J4 : Direction le refuge de Tighjettu
La veille, le Simon nous a dit que le petit déj était à 5h30 pour un départ à 6h pétante. Ils ont tellement la trouille de pas être à l’heure qu’ils se sont réveillés à 4h30. Sans déconner, 1h pour ranger un sac de couchage. Et comme on était dans un dortoir, toi aussi t’es debout à pas d’heure. Résultat, les couillons sont arrivés 10 minutes en avance devant la porte fermée du restaurant. On est 2 à résister et arriver juste à l’heure pétante.

Grosse journée de marche aujourd’hui environ 120m de dénivelé positive et négative.
Au col, on est à 2607m près du mont Cinto, le plus haut sommet de Corse (2706 m).
On se demande comment va se comporter le Simon, surtout qu’il a dit qu’il allait nous regarder et nous apprendre à marcher. C’est plus un melon mais une pastèque.
Étonnement, il marche plus lentement que la précédente guide. Au bout d’une heure, Anne, rencontrée sur le trek en Mauritanie est totalement à la ramasse. Simon lui demande de marcher juste derrière elle. Oula, on sait que quand ça commence par cette demande, la prochaine phase est ‘tu es le maillon faible et tu dégages’. Elle est au bout de sa vie et on n’a pas fait la moitié de la montée. Lors d’une pause, il faut que t’insistes fortement  pour récupérer une très grosse partie de son matos. Tu vas devenir la mule du groupe. Putain, elle trimballe une trousse de toilette d’un kilo, faut pas déconner. Simon te remercie mais à aucun moment il a proposé de lui prendre une partie du matos. La montée continue avec plein de passages difficiles où il faut vraiment pas se rater.  Il veut en plus qu’on reste groupir. Euh pas simple avec la Anne qui s’accroche comme elle peut. 4h pour arriver au col à 2607m d’altitude. Extrêmement minérale, avec parfois des rochers légèrement rosé et beaucoup de lichen jaune, parfois des dalles, des pierres coupantes et la dernière partie s’appelle la pointe des éboulis. ​
Arrivé au refuge de Tighjettu, on comprend pourquoi peu de gens y restent et préfèrent descendre 30 minutes plus bas à une bergerie pour y dormir. Des chiottes à la turc. Oui ça existe encore. C’est pas trop gênant, on est quasi tous constipé. Par contre le patron de refuge te fait des pâtes bolognaises aldente que même un italien pure souche ne pourrait pas ne pas aimer.
Finalement le Simon est beaucoup plus sympa que sur la première impression et on est très loin du caporal chef précédent. C’est la bonne surprise de ce premier jour
Un mot sur les randonneurs : c’est un peu l’autoroute. Beaucoup de monde, beaucoup de jeunes voir très jeunes. Et quasiment que des individuels. Les groupes comme nous sont rarissimes. Pas mal de trailers. On les reconnaît, pas un pet de gras, très petit sac à dos et généralement ils mesurent 1m60.
Ricardo agréablement surpris