Ah lala, Piada-Piada…. quel souvenir
Plus sérieusement, on a pas du en parler en France mais il y a eu un tremblement de terre au Pérou qui s’est ressenti jusqu’au bled où t’étais. Il y a eu aussi d’énormes pluie et le fleuve est recouvert sur certaines parties de troncs et de branches. Pas sûr que vous allez me croire si je vous raconte qu’on a coulé et  nagé jusqu’à la berge et qu’on s’est fait attaquer par un anaconda de 6m de long qui s’appelle Robert…
Impossible de trouver un guide à Nuevo Rocafuerte, ils demandent des prix délirants et sont antipathiques au possible. Pas là que t’iras chatouiller les moustaches d’un jaguar.. Vu le nombre de barges chargées de camion qui naviguent sur le fleuve, le pays semble vouloir développer cette région, il y aurait beaucoup de pétrole.
On passe sur les 8h de bateau, les dernières, pour arriver à Coca. En tout depuis Manaus, hors balade en bateau, juste pour la partie trajet, t’auras passé près de 90h sur un bateau. Du coup ça fait plaisir d’enchaîner sur 7h de bus pour rejoindre la capitale Quito. Et t’as de la chance, car suite au tremblement de terre, certaines routes ont été coupées. Mais là ça passe.
Tu viens de passer de 100m à quasiment 3000m d’altitude, et tu le sens à chaque pas.
2 autres grands changement : un truc que vous connaissez bien même si vous êtes en train d’en sortir, c’est le froid. Fini les shorts et tongs. Et l’autre qui est un vrai régal, c’est de sentir le savon. Avant, t »avais tellement de moustiques que juste après une douche, tu te couvrais d’anti-moustiques, avant de se coucher, idem, en te levant, idem, une vraie plaie.
Quito, t’ as 2 grands coins pour les touristes, le centre historique et Mariscal le coin avec les bars et restos. Sur cette partie, pour ceux qui connaissent Paris avec la rue de la Roquette et Oberkampf, c’est rien en comparaison.
Premier objectif, trouver un moyen de faire toutes les ascensions prévues comme le Cotopaxi, Chimborazo et Cayembe. T’apprends que pour le Cayembe, c’est mal barré à cause des pluies. Ouais, un temps pourri vient d’arriver de l’Amazonie… Surprenant. Tu t’y attendais pas. Euh, non t’y es pour rien.
Pour les autres, t’es en avance sur la saison donc y a encore beaucoup de neige… Donc tout va bien. C’est la basse saison donc pas grand monde et donc t’as de grande chance d’avoir juste un guide pour toi. Ce qui est peut-être pas une mauvaise idée. Sur ce type d’ascension on est 2 gugus encordés pour un guide. Mais si tu tombes sur une fusée comme BruPasYes tu vas te brûler et si tu tombes sur un des charlots de Menton, tu vas mourir de froid pendant qu’il pleure pendant toute la montée. Alain, non, on peut pas y monter en voiture.

Va savoir si parce qu’ici la devise est le dollars mais tout est super cher en comparaison du Pérou. En tout cas tu viens de passer d’un repas à 3-4$ à 20$. Du coup, tu manges pleins trucs comme de la banane grillée avec du fromage, des petites galettes de Yuka..

