Gros changement de programme. T’es environ 15 jours en avance sur la saison. Impossible de faire des activités comme du rafting. Les prévisions météo sont vraiment pas bonnes donc compliquer de partir crapahuter. L’alternative, tu peux tourner en rond sous la pluie pendant 15 jours, mouais.
Conséquence, t’as pris un vol aller retour pour Arica à l’extrême nord du Chili près des frontières boliviennes et péruviennes puis direction le bled de Putre pour retourner sur l’altiplano.
A peine sorti d’Arica, la route serpente entre d’immenses collines style grande dune de sable, tout dans les tons ocre et sable. Tout est très minérale sauf la vallée couverte de culture.
La route est assez dangereuse, à l’aller un camion venait de s’arrêter 100m plus bas dans un ravin et au retour, dans un tournant 2 camions se sont rentrés dedans.
La route monte très vite à 1500m puis 2000m et enfin 3500m. Tu viens de passer de 0 à 3500m d’altitude en 2h de bagnole. Ça tabasse au niveau du crâne. Ta principale inquiétude est l’essence. Il n’y aurait pas de station à Putre qui est pourtant le seul gros bled sur toute la route. Du coup, tu roules super lentement histoire d’économiser l’essence. Ils font comment les locaux si la pompe la plus proche est à 150 bornes ?
La route permet de rejoindre la Bolivie et le bled de Sajama et le Parinacota (ça rappellera des souvenirs à certains).
Alors, Putre, petite déception, tu t’attendais à un petit village traditionnel mais vu de haut avec tous ces toits en tôle, ça le fait moins. Alors, oui, t’as bien sûr la petite place et la vieille église.
Première chose, trouver de l’essence, sinon tu pourras pas faire grand-chose dans le coin.  En fait, t’as un hôtel qui vend des jerrycans de 20 litres. Cool, tu pourras continuer à polluer.
Côté bouffe, ici fini le saumon mais le steak d’alpagua est de retour dans l’assiette. Amis végans, bien le bonjour! Ouais, alors incompréhensible. T’as testé l’alpaga dans 3 restos différents, 3 fois de la semelle. Ils font dans l’alpaga sportif ici ?
Tu t’étais dit pourquoi ne pas tenter l’ascension du Parinacota (un no-go d’il y a 5 ans, hein Bruno). Alors côté chilien ça va pas être possible. Déjà le volcan est côté bolivien et en plus il y a des champs de mines dans cette zone de frontière donc pas question de s’y balader. Seule solution passer en bagnole en Bolivie mais t’as pas l’assurance bagnole pour, donc c’est mort.
T’as plusieurs parcs pour se balader dont le parc Lauca. Peu de touristes viennent pour l’instant ici. Juste des groupes de retraités européens.
T’es allé discuter avec un guide pour voir quelles montagnes étaient grimpables. Ahaha, elle est bien bonne, le mec dit que la météo est pas bonne. T’y crois ?
Nuit compliquée, gros mal de crâne malgré l’aspirine.

Avec ta caisse, t’es monté sur le plateau à 4500m où trônent les volcans Parinacota et Pomerape. Première étape le minuscule village de Parinacota, pas sûr qu’il y ait encore des habitants à part un gus qui te dit que le chemin pour marcher passe par son terrain et il y a un droit d’entrée.

Quand t’as plus d’acclimatation, et bien marcher à 4500m sur des faux plats, t’en bave. Le chemin longe une petite rivière ou pullulent les vigognes et les viscachas. Et même si elles sont pas chassées, les bestioles décampent à toutes vitesses. T’arrives avec des percussionnistes dans ton crâne aux lagunes de Cotacotani. En saison des pluies, il doit n’y avoir qu’un lac mais en saison sèche, il y a plein de petites lagunes où se reflètent les volcans. Ouais y a beaucoup de photos du volcan. Retour par un autre chemin qui ne passe pas par le terrain du gus. Parinacota, pas plus de monde que 3h plus tôt.

Ensuite direction le lac Chungara. Ils ont installés plein de mirador en bord de route dont un avec des parasols en paille. Côté prévisions météo ils avaient annoncé de la neige sur le sommet du volcan vers 14h. Bingo, en moins d’une heure il a disparu sous les nuages.

Ricardo Altiplano