Direction Jeri, le petit nom de Jericoacoara. On y accède uniquement via une piste de sable. Le village de pêcheurs s’est transformé en quelques années en hot-spot brésilien. Pas un centimètre de bitume, tu marches que sur du sable, ce qui donne une ambiance plutôt sympa au bled. Une grande partie du centre est piéton, sinon seuls les quads, buggys et certaines voitures peuvent rouler donc, l’idéal du piéton. Des bars, des restos partout. Ils redécorent les arbres. Généralement, c’est pas ta came ces lieux hyper touristiques balnéaires mais va comprendre pourquoi, peut-être l’ambiance nonchalante brésilienne, les filles en bikinis qui pullulent…
Tu peux marcher tranquillement la nuit dans les rues peu éclairées sans te sentir en danger. Oui, ici pas d’éclairage publique  seulement l’éclairage de certaines maisons et restos.
Jeri est un spot pour le windsurfing et le kite surfing. Tu t’étais dit que t’aurais bien pris un cours de kite surf. Euh, faut certainement venir à une époque où il y a moins de vent car là, vu comment ça souffle, tu t’envoles pour atterrir en Bretagne. Y avait un mec qui décollait de plus de 15m.
L’attraction incontournable pour le touriste de base que tu es, est de monter sur la dune en bout de plage pour voir le coucher de soleil. C’est une institution. On doit être 400 (une très faible partie des touristes ici) à attendre qu’il se barre et à ce moment les brésiliens applaudissent. Alors va comprendre pourquoi le brésilien a tendance à applaudir sur des trucs qui ne reviendront pas en rappel. Dans le Pantanal, ils ont applaudi quand le jaguar a disparu dans la verdure. Il est pas revenu pour saluer. Pareil, le soleil, au mieux il reviendra demain. Et de ton humble avis, les 2 ont en rien à foutre des applaudissements.

Et quand tu reviens, la ruelle qui ramène au centre s’est transformée en bar. Les locaux ont installé plein de stands sur roue où tu achètes ta caïpirinha pour moins de 3 euros. Si tu essayes chaque stand, jamais tu rentres chez toi. A ce propos, ton hébergement est juste en face d’un petit bar ou la caïpi au fruit de la passion est encore moins cher. C’est un truc à finir encore plus alcoolique. Au pire t’as 3 mètres à faire. Faudra juste être capable de mettre la clef dans la serrure.
Tiens, ce soir t’as un âne dans la rue principale qui se balade et qui fait la manche devant un resto. Il veut quoi ? Une carotte? Mais où t’as déjà vu un âne venir taper les touristes ?  Et tous les soirs, il rapplique. Incroyable !

Tu peux faire des balades en jeep (groupe), buggy et Quads mais t’as le droit de conduire uniquement que les Quads. Donc te voilà parti en quad avec ton guide qui lui est en moto.
Premier arrêt, une arche de pierre au bord de la plage, autre institution de Jeri. T’as que 20 personnes qui font la queue pour se faire photographier. Plus loin t’as un arbre au tronc et branches couchés par le vent. Pareil, t’as la queue pour le selfi. T’as aussi un arrêt au lagoa azul. Franchement ? Un lac avec de l’herbe autour, pas particulièrement dépaysant.
T’as rappelé le patron de l’agence de quad pour dire que finalement tu préférais aller côté ouest. Et là ça devient beaucoup plus fun, un remake du Paris-Dakar. Tu roules dans des grandes dunes où il n’y a personne. Le sable change de couleur du blanc au rosé-orangé. Quel plaisir de brûler du carburant inutilement et de participer activement au réchauffement de la planète… Pour la peine, tu ouvres bien les gaz…
Tu dois prendre un bac pour rejoindre Tatajuba. Une lagune au milieu des dunes de sable ou une dizaine de restos te proposent de t’installer à une table directement dans le lagon, les pieds dans l’eau, voir même de t’allonger dans un hamac, le string dans l’eau. Même leurs WC ont un côté…typique.
Côté repas, le choix est compliqué, poisson, crevette, langouste.. Le plus simple est de prendre un peu de chaque. Le seul hic, tu peux pas manger dehors vu le vent qui emporterait ton plat jusqu’en Bretagne.
En haute saison, vu le nombre de tables, tu dois avoir un brésilien au mètre carré. Donc pas le coin pour roupiller au calme dans le hamac.
Alors c’était la partie sympathique. Car maintenant il faut revenir sur Jeri et t’es face au vent. Va rouler sur une piste de sable avec du vent sans visière, c’est piquant. 2h plus tard tu pleures encore.
St Trop Ricardo