Yo,
Juste avant de monter dans l’avion, tu t’es dit, tiens, si tu regardais les prévisions météo pour les Samoa. Ah, t’es 5 jours au Samoa, et t’as 5 jours de pluie annoncés. Ca risque d’être long.
Vous connaissez la roulette russe. Mais la roulette saomane? C’est de savoir si tu vas te retrouver assis dans un avion ou dans un autre moyen de transport à côté d’un samoan. Et côté féminin, c’est pas léger non plus. Les mecs, ils sont tellement caisses qu’il te reste un demi siège. C’est pas compliqué, sur les vols intérieurs, tu dois indiquer ton poids quand tu achètes ton billet…
Première chose que tu vois en sortant de l’aéroport, une pub pour gagner le voyage de tes rêves à… Paris. Va pas être déçu par le sens de l’accueil parisien, le samoan. C’est pas à Roissy qu’il aura un groupe de musique qui l’attend à la descente de l’avion, au mieux un joueur de pipo dans une rame du RER B pendant qu’on lui fait les poches…
Après 1 journée sur place tu comprends mieux la carrure des locaux. Déjà, ils mangent que fast food et des trucs frits. Sur le marché, t’as essayé le moins pire, fish and chips. Et quand tu as ton assiette, tu te dis qu’ils se sont gourés car t’a commandé qu’une portion. Mais non, une portion ici c’est quatre gros morceaux de poissons frits plus une tonne de frites. Entre le côté friture et la taille des portions, si au Samoa, à 40 ans t’as pas tapé le quintal, tu portes pas une chemise à fleurs et tu peux encore te voir pisser, c’est que t’as raté ta vie… Côté féminin, c’est pas mieux…
Côté habillement, la plupart des hommes portent une pièce de tissu autour de la taille et une chemise à fleurs ou bariolée. Même les flics portent la jupe. Alors va pas dire que c’est une jupe à un samoan, sinon d’une pichenette il t’arrache la tête. En tout cas première impression, les gens sont super cools et ils doivent même pas savoir écrire le mot ‘stress’.

Alors côté paysage, tu retrouves le même genre de végétation qu’à Tahiti (bananier, cocotier, bougainvilliers et plein de trucs verts dont tu connais pas le nom), le même genre de maison, qu’on appelle fare. Mais ils ont construit, juste a côté de leur maison une deuxième maison aussi grande mais il y a juste les poteaux qui tiennent le toit mais sans aucun mur. Et souvent, ils sont allongés à buller. Elle leur sert de lieu de repos, d’échange. Certains samoans ont même les tombes familiales dans le jardin..
Tu sens que tout leur budget passe dans les églises. Certaines sont impressionnantes et t’as le choix entre les Mormons, les adventistes, les protestants…
La principale ville et capitale s’appelle Apia. Bon, comment dire. Le point positif, c’est que contrairement au Vanuatu, les rues ne sont pas envahies de magasins chinois en tout cas pas encore mais ca arrive. T’as le petit marché d’artisanat où tu trouves cette sorte paréo, des magasins de fringues si tu veux une chemise bariolée et bien sûr Mc Donald et une ribambelle de copie.
En fait pas super impression car il fait un temps pourri de chez pourri, le plafond nuageux est super bas et la mer est grise. T’as loué un scooter pour les 5 prochains jours. T’as pas fait 100 m que tu commences à te prendre une grosse ramasse mais une grosse même si l’eau est chaude. Tu t’arrêtes pour te mettre à l’abri. Un samoan te dit que tu peux pas rester là en te montrant une voiture de flics juste à côté. Bon, tu repars sous le déluge. C’est pas compliqué, t’as pris la flotte à chaque fois que t’es monté sur le scooter. T’auras pas vu le soleil de la journée.
Et tu t’es même retrouvé à rouler en goret-ex en plein pacifique sud, sans déconner… T’avais prévu d’aller sur différents spots mais forcément tout est gris et plutôt qu’être déçu t’as fait demi tour. Ici, personne ne roule en scooter,  pas con les locaux. T’as juste une agence de location tenue par un expat sinon y en a même pas en vente sur l’île. Donc si tu vois un charlot trempé sur un scooter, c’est un touriste qui regrette de pas avoir louer une bagnole.
Et donc, aussi, pas de réparateurs dans l’île, donc objectif pas de conneries avec le scooter.
Tiens, t’allais quitter ton bar quand il se met à pleuvoir, faut attendre, ça pousse à picoler cette météo…
Côté prévision météo, toute la semaine est identique et pareil ensuite au Samoa américaine. Sauf que là-bas l’hébergement le moins cher est à plus de 100 euros la nuit et t’y es pour 6 jours. Donc 600 euros pour 6 jours de pluie et en plus t’as toujours pas ton visa, tu sens que je que tu vas passer en perte et profil ton billet d’avion pour cette île.

