Bonito, ses petites rues, sa place coloniale…euh non. T’avais pris l’habitude de faire un copier coller pour décrire le bled, désolé. On recommence.
Bonito, sa grande rue commerçante pour touristes qui se remplie à la tombée de la nuit, sa place avec ses gros poissons, son bus/bar, sa chaleur étouffante.
Le bled est un peu au milieu de nulle part dans la région du Mato Grosso do sul mais énormément de touristes viennent ici. La ville est entourée de lagunes et rivières aux eaux cristallines, de grottes, de cascades…

Sinon, le mato grosso, c’est plutôt plat. Nos amis de Monsanto ont dû passer par là histoire de faire de l’espace pour les vaches ou l’agriculture car reste pas beaucoup d’endroits avec de la verdure d’origine. Ensuite, tout a été bien clôturé. Reste encore de rares parcelles couvertes de bush/brousse/jungle mais ça continue à déboiser.  Pour l’instant les collines ont échappé au déboisement.
Donc si t’es un touriste à Bonito, t’as plein d’activités à faire. Le seul hic est que la plupart des sites se visitent uniquement par groupes organisés. Impossible d’y aller en solo même si tu te pointes avec ta bagnole. Ouais, les proprios des différents sites ont mis la région en coupe réglée et aucune place à l’approximation. Pas le moindre site qui soit gratos, toute la nature est privatisée ici.
Donc, ça t’a un peu fait mal au c.. et donc tu passes les 3 prochains jours en groupe. En théorie jamais plus d’une douzaine donc pas de gars avec un petit drapeau qu’il faut suivre. Par contre côté timing ça rigole pas. T’as le droit à tant de temps sur le site et après au groupe suivant. Certains ont même des chronos pour le timing. En haute saison ça doit être l’usine.
Tu commences par Bucaro dos Araras, un énorme cratère au milieu de nulle part. Un jour, y a un paquet de siècles, le terrain s’est enfoncé de 100m sur 500m de circonférence.
T’as plein de perroquets qui ont décidé de squatter le coin et de nicher dans les parois. Si les piafs sont en congé, tu vois juste un effondrement avec de la verdure et un lac au fond avec un croco. A se demander depuis combien de générations sa famille est ici celui-ci ! Impossible de sortir.
Comme tout autour tout a été déboisé, c’est quasiment le seul endroit où les aras trouvent des arbres avec de la bouffe. Donc ils sont quasiment tout le temps ici, plus d’une centaine. Qu’est-ce que ça cause un ara. Ça n’arrête pas. Écoutez la vidéo. T’as du t’y prendre à plusieurs fois car dés que tu commençais à filmer, les sumos brésiliennes à côté de toi se mettaient elles aussi à jacasser. T’as traversé pas mal de pays, le Brésil est quand même bien touché par l’épidémie d’obésité. Elles sont où les beach volleyeuses brésiliennes ?
Le proprio a acheté le terrain il y a 40 ans avec son frère. Quand ils se sont partagés le terrain, il s’est retrouvé avec le trou qui servait de décharge et donc difficile de faire de l’élevage. Le mec a fait nettoyer le trou, ils ont sorti 20 cadavres, certainement des écologistes qui ont dû malencontreusement glisser.
Depuis, il fait du pognon en faisant payer les pimpims qui défilent pour voir un trou et des perroquets.
Ensuite c’est trempette dans le Rio da Prata, une petite rivière soit disant cristalline remplie de poiscailles. Ce site est le seul endroit où il reste de la végétation, tout autour, que du champs à vaches à perte de vue. Quand tu regardes une carte satellite, tu vois qu’il y a de la jungle uniquement le long de la rivière, ensuite du champs. Ils savent tellement pas quoi faire du cuir des vaches que leurs hamacs sont en lanière de cuir.
Attention, pour 60 euros tu es dans un environnement Eco friendly. Interdiction la crème à bronzer et l’anti moustiques. On te file une combi de plongée et des chaussons en néoprène. On est 10 et t’as un groupe qui part toutes les 30 minutes.
Pour rejoindre la rivière, t’as juste 40 minutes de marche dans la brousse en plus à midi dans une chaleur étouffante. Imaginez 10 charlots en combi de plongée en train de marcher dans la jungle, un masque de plongée à la main. Ouais, environ 35 degrés. Pas la température de l’eau, la température extérieure. Taux d’humidité ? Ouais, au moins ça, voir plus.
En cours de chemin, t’as même le droit à un sceau d’eau sur la tronche histoire de te rafraîchir. T’arrives enfin au bord de la rivière
Laure, Brice, vous vous rappelez Bataranka en Australie. L’eau ici n’est pas aussi transparente mais tu te laisses porter sur 2 km.
Sincèrement, tu t’attendais à vraiment une eau cristalline. Peut être qu’à une autre saison, c’est différent. Un poil déçu. Le guide explique en portugais comment il faut nager (ouais juste avec les bras), qu’il faut rien toucher. Blablabla sans fin dont tu comprends rien. Ensuite chacun doit montrer sa capacité à nager. Hé, c’est toute petite rivière sans courant, on va pas descendre des rapides. T’as quand même 2 hollandais qui ont mis un gilet de sauvetage. Ensuite tu te laisses porter en laissant 3 m entre chaque gus. C’est vrai que l’eau est vraiment transparente par moment. Il y a plein de poissons qu’on pas la trouille. Pas étonnant, toutes les 30 minutes ils voient passer un troupeau d’homme grenouille depuis leur naissance. Parfois tu tombes sur un banc et t’as l’impression d’être dans un aquarium.
En fait pour 60 euros tu descends une petite rivière avec des poissons. C’est rafraîchissant, tu discutes avec des poissons mais mouais…surtout pour ce prix.