T’as plein de fabricants artisanaux de chocolat, soit disant le meilleur du monde. T’es allé goûter, ça serait con de passer à côté et t’es reparti avec 2 tablettes de chocolat noir incrusté de fragments de cacao, un régal. Soit 10$ pour 2x60gr soit environ 80$ le kilo. Ok, c’est pas du Lindt mais t’as eu l’impression de t’être fait légèrement braquer.
En parlant de braquage, Quito est connue pour ses pickpockets. Sur les coins touristiques, comme le marché artisanal qui vend plein de tissus indiens (d’Inde) et de babioles chinoises, t’as un flic au m2. C’est pas compliqué, nos pickpockets du métro parisien viennent ici en formation avant de passer faire un tour en Roumanie pour dire bonjour à leur famille puis de revenir sévir en France avant leur majorité.
Côté centre historique, il y a 2 gangs : le gang des papys qui squattent les bancs en tapant le carton sur la ‘plaza grande’ et le gang des mamies à casquettes et bobs qui picolent des sodas à l’entrée des églises.
Côté église, c’est pas compliqué, tu donnes un coup de pied dans une pierre, t’as une église qui apparaît. Si t’es pas branché église et tu veux en voir qu’une, c’est l’église des copains de Jesus. 160 balais pour la construire. Les autres églises que t’as vu, déjà ça piquait les yeux côté dorure mais alors celle là. Le décorateur en chef a du avoir un cahier des charges genre,  »pas plus de 10cm de murs sans dorure. » Même Claude Dalle aurait pas osé aller jusque là pour décorer un palais d’un cheikh du Koweït.  Interdiction de faire des photos dans l’église donc vla le lien

Tu peux aussi monter tout en haut de la basilique del Voto national. Et t’as quoi dans une des tours de la basilique ? 2 magasins et un petit resto. C’est peut-être une bonne idée lors de la reconstruction de Notre Dame, un Flunch et un magasin Dior pour remercier Arnault.

T’as toute une partie piétonne où tu peux déambuler tranquillement et dès que tu t’écartes de rues autour de la plaza grande, t’as plein de petits vendeurs de tout et de rien. T’en as même un qui vend des tours Eiffel, va pas faire fortune. On reconnaît ceux venus des Andes avec leur chapeau traditionnel style borsalino (contrairement en Bolivie où les mamies ont un chapeau melon), leur peau très mate mais aussi leur taille, 1,20m même avec les talonnettes de Sarkozy.
Petit point côté fringue : quand t’es en Thaïlande, Cambodge, tu vois plein de gens qui portent des pantalons ou shorts avec des éléphants, genre on est en cool. Ils ont pas compris qu’il y a que les touristes pour se déguiser comme ça. Dans la cordillère des Andes, l’éléphant est moins en vogue mais t’as aussi des phénomènes vestimentaires.

Pour ceux qui ont un budget serré, ils peuvent à la fois voir Quito et la place St Marc de Venise, en tout cas pour la partie pigeons.

T’es parti pour rester un paquet de temps sur Quito. T’as besoin de faire des journées d’acclimatation progressive avant d’aller taper les gros. BruPasYes, ça te parle le Rucu Pinchicha, le Corazon et le Iliniza ? Tu passes par une agence locale pour la partie acclimatation et ensuite t’enquilles sur le Cotopaxi et si tu reviens entier et toujours aussi con, tu tenteras le Chimborazo mais ce coup juste avec un guide avec toi. Ouais vu ta condition physique à la ramasse, tu prends pas le risque de te retrouver avec une fusée.

L’agence te demande pas comment est ta condition physique, si t’as déjà tapé de la montagne. Rien, aucune question. C’est rassurant. C’est vrai que monter à plus de 6000m, une pacotille quand t’es du coin.

Tiens la terre vient encore de trembler pendant tu écris ce post. Ah ça recommence et plus fort.

