Yo,
T’y croyais moyen vu l’équipe de branquignoles de l’agence et même si ton billet était raturé de partout, t’as pu prendre le bateau pour Iquitos.
T’as 2 façons de décrire cette partie du voyage :
Version 1 : Gooood morning amazoniaaaa. Un petit point après ces 9h de navigation. Nous commençons par le fameux point météo, heureux voyageur, votre chance continue avec cette amélioration du temps : de la brume et de la brume, ne vous inquiétez pas si vous ne voyez même plus les rives du fleuve, elles ne sont pas différentes de celles vues lors des 36 précédentes heures de bateau. Cette drôle de chose qui semble briller dans la brume s’appelle le soleil… Vous inquiétez pas, une fois la brume levée, elle sera remplacée par des nuages. A ce propos, nous vous conseillons d’acheter le prochain National Geographic dédié aux nuages en Amazonie. La circulation est toujours aussi fluide sur le Rio Solimoes, oui, vous n’êtes plus sur le fleuve Amazone. Néanmoins faites attention car d’autres utilisateurs de WazeRio nous indique des troncs d’arbre flottants au milieu de la chaussée en direction de l’ouest. Votre bateau, qui est énorme, est piloté par un suisse, ancien barreur de pirogue (voir post précédent) il est donc normal que le bateau, pourtant équipé de radars et zonars dans tous les sens, fasse marche arrière, suite à une légère erreur de trajet. Bonne et longue navigation à tous, il vous reste plus que 6h de navigation. C’était radio Amazonian-Ricardo
Version 2 : Après une agréable navigation nocturne, la brume se lève lentement, laissant découvrir son trésor, une magnifique jungle d’où d’immenses arbres s’élèvent au dessus de la canopée. Les nuages jouent avec le soleil offrant ainsi au ciel un patchwork de couleur. Le fleuve Solimoes s’étire lentement et nous fait profiter de sa jolie couleur brune.  Parfois, le capitaine, arrête son fier navire et fait marche arrière pour nous faire profiter encore plus longuement de ce fabuleux paysage. Ces 12h de bateau sont malheureusement trop courtes pour profiter pleinement de ce paysage unique.

La vache, t’as eu du mal à écrire la Version 2.

Autant Colombie et au Brésil, vu la mixité, tu pouvais arriver à passer pour un local, autant au Pérou c’est plus compliqué, ils ont tous perdu 20cm, te voilà à nouveau Gulliver. Et puis ils ont une peau beaucoup plus mate.

Iquitos, t’auras pas le temps d’y rester trop longtemps car ton bateau est dans deux jours pour la frontière équatorienne.  Après, rester plus longtemps , à moins de répondre favorablement à tous les mecs qui te proposent de la drogue dans la rue, bof;.
En tout cas, t’es content, tu  viens enfin de voir ton premier magasin chinois depuis 2 semaines.
Côté météo, c’est vrai que tu boucles sur ce sujet mais ça fera bientôt un mois que t’as pas une journée entière de soleil, ici c’est particulier il pleut avec du ciel bleu. Une forme d’amélioration. La photo de l’église avec un grand ciel bleu, c’est juste une question d’angle. Tout autour c’est nuageux.
Iquitos. Plus grande ville d’Amazonie péruvienne, y a pas de routes pour y aller.
Iquitos, c’est une ville avec des routes en damier, beaucoup de circulation avec énormément de tricycles, quelques bâtiments de l’époque coloniale. L’endroit sympa, le bord de fleuve où il n’y a pas de circulations avec des bars, des restos des dizaines de boutique d’artisanat (véro, j’ai encore acheté des bracelets). Adnana, il y a des supers tissus traditionnels… Le soir, les gens déambulent tranquillement. C’est le coin le plus sympa.
T’as une maison en fer conçue et transportée jusqu’ici pas le plus grand ferrailleur français, un certain Gustave E… C’est devenue une pharmacie.

Puis t’as le coin beaucoup plus pauvre avec des maisons sur pilotis. T’as commencé à t’embarquer dans ce quartier mais y a un truc qui t’as fait un poil réfléchir. T’as un flic au seul point d’entrée de ce quartier. Euh, ça veut peut être dire quelque chose. Ouais, donc t’es aller jeter un coup d’œil, genre tu cherches un pote qui traîne dans le coin et t’es reparti tranquillement sans avoir sorti ton appareil photo.
Pour toi, Iquitos est juste un stop pour aller en direction de l’Équateur. En théorie, ça va être la partie galère. Tu passes à l’office du tourisme, oui, oui y en a un et même climatisé. La vache, le mec a un papier qui t’explique tout. Le bateau part après demain donc demain tu prends un bateau pour aller dans un bled puis une moto taxi pour rejoindre un autre bled, Mazan, où il y a une sorte de guesthouse pour la nuit et le lendemain t’es sur le bateau, trop facile. T’as même les infos pour la suite du voyage. Le mec te dit de repasser le le demain et il appellera (ouais y a même les numéros de tel) pour confirmer s’il y a bien un bateau ce vendredi. Demain, bien sûr… T’es pas un perdreau de l’année donc de retour à ta guesthouse tu demandes au mec de l’accueil d’appeler. Leur bureau est ouvert, tu peux aller acheter maintenant ton billet. Tu sautes sur un tricycle qui t’enmene dans la direction opposée que t’as indiquée la guesthouse, aïe. La route devient un piste en terre, tu te dis que tu vas te faire dépouiller au milieu de nulle part. Mais non, y a bien une maison avec un bureau qui vend les billets. Et le pire, c’est que t’as même pas à gérer tout les changements. Tu pars d’Iquitos et ils te gèrent tous les transferts jusqu’à ce que tu arrives à Pantoja avant la frontière. Ça prend quand même 2 jours avec une nuit dans un village de Santa Clotilde mais ça, t’as pas tout compris. Sans déconner, c’est trop simple. T’as choisi ce parcours pour traverser le bassin amazonien, car c’était en théorie le plus galère et tout est super simple, voir trop facile (euh, Jean-Philippe, quand je dis simple, c’est légèrement un poil plus compliqué que de partir avec Fram).  Ouais, alors vous pouvez dire ‘hé couillon, t’as qu’à acheter une pirogue et y aller à la rame, on verra si c’est simple’. Euh, pourrait y avoir un juste milieu.

