La fameuse île de Chiloé. Tout le monde en parle mais quand t’en parles aux autre backpackers sur place, tout le monde se demande pourquoi tout le monde en parle et réduit le temps prévu sur place. C’est vrai qu’un temps pourrave, ça n’aide pas trop à apprécier un coin. L’île principale est entourée de petites îles. Coté architecture, complètement différence de l’ambiance teuton de Puerto Varas. On est plus proche du coté nordique avec des maisons colorées en bois aux formes géométriques. T’as des palafitos, quartiers entièrement sur pilotis.

L’île a à la fois un coté sauvage et naturel mais t’as des habitations éparpillées un peu partout sur l’île. Généralement, t’as 3-4 baraques par bled. Oui, faut aimer la tranquillité. Vu la flotte qui tombe c’est très vert et la seule couleur qui tranche sur le vert est une sorte de buisson avec des fleurs jaunes/oranges, y en a partout.

Vu le temps, le coté ballade est un peu compromis donc l’alternative est le pèlerinage. T’as pris ta voiture de pèlerin pour faire le tour des églises. Et ouais, certaines sont classées au patrimoine de l’humanité par nos amis de l’Unesco. Bon, comment dire, c’est sympathique de rouler des heures pour voir l’extérieure d’une église.

Et en fait, la plus jolie est celle de la ville de Castro, la principale ville de l’île où tu pionces. L’église est peinte extérieurement en jaune et violet et tout en bois à l’intérieur.

Dans ce monde pluvieux, tu as une fenêtre météo de quelques heures de soleil. Faut en profiter pour faire une balade. T’as pris en stop une dame qui t’a dit d’aller à Muelle de las almas. T’as su ensuite que ça voulait dire ponton des âmes. Tu t’es dit, cool un ponton sur la mer. Que neni de chez walouh.
Alors voilà le truc, c’est exceptionnel ! Tu commences par marcher sur un chemin boueux (je vous ai déjà dit que le temps est pluvieux???) pendant 45 minutes. Tu arrives ensuite à une petite colline qui surplombe la mer.  Le paysage est sympa mais tu peux trouver le même ailleurs plus facilement. Mais le proprio a eu une idée de génie. Il a construit un ponton tarabiscoté en bois de 20m de long. Et là, en basse saison, t’as en continu une trentaine de personnes qui font la queue pour se faire prendre en photo sur le ponton. Ouais, vous avez bien lu. En haute saison, le gars a, par jour, 700 charlots qui font la queue pendant 2H pour faire une photo sur un ponton. Du grand n’importe quoi. Sans le ponton, y aurait personne qui viendrait crapahuter juste là. Et le mec fait payer l’entrée 2 euros par personne plus le parking. Donc, si vous avez une colline dont vous savez pas quoi foutre, pensez ‘ponton’, rêvez ‘ponton’.

Toujours à la recherche du saumon. T’as enfin trouvé du saumon fumé; il coûte que dal, environ 7 euros le kilo. Donc, c’est cure de saumon. Le seul truc est qu’on trouve pas le saumon fumé ‘cru’ qu’on trouve en France. Ici il est fumé mais il est aussi cuit. Au marché, en croyant acheter du saumon fumé ‘cru’, tu t’es retrouvé avec du saumon cru de chez cru. Le patron de la GH te l’as fumé (tout en se gardant 30% du saumon pour son travail.) Alors, voilà comment il fume le saumon : D’abord tu le recouvres de sel sur un ratio de 15%. Donc si t’as 1 kg de saumon, il te faut 150 gr de sel. Tu le mets dans une boite en plastique et au frigo toute la nuit. Ensuite, il te faut de la sciure d’un bois non résineux. Tu remplis le serpentin fait maison (voir photo) de sciure et tu y met le feu de manière qu’il y ai juste une petite fumerolle. Tu accroches ton saumon dans un tube métallique que tu poses sur le serpentin et t’attends une dizaine d’heure. Résultat, un délice. Bizarre qu’ils en vendent pas directement fumé, c’est pas quelque chose qu’ils mangent ici. Par contre, ils font dans la guirlande de moules séchées.

Faut reconnaître que quand il y a quelques rayons de soleil, l’île devient plus sympathique. L’idée est d’aller à un trou qui s’appelle Chepu et de faire une ballade pour rejoindre la plage. Entre la plage et toi une large bande herbeuse à moitié marécageuse (oui, il a plut beaucoup..) Impossible de suivre le chemin qui se transforme en marécage. 2h à essayer de trouver un chemin pour rejoindre la plage mais des petits étangs se sont formés et ils sont infranchissables.

La vache, tu vois plein de vaches qui bullent sur la plage. Tu mets ta fierté dans ta poche et tu suis finalement le chemin des vaches. Puis de bonds en bonds sur des énormes touffes d’herbe t’arrives enfin à traverser et rejoindre un bout de plage. Mais 100m plus loin t’es entouré à nouveau de marécage. Et plus loin, t’as des vaches tranquillement assises. Elles ont fait comment? Tu les imagines pas traverser des marécages. Ca vole une vache ? Penaud, t’as fait demi-tour.  Tu serais pas en cure de saumon, t’aurais mangé un hamburger ce soir pour te venger.
Dégoûté, t’es parti en caisse au hasard et t’es arrivé à un petit bled, 5 maisons et 2 restaurants au bord d’une plage devant des îlots, Punihil le petit nom du bled. Plein de touristes qui se se mettent en rang, mettent un gilet de sauvetage, s’approchent du bord de mer, montent sur un chariot roulant pour ne pas se mouiller les mocassins à gland et grimpent sur un petit bateau. Puis ils partent voir des pingouins sur les îlots qui les attendent pour les photos. Bienvenu à pingouinland, LE spot de l’île pour voir le pingouin. Si les gars rajoutent un ponton ils font fortune.
Ricardo, humilié par une vache