Yo,

Histoire d’être intelligent (comme d’hab), t’as choisi l’agence la moins cher pour faire le trek de Santa Cruz de 4 jours dans la cordillère blanche. Résultat t’as ce pourquoi tu payes.

D’abord l’équipe : On est 12, 3 brésiliens d’un certain âge, 3 français, 1 rosebeef, 1 mangeur de pâte, 2 israéliens (père et fils) et 1 couple franco-péruvien. Déjà la péruvienne est en chaussure style sneaker, Jean’s et chemisier. Oui, pour aller taper du 4700m… La plupart sont partis du principe qu’il allait faire beau donc pas de vêtements de pluie. Un des français, plus lourd que lui pas possible, grande gueule, vulgaire, il porte même pas de sac à la journée alors il tape des trucs à tout le monde. Autant sur le trek précédent t’étais qu’avec des jeunots autant là, t’es dans la moyenne d’âge.

5h de bus pour rejoindre le point de départ. Ça commence mal, le muletier refuse de prendre certains sacs. Un merdier d’entrée, du coup le guide porte un des sacs, un des français se retrouve aussi à porter son sac qui contient toutes ses affaires pour le trek. Ils ont quasiment aucun sac de protection pour la pluie. Toi, t’as insisté pour que ton sac soit dans un sac de protection alors que le guide dit qu’il va pas pleuvoir. Le muletier range d’abord les tentes sans les sacs et ensuite les sacs de couchage.

Histoire d’agrémenter le trek, t’as rapporté un fromage et une bouteille de pisco, t’es le seul.

On commence par une petite pluie de bienvenue, on va croiser les doigts. Oui, tu vois absolument aucun sommet. On a pas marché 30 minutes sur de la descente tranquille qu’on fait déjà une pause. Ça pue grave. Surtout que le circuit est beaucoup plus facile que celui de Huayhuash.

30 minutes plus tard, un des israéliens râle pour avoir une pause. Du coup, un premier groupe guidé par la cuisinière part devant. Et la vache, elle galope (ça aide d’avoir des mollets aussi larges que les cuisses), on doit être 4 à la suivre. Et le reste marche avec le guide. On marche dans une vallée quasiment à plat et certains ont du mal.

Côté paysage, pour l’instant, sans aucune mesure par rapport à Huayhuash, t’as même pas sorti l’appareil photo. On aura dû marcher 3h pour cette première journée et certains sont crevés et beaucoup sont inquiets du lendemain car c’est la journée ‘difficile’, on doit passer un col à 4700m. Ça promet. Les brésiliens sont frigorifiés dans la tente mess, pas l’habitude de cette température chez eux.

Lendemain, ciel super gris. En fait, la montée au col est assez tranquille. Le seul problème, on a fait que prendre de la pluie, de la neige et de la grêle, le tout pendant les 6h. Le boulet de français qui veut marcher devant, parfois ne trouve pas le chemin et gueule pour savoir où est le guide. Ben, le guide attend dans les nuages, ceux qui vont lentement pour pas qu’ils se perdent. Et si tu marches devant t’as qu’à suivre les crottes d’âne, tu devrais les reconnaître, t’es de la même famille… Descente dans la neige et sur des sentiers transformés en ruisseau. Le gros bœuf sans sac, a rien pour se protéger de la pluie.

Finalement on arrive avec la cuisinière à 13h. Les ânes arrivent une heure plus tard. Ça change de la semaine dernière où t’arrivais les tentes montées.

Comme elles ont été pliées trempées, tu la montes trempée. Une bâche plastique pour poser la tente ? Ahah, t’es en version cheap. Sioux, dans ton sac, t’as en plus un sac étanche où t’as tes affaires principales comme le duvet sinon tu serais comme les autres, essayant de faire sécher désespérément leur duvet. Une des surtentes est déchirée, donc ils ont des flaques dans leur tente. C’est la Bérézina totale. Côté visibilité, ahaha.

Le soir dans la tente mess, ils sont tous près à rentrer demain et faire sauter une journée. Certains râlent qu’on leur a pas dit qu’en montagne on pouvait avoir un temps pourri. Incroyable ! Tous les locaux ne comprennent pas comment on peut avoir un temps aussi pourri en cette saison. Euh.. T’as une petite idée.

Le couple franco péruvien fait 3 jours au lieu de 4 donc demain, ils doivent se démerder pour porter leur sac et ensuite prendre un collectivo. Super pour eux, du grand n’importe quoi.

Ah oui, un des intérêts de la cordillère blanche est de voir 2 montagnes particulières, l’Artesonraju, c’est la montagne que l’on voit en début des films de la Paramount, celle avec les étoiles autour, et l’Alpamayo, soit disant la plus belle montagne du monde. On doit voir ses 2 montagnes dans le cadre d’un détour demain, si le temps le permet, inchallah. Tout le monde va se coucher dégouté dans sa tente humide voir trempée pour certains.

Nuit compliquée. Oui sinon c’est pas rigolo. Il y a 2 cons de chiens, gentils comme tout, qui ont fait qu’aboyer toute la nuit.

Lendemain matin, grand ciel bleu. Tout le monde a le sourire, sinon c’était retour direct à Huaraz. Du coup c’est parti pour faire le détour et monter au lac Arhuaycocha où se trouve le camp de base de ceux qui font l’ascension de l’Alpamayo.

Manque de pot, le côté où on est ne permet pas de voir la face de l’Alpamayo qui l’a rendu célèbre.

De même, la fameuse montagne ‘Paramount’ est de profile mais elle reste sacrément impressionnant. Donc c’est un peu la loose.

Mais on a du ciel bleu et un peu de soleil. Faut pas trop s’en vanter car des gros nuages arrivent vite. Les groupes qui arrivent après nous verront pas les sommets.

Côté dream team, le père israélien arrête pas de se plaindre, ne comprend rien au circuit et veut remettre en question à chaque fois les horaires. A l’écouter, on partirait le matin à 10h.

Côté gros boulet français, c’est le festival. En plus, le mec a la tronche de JC dans ‘caméra café’. Il part sans bouteille de flotte et va taper les gens trop gentils pour l’envoyer bouler. Il a bien compris que ça passait pas à avec toi.

Boulet français

On peut dire ce qu’on veut des chinois mais voilà un bel exemple. Il y a 3 chinois avec une agence qui ont leur camp à côté du notre. Ils sont luxes, ils ont même la tente chiotte. Un des gars passent devant nos tentes, se racle la gorge est crache devant nos tentes. Putain, il est pas prêt de repasser vu comme il s’est fait pourrir.

Oh galère !! T’es sur un rocher en train d’écrire ce bout de mail en fin d’après midi quand tu vois débarquer les 2 cons de chiens qui ont foutu le bordel la nuit précédente. Ah ils sont gentils, ils font des mamours mais s’ils recommencent cette nuit, tu commandes du chien au petit dej. A moins que ça soit le repas des chinois.

Dernier jour, 3 h de marche en descente pour rejoindre Huacapampa, coté vue, c’est la partie la moins intéressante, coté soleil, c’est notre meilleur jour.

Tout le monde parle de la laguna 69 qu’il faut voir. Elle est juste dans la cordillère blanche, là où tu vois dans l’après midi les nuages qui sont en train de revenir. Se lever à 4h30 pour plus de 4h de bus aller pour se prendre de la flotte et se retaper 4h de bus, mouais, ca sera la prochaine fois.

Ricardo, overdose de boulet