Lendemain 7h du matin, tu te réveilles et t’entends des trombes d’eau.. Oh galère. A 8h tu rouvres les yeux, ça s’est dégagé.

T’enfourches ton cheval mécanique et tu fonces à l’autre bout de l’île pour chopper un ferry pour aller sur l’île de Savai’i, l’autre grande île des Samoa. T’achètes ton billet, tu remontes sur le scooter pour aller dans le ferry, que dal, impossible de démarrer. Rien de rien, alors que les phares s’allument. Oula, ça sent les galères. L’embarcadère du ferry est au milieu de nulle part alors que sur l’autre île il est dans une petite ville donc tu embarques quand même en le poussant.
Tu veux appeler l’agence de loc qui a son bureau principal sur l’île où t’arrives sauf que t’as pas de forfait téléphonique local et quand tu demandes aux locaux, aucun n’a de pognon sur son téléphone même si tu leurs proposes de l’argent.
Finalement un gars gentiment te loue son téléphone pour appeler. Résultat, à l’arrivée du ferry, t’auras le patron avec un autre scooter. Mais coup de pot que ça soit arrivé où il y du monde car sur l’île y a pas grand monde. T’es pour 2 jours sur cet île, objectif aller au volcan Matavanu entre 2 averses.
Oui, même s’il y a du soleil, faut slalomer entre les averses. Et faut reconnaître que dès que tu passes côté soleil ça rend pas pareil côté paysage, c’est plus coloré… Et le lagon devient attirant. L’eau est encore plus chaude qu’aux Philippines.
Ok, ca parait con mais certainement le plus impressionnant, ce sont les bords de route. En dehors de la capitale, toutes les cotés des routes ont soit une bande de gazon tondu super ras, soit plein de plantes et fleurs multicolores. T’auras eu l’impression de passer tes journées à rouler dans un jardin fleuri. Ca doit être le roi de l’île qui a des actions chez Jardiland car t’as pas un brin d’herbe qui dépasse.
Ici, faut savoir conduire le scooter d’une main car tous les gens sur le bord de route, et pas que des enfants, te font signe de la main. Faut forcément répondre. Facile à reconnaître un touriste, il est en scooter…
Alors le volcan, t’es super confiant. T’es pas au Philippines où il te faut le moindre permis dès que tu veux marcher voir te l’interdire. Il est plus en activité mais t’as vu des supers photos.
Première tentative pour aller au volcan, il reste 8 km de piste dégueulasse. C’est faisable en scooter dans des conditions normales, c’est à dire, avec un téléphone qui permet d’appeler si tu pètes un truc, des garages qui ont au moins des chambres à air de rechange si tu exploses le pneu. Ici rien de tout ça. Donc tu laisses tomber le scooter. Il est 14h donc un peu tard pour faire l’aller retour à pied et surtout maintenant que t’as du soleil, ça cogne dur. Vaut mieux aller buller sur une plage… tu te répètes mais l’eau est super chaude (histoire d’énerver un peu les bretons, normands…). Le lendemain à 7h du matin t’es devant la piste, super motivé. Tu te tapes les 8 bornes de piste en transpirant malgré l’heure matinale. T’as des locaux qui sortent de la jungle avec des machettes grandes comme ton avant bras mais ils sont tout sourire. Et quand tu dis que tu vas au volcan, c’est comme si tu disais que t’allais à l’épicerie. Pas un te dit qu’il te faut un guide, un permis ou un yo-yo en bois du japon… A un moment la piste est coupée par un gros tronc d’arbre. Bon, doit y avoir peu de 4*4 qui doivent venir… T’arrives au bout de la piste, t’as un semblant de chemin qui s’enfonce dans la jungle. Bon, t’es en sandales, personne ne sait que t’es là, on va essayer d’éviter les conneries. Tous les 50m tu te retournes pour te rappeler le chemin par lequel tu passes. Et t’arrives à un panneau qui t’indique le cratère. Et là, tu te dis que t’es vraiment con. T’as pas checké les dates des photos du volcan sur internet. Car le volcan, que dal, il est couvert de jungle, tu vois rien.. A part du vert. Plus de 3h de marche aller retour en transpirant pour quedechi et walou réunis. Tu vérifies sur internet, les photos incroyables datent de 2005, juste après l’éruption, entre temps, la végétation s’est fait plaisir.
Sinon à voir, t’as la grotte des nains. Ca sent genre la minuscule grotte, en plus y a même pas blanche neige. Une prochaine fois…
Le truc intéressant ce sont les vestiges d’une église que la lave a envahie. T’es content t’aurais vu ta lave…
T’es à Falealupo, à l’extrémité nord est de l’île et c’est la première fois que tu vois une vraie belle plage, du sable, des cocotiers et un lagon.. T’as une suédoise qui est là depuis 14 jours et elle ne fait rien. Elle pense y rester encore 1 mois. Ca t’a toujours épaté, cette capacité à ne rien faire.
T’as un jeune couple d’allemand qui débarque, ils sont au Samoa pour 5 semaines ?!?! Et voyagent sans limite de temps.
Côté hébergement, tu dors dans un ‘fale’. En gros c’est un petit bungalow sur piloris sur la plage mais sans aucun mur. Il y a juste un toit. T’as ton matelas et ta moustiquaire. Pas plus, pas moins, et pour 25 euros. C’est sûr que quand t’es habitué au tarif en Asie du Sud est, ça pique un peu.
Retour sur l’île d’Upulu. Le nouveau scooter fait des siennes, il a plus de ralenti. Quand tu freines trop il cale. Ca sent encore les enmerdes.
Le spot le plus intéressant à voir est ‘To sua ocean trench’. Ouais, déjà le nom fait voyager. Ce sont 2 trous. Ouais juste deux immenses trous qui font 30m de profondeur et qui sont liés par un ancien passage fait de lave. Vous vous dites bof. Mais non, car un des trous et rempli d’une eau transparente où tu peux te baigner. Rien que l’échelle pour y descendre est vertigineuse, l’erreur n’est pas permise. Une fois dans l’eau, tu sens que le trou est relié à l’océan car le courant te ballade d’un côté à l’autre. Mais le plus impressionnant reste l’échelle.

