Yo,
Après la boucherie du précédent post, voici la réalité.
Le coin s’appelle la laguna Roja et comme son nom l’indique est composé de 3 lagunes de couleur différente. Oui, t’en as vu un paquet, mais si les photos sur internet sont pas pipées, la couleur d’une semble assez impressionnante. Elle est connue du touriste de base que depuis 10 ans. Avant, même l’office du tourisme chilien n’en parlait pas. T’as hésité à y aller avec ta bagnole mais pour une fois t’as fait le bon choix et t’es parti avec une agence. T’es avec 6 chiliens, ce qui sous entend que le guide parle normalement et que tu comprends que sur des malentendus.
Départ à 6h du matin car on 2h30 de route pour rejoindre le petit village de Camina (oui, oui, comme dhab, il y a une petite place avec une église) au fin fond d’une vallée étroite verdoyante. Puis petit déjeuner, un toast avec une purée d’avocat. Ouais, ça surprend un peu. L’agence t’avait dit qu’ensuite on montait avec 2 4×4. Ça s’est transformé en mini van déglingué conduite certainement par la championne de catch de la région. Y a pas de siège pour le guide donc il vient pas. 2h30 pour faire 60 km de piste complètement pourrie. Tu serais venu avec ta caisse, t’aurais au moins perdu 20 kg de ferraille vu tous les cahots. On commence par prendre 1000m d’altitude à travers une piste caillouteuse super étroite à flanc de précipice sans barrière. Faut pas que la catcheuse se rate dans un tournant. Le point positif, la vue sur la vallée en contre bas est superbe.
Les 50 dernières minutes de piste finissent de te remettre les vertèbres en place. Légère inquiétude, plus on se rapproche de la lagune, plus de gros nuages arrivent, il tombe même quelques gouttes. Sans soleil, ça risque de pas rendre pareil. Il y a 3 autres agences déjà sur place, on est moins d’une quinzaine de pèlerins. 10h de transport dans la journée, ça va calmer les gros troupeaux à bob identique qui suivent le gus au parapluie.


On doit avoir 300m à marcher pour rejoindre les lagunes. Comme on a pas de guide, c’est la camionneuse qui va nous accompagner mais tu l’as sens pas super emballée. Il faut traverser un petit ruisseau. Ça semble compliqué pour les chiliens, donc tu pars tout seul. Tout de suite t’es dans le ton, la roche au sol est rouge écarlate. T’arrives au bord de la lagune.  Tout le coin est sacré pour les communautés Aymara propriétaires du coin, donc tu peux y tremper une main mais pas te baigner. L’eau est chaude et ‘normale’ et ça serait la pierre et les micro algues qui donnent cette couleur assez incroyable. Gros coup de pot, les nuages ont décidé de te laisser un répit. Quand le soleil tape sur la lagune, on dirait un immense lac de sang. C’est vraiment impressionnant.

Vrai ou wiki Franky, il se dirait que cette lagune est restée très longtemps maudite car des Aymaras auraient bu de son eau et en seraient morts.
A une cinquantaine de mètres, t’as une des sœurs. Ouais, les 3 lagunes sont sœurs mais celle-ci est verte et beaucoup plus petite. Elle est entourée en partie de sédiments oranges. Dans le même axe, tu as du vert, du orange, puis en 2ème plan, le rouge de la lagune puis le vert/gris des collines et enfin le bleu du ciel parsemé de nuages blancs. Sans déconner, c’est pas tous les jours qu’on voit ça et ça vaut largement les 5h de bagnoles pour venir.

Un peu plus loin, un petit bassin de couleur orange. Celui là ne compte comme une lagune apparemment. Et enfin la 3ème sœur, une petite lagune jaune ou caca d’oie en fonction du soleil.
Selon la tradition, si les lagunes bouillonnent c’est qu’il y a des personnes désagréables autour. La vache, elles t’ont détecté de loin. T’en as récupéré un litre que tu vas ramener en France. Tu vas en mettre quelques gouttes dans des porte-clefs et les vendre comme détecteur de cons. Millionnaire tu vas devenir!


Camionneuse baby nous montre en contre bas une petite cascade et retourne à son van, considérant qu’elle a fait le job. On voit les autres groupes avec leur guide leur expliquant plein de trucs.
La cascade doit faire 3m de haut mais c’est surtout le mélange de couleur qui pique les yeux. Bon, on retourne à la voiture, en plus les nuages sont revenus en force.

Les autres groupes ont des snacks et de l’eau et nous même pas un mouchoir pour pleurer. Y a une agence qui va en prendre plein la gueule au retour.
En chemin, à Chillayza, t’as un site où il y a à la fois des peintures rupestres (ouais, cette fois le drone Amazon avait livré au bon endroit) et des pétroglyphes. Bon, ben, les mecs, ils étaient vraiment pas douer côté dessin. Même un borgne en fermant un œil doit mieux dessiner.  En tout cas, le gardien du site n’a pas l’air très sympathique!

Ricardo, détecté par les lagunes pour être futur millionnaire