Il est temps de redescendre dans la vallée, direction Dunaï. Ouais, on aura fait que des aller-retour au lieu d’une grande traversée. On doit se retaper les 12 bornes de piste monotone avant une dizaine de km supplémentaires dans les gorges. Au départ, beaucoup ne voulaient pas se retaper la piste. Comme solution, le tuktuk mais il ne démarre pas le matin à cause du gel. Sinon, t’as le tracteur avec la remorque qui aurait embarqué tout le monde mais certains préfèrent marcher et ça revenait assez cher pour les autres. Reste les motos. Finalement il y a que gugus-lapisse et ta pomme qui prenons cette option. Les autres sont partis à 8h, nous à 9h30. On s’approche des motos, un gars est en train de ranger la caisse à outils. Oula, on est pas arrivé. Gugus-lapisse te dit qu’il a un peu peur. C’est un peu tard pour changer d’avis mon gars. Malgré le soleil, le fond de l’air est glacial. Même en étant derrière le pilote, t’as 4 couches de fringues.
24 euros pour 12 bornes, ça surprend un peu vu le niveau de vie du pays. Mais quand tu apprends qu’ici le litre d’essence est à 10€, tu comprends mieux le tarif.
45 minutes pour faire 12 bornes. Ouais, faut éviter les mules, les plaques de glace, les rochers…
T’as discuté avec ton pilote. Les motos venaient de Chine avant la fermeture des frontières chinoises suite au Covid.  Il leur fallait 5h de motos sur une piste pour aller les acheter en Chine. Depuis, plus aucune importation de motos, le prix à augmenter de 50%. Ils commandent les pièces détachées sur Aliexpress… Le tuktuk a été monté en pièces détachées par 15 personnes. Le tracteur est arrivé en pièces détachées par hélicoptère.
Scoop : le mois dernier, l’equipe de l’émission ‘Rdv en terre inconnue’ est venue filmé son prochain épisode à Tokkyu. Le village où on était il y a 2 jours. L’invité était Thomas Sysley qui est arrivé en hélicoptère les yeux bandés. Impatient de voir l’émission et comment ils ont présenté le village qui est loin d’être inconnu vu le nombre de trekeurs et de lodges.
Une fois que les piétons sont arrivés, on est reparti direction Dunaï. Va savoir ce qu’il s’est passé lors de la marche mais gugus-connard a dû faire encore des siennes car c’était un peu tendu en arrivant.
On est repassé par le petit pont qui devait être refait. Mais en plus, ils ont reconstruit une partie du chemin. Un empilement de pierres plates mélangées avec de la terre, un sacré boulot.
Tiens une caravane de mules avec des bidons d’essence. 8 mules avec chacune 50 litres à 10€, il y avait de quoi faire le braquage du siècle !
Tu pensais qu’avec ce soleil, le chemin était sûr. Que dal, t’entends un bruit derrière toi. Une pierre vient de tomber de la falaise du versant opposé où tu marches. La gorge est assez étroite et la falaise surplombe le chemin. Le sherpa devant a aussi entendu le bruit et s’est arrêté. Avec gugus-trail qui était juste derrière toi et le sherpa, on regarde le haut de la falaise. Encore une caillasse qui déboule. Bon, faut pas rester ici, le sherpa se met à courir. On le colle comme son ombre. 30m plus loin, on est en lieu sûr. Gugus-connard était à 100m de nous et tous les autres a des années lumières derrière. On l’a attendu pour le prévenir et de courir lors du passage dangereux. Vous voyez, finalement t’as un bon fond…
On passe par un petit endroit plat et dégagé où est écrit un H avec des pierres. Une piste d’atterrissage pour hélicoptère.  Le H n’y était pas la semaine dernière quand on est monté. Bizarre.
Arrivé au campement de Nawapani, on apprend que le groupe d’allemands croisés il y a quelques jours à Dho Tarap a eu des enmerdes dans la descente que l’on vient de faire. Pourtant, il y a quelques jours, ils étaient arrivés à se sortir d’un col enneigé pour rejoindre Dho Tarap. Ils ont du baisser la garde ou être trop fatigués. une allemande a glissé et s’est pétée toutes ses dents. Donc rapatriement hélicoptère, d’où le H.  Et deux jours plus tard leur guide népalais est mort du côté de Dharapani.  On n’a pas eu l’info comment. Étonnant, car quand on était passé à Dharapani, ça ne semblait pas particulièrement dangereux.
Pendant qu’on déjeune, les mules ont décidé de se faire la belle. Faut voir un des muletiers leur courir après, la main pleine de son dhal bat…
Ricardo, chercheur de scoop