour appeler le guide. Un gars appelle avec le sien et arrive à le joindre. Le gars serait en route…. Ça fait 1h30 que l’office du tourisme l’avait prévenu.
T’attends… Tu vois une demi douzaine de jeunes femmes avec toutes un bébé dans les bras qui rentrent dans le bâtiment. C’est clairement des femmes qui vivent dans les montages car elles ont l’air un peu perdu, la peau très mate, des tenues très colorées et encore plus petite que la moyenne locale.
T’attends toujours…, ça fait plus de 7h que t’es levé et tu commences à être crevé. Surtout que tu veux partir tout de suite en trek car il y a 4h pour rejoindre le village. Tu regardes les montagnes, elles sont couvertes de gros nuages gris. Le mec vient toujours pas, tu te dis que t’as aucune idée du nbre de jours, que le mec ne va pas parler anglais et que ton objectif est d’aller dans un coin pour aller rencontrer des ethnies différentes. T’es venu en baltringue, sans équipement et tu sens que le guide n’aura pas grand chose.
T’as déjà donné de te retrouver perdu avec un guide qui est là sur un malentendu et ne pas pouvoir échanger avec les locaux.
T’attends encore un peu. L’alternative c’est de continuer la route, soit 50 bornes pour rejoindre ta deuxième étape Rio Tuba.
Bon cassos…. T’as juste un doute sur la qualité de la route/piste. T’arrêtes un camion dans l’autre sens qui te dit que la route est OK. Ouais elle est OK quand t’es dans un camion climatisé. Quand t’es sur une piste sableuse où t’es à la limite de t’enfoncer, couvert de poussière, en plein cagnard, avec un scooter de ville, c’est pas la même histoire.
Tiens, tu te plains du cagnard, pour la peine t’as le droit à de la pluie, histoire que tu la fermes.
Tu sais pas comment le scooter a résisté mais t’es arrivé au bled. C’est une ville minière, d’énormes camions transportent du minerai de nickel qui rougi toutes les routes et les couillons en scooter. T’es plus à ça près.
Côté checkpoint, ouais il en reste qqs uns mais ils sont abandonnés. Et c’est vraiment à l’extrémité sud de l’île que tu vois quelques femmes voilées mais beaucoup d’hommes en tenue malais. Par contre les boutiques regorgent de bouteilles d’alcool…
Bon, t’es le seul touriste, s’ils veulent en attraper un, leur choix sera facile. Inchallah..
En plus, c’est pas compliqué, t’es dans la guesthouse (la seule du bled) qui est juste à côté de la mosquée, ils auront pas beaucoup à marcher. Ils l’ont joué sioux, t’as pas vu de minaret.
Demain, le bateau, direction l’île de Balabac.

Ricardo qui sentait que ça allait puer