Si tu viens Iquitos, c’est pour aller plusieurs jours dans la jungle. T’as plein de ‘touts’ qui t’alpaguent dans la rue pour te vendre des packages et te rabattent vers des agences. T’as un peu de temps, t’es allé en voir 2. Les mecs commencent à te vendre leur package, veulent te montrer une vidéo. Tu leurs dit que tu viens de faire la même chose à Leticia, toi ce que tu veux c’est 8 jours de vrai jungle pour aller chatouiller les moustaches d’un jaguar (c’est une image). Étonnement, ils ont rien à proposer.

Un des trucs incontournables à voir est le marché de Belen, un des quartiers d’Iquitos. Il est immense et tu trouves de tout : plein de sortes de poisson, de la tortue, du caïman, et quand tu vois la queue tu te dis que la bestiole faisait pas 1m comme en Colombie. Tu trouves aussi de la viande d’agouti, du singe et d’autres animaux de la jungle, du yuka, des épis de maïs noirs… T’as la ruelle des médecines naturelles où t’as pas la moindre idée des poudres de perlimpinpin.
Sur le marché tout coûte rien. Un gros avocat pour 80c, un jus de fruit pour 20c, le poisson est à moins de 2 euros le kilo. Tiens il pleut, ça faisait longtemps… Vu qu’il y a plein de sortes de bouffe, t’as demandé si on mangeait ici le dauphin. Non et pas pour des raisons de protection. Il y a tellement de poissons ici qu’ils ont aucune raison de tuer des dauphins. C’est une blague pour le sushi de dauphin.
Le marché est collé au fleuve près des maisons sur pilotis. T’as décidé d’y aller jeter un œil, inchallah… T’arrives au bord du fleuve, l’eau est recouverte de déchets. Tu t’embarques sur une passerelle en bois quand tu remarques qu’un mec te jette un coup d’œil puis marche lentement et te laisse le dépasser. Bizarre. Tu t’arrêtes pour à nouveau le laisser passer. Vaut mieux voir un mec arrivé sur toi que dans le dos. Tu vois que le mec hésite. Bon, il a pas l’air non plus dangereux mais même passe-partout s’il sort un flingue, tu le prends au sérieux. Finalement le gars s’approche de toi et te dis qu’il a une barque juste à côté et demande si tu veux faire un tour dans la cité lacustre. Tu vois sa barque à 10m, il y a d’autres personnes qui passent sur la passerelle tranquillement, ça n’a pas l’air d’un traquenard. Pour 4 euros tu pars 45 minutes sur sa barque faire le tour des différents quartiers. En fait, tout l’eau que vous voyez sur les photos aura disparu dans 3 mois et sera remplacée par une piste.
En attendant la décrue les gens vivent dans des maisons sur pilotis, et les maisons les plus pauvres flottent simplement. Tu peux voir devant certaines maisons un tricycle qui attend la décrue. C’est vraiment très pauvre. Vu la chaleur et l’humidité, les maisons sont ouvertes et tu peux voir qu’ il y a vraiment pas grand chose à l’intérieur. Le gars est très sympa et essaye de t’expliquer plein de trucs. Du coup, tu l’as engagé une demi heure pour t’accompagner sur le marché et te montrer différents produits. Avec lui t’as goûté à des jus de fruit en espérant que l’eau est traitée sinon on pourra te suivre à la trace.

Côté bouffe, pour l’instant t’as quasiment tout le temps mangé du ceviche. Ça te rappelle le conseil du médecin spécialiste en maladie tropicale : ‘surtout ne mangez rien de cru’. Bingo

Ps :  Tu viens de sortir des zones orange et rouge selon le site Web du MinAff. Elles sont en orange et rouge parce que ce sont des zones de narco trafic. Mais qu’est-ce que des trafiquants de coke iraient enmerder un charlot qui slalome entre les gouttes de pluie. Pour la même raison, ils ont qu’à mettre aussi Marseille en orange. Et t’as peu de ‘chance’ de tomber sur des barbus enturbannés, y a même pas un pauvre vendeur de chèche ou de kebab… Par contre tu connais un charlot qui dans quelques mois part au Pakistan en pleine zone orange/rouge, et là c’est pas une zone en carton. T’as hésité à balancer son nom au MinAff… Ca commence par Bru et ça fini par le contraire de yes (y a que le conducteur de camion de Bernay qui trouvera pas)

Ricardo #balanceTaZoneRouge