Yo,
Et oui de retour sur la route… Surprise!!!
Il y a des chemins qui t’ enmènent au pied de montagnes sur l’Atiplano, devant des lacs multicolores, au fin fond de la jungle où toutes les bestioles veulent te bouffer et puis il y a d’autres chemins plus urbains… Ouais, plus urbains mais alors vraiment beaucoup plus urbains.
L’avantage, t’as beaucoup moins à trimbaler sur le dos. Pas de tente, de sac de couchage et le merdier habituel. Par contre, fini les sandales et le short, place à la tenue du pingouin (ou manchot).
Première étape, trouver une place dans le métro blindé de gus, la tête basse, qui partent trimer.  Par moment t’as le sentiment olfactif de te retrouver avec des pimpims après 10 jours de trek sans se laver… Après avoir bousculer les con…nards qui veulent pas s’écarter pour te laisser sortir du wagon, direction le train. Le train de banlieue… Si encore c’était pour aller à l’aéroport mais que neni, direction la fabuleuse banlieue de Bécon les bruyères. La plage de sable blanc ? Les hauts sommets enneigés ? Les lagons d’eau émeraude? Presque ! Un grand bâtiment où tu dois montrer pattes blanches pour y accéder. Tu rentres, 4 étages plus haut (pas besoin de prendre du Diamox pour l’altitude), un grand plateau.
10h30, c’est l’heure de la pause. Incroyable, le distributeur propose du thé à la menthe. Te voilà de retour dans le désert du Sahara avec la cérémonie des 3 thés. Dans tes souvenirs, dans le désert, le thé n’était pas servi dans un gobelet plastique. Et toujours dans tes souvenirs, le thé n’avait pas ce goût dégueulasse. Bon, 10h45, fini la bulle, il est temps de s’installer et d’être productif.
Pas de bureau fixe, tu t’installes où tu veux dans l’open space. En théorie où tu veux, mais t’as quand même des casaniers (ou des résistants) qui épinglent des dessins de leur Picachu/Picasso de mioches sur leur bureau pour montrer que la place est chasse gardée. C’est vrai que vu l’age moyen  ici, certains ont encore des réflexes de l’époque Louis XV.
L’ambiance ? Euh, vous connaissez les ehpad ? Et bien, ici c’est la phase préparatoire, tu seras pas dépaysé  dans quelques années!
Quelques jours plus tard…
T’as enfin un PC, t’as juste attendu 2 semaines pour l’avoir. Ouais, pas pressé de te mettre au travail, ils sont. Maintenant que tu as ton PC, tu vas pouvoir dépoter du taff grave! Ca y’est, le Ricardo va exploser les objectifs. Impatient, tu es !
Le PC démarré, tu regardes ta messagerie. Pas un mail, rien. Étonnant ? Pas vraiment, en fait t’as pas de job, quedechi, waouh, nada. T’es un figurant, une plante verte payée.
11h45, ah ça y est ! Il est temps d’aller faire une activité, du footing. Fini les footings le long de plage de sable sans fin comme Copacabana, ici c’est slalom entre les bagnoles avec d’agréables odeurs de gaz d’échappement.
Retour au bureau en passant par la douche. 13h, il est temps de se restaurer avec des plats locaux et typiques. Direction la cafétéria en sous sol, sombre et bruyante. Hein? Pas de ceviche péruvien ni d’asado argentin au menu. Madre de Dios mais on mange quoi ici ? Ah de l’industriel !!!
De retour à ton bureau. Waouh, 13h45, l’après midi risque d’être un tantinet long. Peut-être un email, un truc à faire, une formation en ligne obligatoire ? Non, rien de rien.
Déconner avec les collègues de bureau ? Impossible, dans un Ehpad, c’est vite fait de se péter le col du fémur si on fait un mouvement trop rapide où si on rigole.
Vu ta charge de travail,  quel intérêt d’aller jusqu’au bureau tous les jours ? Quitte à travailler pour Nicolas le jardinier comme plante verte tu te dis qu’il est parfois plus sympa de rester chez soit.
Mouais, ça c’était avant le déclenchement du Corona virus et du confinement. T’avais emprunté les guides de voyage sur l’inde, le Pakistan et le Bangladesh mais t’en as trouvé beaucoup plus utile, le nouveau guide du routard …
Ricardo, I believe i  can…stay at home and …work