Côté ours, la Slovénie est un des spots pour taper le bout de gras avec les peluches. Le seul hic, c’est que tu te retrouves 4h dans une cabane en bois à chuchoter avec des gus qui ont des appareils photos avec téléobjectif long comme le bras à attendre que la bestiole vienne danser la Macarena. La seule agence qui proposait une balade dans les bois avec une potentielle rencontre improbable n’est pas dispo à tes dates. Donc, c’est pas compliqué, t’as décidé d’aller en solo marcher dans la forêt dans le coin où l’agence fait ses randos. Bon, les boules de poils viennent de sortir d’hibernation et ont la dalle, mais de là à venir bouffer un touriste imprudent….

Comme préparation, t’as regardé en boucle cette vidéo.

Ce matin, t’en parle à la patronne de ta guesthouse qui te confirme que c’est le bon spot pour en voir et qu’il faut faire attention. Peu cher, tu maîtrises le coup de pied dans les balloches, t’as rien à craindre.

Donc te voilà garer à Svicaki, pour suivre un chemin un peu au pifomètre dans la forêt pour rejoindre le sommet Sneznik. Juste après toi démarre un groupe de 3 slovènes. Un gus parle tellement fort que tous les ours sur 100km peuvent l’entendre. Si tu tombes sur une boule de poils, c’est que soit elle est sourde, soit elle veut vraiment poser sur Instagram…

T’accélères pour les lâcher. T’es vraiment en pleine forêt avec parfois des points de vue sur toute la région. Ouais, c’est très vert !

Tiens une croix, un gus qui s’est fait bouffer ?

T’as un sandwich jambon fromage pour appâter le poilu mais t’as quand même des doutes…

Hier, t’as fait un footing en pompes de rando. Résultat, t’es à vif sur un talon et même le compeed ne tient pas. Quel con!

Arrivé au sommet Sneznik, la vue est dégagée mais pas suffisante pour voir un ours, une girafe ou une licorne. T’as le choix, redescendre par le même chemin ou faire une boucle plus longue. Tu te dis que sur le même chemin, t’as aucune chance de voir un ours donc t’enquilles sur l’autre.

Maintenant c’est que de la descente. Sans déconner t’as jamais pris un chemin pareil, quasiment 500m de ligne droite en quasi chute libre. La gamelle n’est pas autorisée surtout que personne ne passe par là vu l’état du chemin. Ensuite tu te retrouves dans la forêt où tu perds les marques. Un bruit derrière toi. Un ours? Non, une pierre qui a déboulé. Finalement tu retrouves les marques. Quelques kilomètres plus loin, tu sors quelques instants de la forêt pour tomber sur une cabane en hauteur devant un espace dégagé. C’est ce genre d’endroit où les photographes en goguette viennent patiemment attendre Teddy. Ils peuvent attendre 4h, toi t’as attendu 10 minutes. Ouais, t’es encore à plusieurs kilomètres de la bagnole et le temps est en train de se couvrir méchamment.

Ah, quelques traces qui ressemblent à celles d’un ours et une grosse merde (d’ours) en plein milieu du chemin, topissime.

Le tonnerre commence à péter, la luminosité baisse alors qu’il est à peine midi. Faut accélérer car tu risques de prendre cher. Courir ? Ben non, avec ta cloque à vif au talon. Maintenant des éclairs et ça tonne de plus en plus prêt, ça pue.

En marchant tu bouffes ton sandwich. Bon, l’ours n’aura pas regret, à peine mangeable.

T’arrives à la voiture, il tombe quelques gouttes. 10 minutes plus tard, des torrents de pluie et de la grêle. La vache, pour une fois que t’as du pot.

Histoire mettre un soupçon de culture dans ton voyage t’as décidé de descendre à Pula en Croatie pour voir un amphithéâtre romain construit avant JC. Sans déconner, plus de 4h de bagnole pour aller voir un colisée… Tu payes 10 balles pour voir l’intérieur et quelques vieilles amphores. Ouais, t’es légèrement hermétique!

T’as la rue piétonne avec sa boutique qui vend que des canards…

Ricardo qu’a pas vu l’ours