Mir(é)dita, (grosso modo bonjour en albanais)
Pour sortir du littoral, t’as une route qui tape 1000m de dénivelé en 5 ou 6 épingles à cheveux. La route passe par le parc de Llogara. Ce parc a une particularité. Dans la région, c’est la seule forêt de sapins, pins (noirs et de Bosnie), de chênes et d’autres trucs dans le genre. Tout autour, depuis 3 jours t’as vu des oliveraies, de la garrigue ou de la caillasse avec rien qui pousse. Ce sont les communistes qui ont créé ce parc pour le protéger, comme quoi, hein, ils étaient déjà écolo avant l’heure. Côté bestioles, il y aurait des loutres, des chamois, des loups, des chat sauvages… Hein ? Des chats sauvages ? Mais des gros ? Gros comment ?
Et concernant Robert ? Apparemment, il fréquente pas ce bled.
Vu tous ces affamés que tu peux croiser, t’as décider d’amener du lourd : Bounty et Twix. On sait jamais si tu tombes sur une bande de loups accrocs à la fausse noix de coco… Il y a plusieurs treks possibles. Toi, t’as décidé de t’attaquer au mont Çikës à 2045m d’altitude. Le plus haut sommet du parc avec environ 1200m de D+ pour 7,5 km de distance aller. Ça veut dire que ça monte quand même pas mal. Pas le choix, faut que tu sues toute les bières des jours précédents !
T’as ton sac à dos, tes 4 litres de flotte, tes biscuits à partager. Tout est bon, c’est parti. En plus, c’est sympa il fait plutôt soleil.
Ca fait, quoi, même pas 40 minutes que tu marches que le brouillard se pointe. C’est con, t’aller commencer à attaquer les crêtes, t’aurais eu une belle vue. D’un autre côté, ces gros troncs morts dans le brouillard, ça a un certain charme, non?
Tu continues à monter dans les caillasses, toujours dans le brouillard. C’est dommage pour les gros chats, s’ils te voient pas, ils pourront pas venir te taper de la bouffe. Un truc que vous savez pas, mais t’as un BTS en merde animale. Et donc tu peux confirmer que les étrons que tu vois parfois sur le bord de chemin sortent pas du trou du cul d’un herbivore. Et vu la taille du machin, soit la bestiole était constipée depuis une semaine, soit elle ne fait pas la taille du chat de Véro (au fait Véro, ton chat a encore la permission de minuit?). Méfiance !
Alléluia, ça se dégage un poil. En fait, t’as du brouillard d’un côté de la crête et de l’autre ça se dégage un peu ce qui te permet de faire quelques photos.
Tu continues à longer les crêtes quand ton GPS te dit que t’es à moins de 4km du sommet. Voilà, c’est le mieux que vous verrez du sommet. Et c’est pas la moitié du sommet dans le brouillard, c’est plus loin, bien caché.
Finalement t’es au sommet. Une barre de métal qui doit faire office de paratonnerre comme symbole du sommet. La vue ? Superbe 4m tout autour de toi ! Plus loin ? Bah c’est brumeux….
Aucun loup à l’horizon de 4m, tu t’envois les bounty. Ils avaient qu’à être là ces grosses faignasses.
Maintenant y a plus qu’à redescendre. Tiens, une goutte de pluie. Bah, t’es pas en sucre.
30 minutes plus tard, c’est plus 3 gouttes mais une vraie pluie. Le sucre commence à fondre. Pas grave, t’as ton poncho de pluie dans le sac ! Euh, il est resté dans la bagnole au chaud ! Re-pas grave, t’as ta veste gore tex. Euh, elle est solidaire avec le poncho ! Ah, ça se complique. T’as quoi dans ton sac ? Une mini doudoune. Sûr que pour la pluie, elle va être utile. Ah, t’as beaucoup mieux en fond de sac… un bonnet et des gants ! À une température de 20 degrés, moyennement utile. Quel est le con qui a préparé ce sac ? Sinon, dans ta poche, t’as des lunettes de soleil… Une pointure le Ricardo ! Bon, ben presque 2h de descente sous la flotte. Pas vu un chat ! Pas con, ils sont à l’abri, eux…
Point positif, t’as pu tester tes chaussures sur terrain très gras, voir propice à la gamelle. Une seule gamelle en 2h, on va dire que le grip de tes pompes a réussi le test.
La pluie a dû s’arrêter 5 minutes juste avant d’arriver à la bagnole. T’as pas un poil de sec, une vraie serpillière. Arrivé à la bagnole, bien sûr, gros coup de gueule après le poncho et la goretex. Faut que tu trouves qui a fait une poupée vaudou, ça te pique dans le dos…
Comme t’es qu’à l’entrée du parc, tu te décides de t’arrêter au milieu (la route traverse tout le parc pour ensuite redescendre du côté de Vlorë) et voir les autres chemins de balade possible. Et vlan, il s’est remis à tomber des cordes, des nuages partout. Forcément un signe pour ne pas insister.
Bon, on arrête les conneries humides et direction la ville de Berat à 130 bornes.
Ricardo, sponsorisé par Vileda