T’as aussi plein de cascades sympa comme celle Papapapaita, ouais y a pas de ‘pa’ en trop. Ils ont laissé choisir le nom à un bègue. Ok, c’était facile et pas drôle. Pas la peine de mettre un commentaire sur le blog…  Ca y est, pour la peine, t’es puni!!! grosse frayeur, le nouveau scooter ne redémarre pas. T’es sur une route qui monte pour rejoindre un col et redescendre vers Apia. Il doit bien te rester 1 km de monter. Si tu dois pousser le scooter, t’es bon pour y passer la nuit. Coup de pot, il a redémarré et t’as plus fait aucun stop. Reste une journée de balade avec cette ruine, ça peut finir en stop cette histoire.

 

Dernier  à jour avec le scooter, t’es pas sûr de rentrer avec la bête car par moment elle fait des refus d’obstacle. Direction l’extrême Sud ouest de l’île à Lalomanu, certainement le plus beau spot des Samoa, la route passe à travers les montagnes couvertes de jungle avec des cascades.

 

et 20 minutes plus tard t’es au bord d’une superbe plage.

A part le premier jour où t’as eu un temps à te pendre, tu t’en es plutôt bien sorti coté météo mais 5 jours de pluie, ça aurait été long…

Ok, ça parait con mais certainement le plus impressionnant, ce sont les bords de route. En dehors de la capitale, toutes les cotés des routes ont soit une bande de gazon tondu super ras, soit plein de plantes et fleurs multicolores. T’auras eu l’impression de passer tes journées à rouler dans un jardin fleuri. Ca doit être le roi de l’île qui a des actions chez Jardiland car t’as pas un brin d’herbe qui dépasse. Ouais, tu te répètes mais impressionnant. Tôt le matin, tu vois les samoans en train de s’occuper de leur jardin, après 10H00, il fait trop chaud, c’est l’heure de la sieste.

Sinon, demain direction les îles Tonga, t’as décidé d’oublier les Samoa américaines.

Ricardo, futur stagiaire chez Jardiland