J1 : direction le refuge refuge Ortu di u piobbu
T’as le jeune Hugo qui comprend pas pourquoi le dos de son sac à dos est trempé et qu’il aspire de l’air de son camel bag. Ben mon gars, tu l’as mis à l’envers dans ton sac, donc ça coule et ton tuyau qui est en haut du camel bag ne peut qu’aspirer de l’air. Maman a bien fait de refuser que fiston parte en solo. 13 jours de marche, il est venu avec 13 t-shirts, caleçons et paires de chaussettes et même pas de savon…
T’as la belge Vanessa qui a installé un panneau solaire sur son sac à dos. Mais elle a rien branché dessus. Va savoir comment elle espère recharger son téléphone? La magie Corse ?
Ca sent la fine équipe…
Elle peut pas manger de lentilles et d’œufs et à chaque repas y a un truc qui va pas. La guide l’a dans le collimateur. Ça pue pour elle.
Juste au démarrage, on croise 2 gars sur les genoux, ils viennent de faire l’aller retour du GR20 en 10 jours. Nous c’est 13 jours en aller simple. No comment
Que de la montée en direction du col Bocca a satu à 1250m d’altitude. La guide impose un bon rythme et étonnamment tout le monde suit…pour l’instant. Côté paysage, ça ressemble à l’arrière pays niçois. Ça a cramé par endroit. Très rocailleux. Est ce que c’est ça le maquis ?
Et puis d’un coup ça merde. T’as le Eric qui va pas bien et qui commence à vomir tout ce qui peut. En plus il s’assoit sur un tronc rempli de sève collante. Il sera bon pour acheter un nouveau short. Il a eu de la fièvre la nuit . Première question de la guide ? C’est le Covid ? Il a rien mangé ce matin et refuse de manger. Ça va pas être simple pour qu’il avance.
Comme ça va pas mieux, on se partage ses affaires pour qu’il ne porte rien et encore faut insister car il refuse, le bougre. Pendant ce temps, le reste du groupe est parti vers le col. On repart et 100 plus loin qui est arrêté ? La star Regis. Comprends pas. Une star pareil qui n’arrête pas de raconter tous ses footings et ses trails de 27 km même de nuit. Problème de souffle. Ah c’est balot. Puis, quand il arrive enfin au col, il a des crampes le Régis.
On est parti pour 3 jours sans possibilité de rejoindre une route. C’est pas le moment que les trompettes se mettent à jouer.
Éric, s’arrête tous les 100m. Ça va vraiment pas bien. Il refuse de s’alimenter et jette le sandwich que lui donne la guide. Ambiance.
Malgré des arrêts toutes les 10 minutes, on arrive enfin aux passages dit  »techniques ». Passages techniques, ça signifie qu’il faut utiliser ses mains. Waouh, super technique. Parfois t’as même une chaîne pour te tenir.
Bon, pour l’instant, sur cette première journée, tu vois pas où est la difficulté physique du GR20 par rapport aux balades dans l’arrière pays niçois.
La guide en a déjà un peu marre. On est qu’à la première demi journée. Elle pense que le Éric fait beaucoup de cinéma. Le mec vomit et tremble. Si c’est de l’actor studio, l’année prochaine il a son Oscar !
Mais du coup, ca arrange le Régis car on voit pas que lui aussi est à la ramasse. Apparemment il réalise qu’il manque de cardio. Lui? Le mec au top, qui fait du badminton en compétition. Incompréhensible. ET en plus le mec fait des courses de nuit. Y a que les grosses pointures qui courent la nuit. Re-incompréhensible.
Côté fanfare 2 grands gagnants faciles: Éric trompette d’or et Regis trompette d’argent. Mais le Éric va se battre pour être 1ere trompette, il a le potentiel.

Arrivée difficile pour certains au refuge Ortu di u piobbu (à 1520m) ou ce qu’il en reste (ouais il a brûlé). 3 algecos qui font buvette et cuisine et des tentes partout. On doit bien être 150. Ils nous ont installé dans le quartier HLM  où toutes les tentes sont à côté les unes des autres sur un terrain en pente et surtout à 10m du groupe électrogène. Point positif, la buvette est à 20m. C’est con, il y a tout un coin avec une superbe vue. Tu y vas, t’es à plus 200m des HLM et t’entends encore au loin le Regis pavoiser. Bizarre dans la montée, on l’entendait pas. Surtout qu’on s’est tapé 1400m de dénivelé pour juste 12 km de marche, pas de quoi la ramener.
Dîner à 18h00. Ouais, ils te préparent pour quand tu seras en ehpad…. 18h20 le repas est plié.
Et ils nous filent la bouffe pour le repas du lendemain midi. 4 cuillères de taboulé, un biscuit et une barre de céréale. Sans déconner ! Ils veulent qu’on ait un accident ? C’est pas avec ça qu’on va avoir l’énergie pour crapahuter. Un client furieux a du leur brûler l’ancien refuge.
A 20h les gardiens de la buvette s’installent pour dîner, musique, Pastis. Comme t’as ta tente à 20m t’as compris que c’est pas la peine d’aller se coucher tant que les autochtones n’auront pas fini leur repas. Et vue la pente dans ta tente, t’es pas pressé d’y aller.
Ricardo, chef de fanfare