Première journée d’acclimatation. T’as un téléphérique qui te monte au dessus de Quito. Toi t’as décidé de faire très tôt le chemin à pied plutôt que de prendre le téléphérique.  T’as pas fait 10m que 2 papys arrivent en sens inverse et te dises que c’est interdit. T’essayes de comprendre pourquoi. Un simule des flingues avec ses mains, genre tu vas te faire braquer et l’autre te fait comprendre qu’il y a eu des morts. Ah ouais, ce sont quand même des bonnes raisons. Mais, bon tu comprends pas tout et finalement un des vieux te fait signe dans le dos de l’autre d’y aller quand même.
Y a bien un panneau mais un petit (donc ça compte pas) où tu penses avoir compris que tu peux faire le chemin en descente mais pas en montée. Va comprendre. En 2h tu passes de 3000 à 4000m. Tu t’es traîné. Comme le téléphérique n’ouvre qu’à 9h, t’es tout seul en haut. Si t’as la moindre merde, tu seras pas dérangé. Y a pas plus débile que de partir en montagne seul, sur un chemin inconnu sans que personne soit au courant avec un temps de merde. Tu pars en direction du sommet Rucu Pinchicha, encore 800m de dénivelé positive en plus. Autant les jambes suivent autant le souffle, le cœur et la tête ont plus de mal.
Côté paysage, les photos parlent d’elles même. T’as eu une éclaircie où tu pouvais voir Quito en contrebas. Impressionnant tellement c’est étendue, presque à perte de vue.
Avec un grand ciel bleu tu aurais la vue sur la vallée des volcans, là, t’as la vue sur le panneau…
Autant sur la première partie, tu marchais volontairement tranquillement (façon, ton souffle et ton cœur te rappelait à l’ordre à la moindre accélération) autant sur cette deuxième partie tu t’es traîné comme jamais. Ouais, 6 mois à picoler des bières sur la plage sans quasiment aucun vrai trek, ça laisse des traces, des grosses. T’as juste 3kg de ventre à perdre… En plus le temps s’est dégradé, t’as commencé à te peler, tu voyais pas à 10m. T’as mis tes gants trop tard, du coup tu sentais plus les extrémités des doigts. T’es finalement arrivé à 100m du sommet après une grande montée bien directe histoire de te finir. Et bien, t’as fait demi tour. Le but c’est de faire de l’acclimatation et de toute manière tu vas le refaire demain. T’as à peine commencé à redescendre que tu vois arriver ceux qui ont pris le téléphérique sur la première partie. Ok, ils ont moins marché mais t’as l’impression de voir des fusées. C’est mal barré le Cotopaxi et le Chimborazo. T’es redescendu avec des percussionnistes dans ton crâne et ça passe pas. T’as investi dans une boîte d’aspirine, 10 euros. Le délire.
T’as renquillé le lendemain mais ce coup ci t’as pris le téléphérique pour la première partie et étonnement la 2eme partie a été beaucoup plus facile. Pour les photos, c’est pire que la veille sauf si vous voulez voir de la pluie et de la grêle. Arrivé au point où t’avais fait demi-tour la veille, ce coup-ci t’es pas à moitié mourant. Mais impossible de trouver le bon chemin dans la brume, y a des barres rocheuses où il vaut mieux pas s’aventurer. T’as commencé à faire des petits tas de cailloux pour marquer ton chemin retour (ouais, t’as tout piquer au petit Poucet), vu la brume, tu vois pas à 10m.

T’as 2 allemands qui sont aussi venus pour faire de l’acclimatation avant de taper du gros. Au moins t’es plus tout seul en cas de merde… Finalement l’un d’eux trouve le bon chemin et t’es enfin au sommet avec cette vue incroyable…

Journée tranquille avant de commencer la vraie phase d’acclimatation. T’es allé en bus local à Mitad del Mundo. Déjà le bus, c’est un magasin ambulant. A chaque arrêt t’as qqun qui monte et qui vend des ciseaux, des tubes de colle, des feutres, tout et n’importe quoi et en plus ça marche.

A Mitad del Mundo, t’as la fameuse ligne de l’Equateur où tu mets un pied côté hémisphère nord et l’autre au sud. Ouais, lui sur la photo, il a pas de pieds.  T’as une sorte de tour où tu peux monter et chaque étage est un petit musée sur l’Equateur

Allez, demain tu pars pour taper le Corazon, un poil en dessous de 4800m.

Ricardo testeur pour Doliprane
Etude sur le maïs équatorien