Dernière journée sur Bonito, il est temps de partir, les nuages t’ont rattrapé et la dernière baignade par temps gris est moins sympathique. Direction le Rio Sucuri. Avant de faire l’activité aquatique, tu bulles dans le mini parc. T’as un gars en train de roupiller dans un hamac. T’as des petits singes qui descendent des arbres et l’un d’eux est allé réveiller le gars qui du coup a fait un bond et est parti rapidement. Vous le croirez ou pas, le singe s’est ensuite assis dans la hamac.

Cette fois, tu te laisses porter par le Rio Sucuri, 1,5m de profondeur max et plein de poissons qui, comme d’habitude, ont en rien à foutre de toi. Ici tu dois en plus porter un gilet sauvetage, plus compliqué pour mettre la tête sous l’eau. Comme d’habitude, te voilà reparti marcher dans la jungle en combinaison de plongée. Puis on prend un petite barque pour remonter un bout de la rivière. En chemin, le guide nous montre un caïman en train de buller dans les roseaux. La bestiole doit faire 1,5m de long. Toi qui étais pas très motivé pour remettre à l’eau tu te dis que ça peut devenir intéressant. On remonte la rivière sur 1 km puis on descend dans l’eau et on se laisse porter par le courant. Le guide reste sur le bateau. Bon, les poissons, t’en as vu plein y a 2 jours. Ce qui t’intéresse c’est de voir le caïman en étant dans l’eau. Tu longes la rive en essayant de retrouver l’endroit. Le guide a bien vu ce que tu cherchais mais pas d’inquiétude. Il t’indique même vers quel coin il est. Autant vu de haut dans le bateau, tu arrivais à le distinguer, autant dans la rivière au niveau de l’eau tout en essayant de résister au courant avec en plus un masque ça devient nettement plus compliqué. Tu vois une partie de son corps qui doit être dans les roseaux à un mètre de toi mais à part donner un grand coup dans les roseaux pour la faire réagir, la bestiole à l’air de t’ignorer. La bestiole n’attaque pas l’homme sauf si elle se sent en danger. En Australie, ton guide avait été mordu au crâne par un caïman (pas un crocodile, sinon il n’aurait plus été là pour en parler) sur la défensive. Tu t’es rappelé de cette histoire, t’as préféré ne pas enmerdé le sac à main.

Rio-cardo